Opération Raclette – Burger - Les pérégrinations d'une famille savoyarde
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Opération Raclette – Burger - Les pérégrinations d'une famille savoyarde
Réflexions

it’s time to go !

Remember …

A deux jours de rentrer, je ne voyais pas l’intérêt de dresser ce qui pourrait ressembler à un bilan. On rentre. C’est fini. Point barre, on passe à autre chose. Et puis finalement… un réveil pluvieux d’avant veille de départ en Nouvelle-Ecosse en a décidé autrement.

NP Baie de Fundy
NP Baie de Fundy
Hopewell Rocks
Les marées basse de la baie de Fundy
Peggys Cove
Peggys Cove
Peggys Cove
Dernière nuit sur Peggys cove sous la pluie
La bière acadienne réchauffe !

La pluie tambourine le pare-brise, nos yeux en viendraient même à pleurer aussi. En fin de compte, ce gros temps triste nous fait prendre conscience du chemin parcouru. Le nombre de jours pluvieux où il nous a fallu transformer l’essai pour ne pas subir, le nombre de fois où il a fallu ne pas laisser nos humeurs plomber le groupe, combien de fois avons nous dû faire des choix vers l’inconnu, se faire confiance, gérer le stress sans nervosité, compter sur l’autre. En fin de compte, ce voyage c’était surtout une aventure humaine qui a fait développer complicité, confiance et développement personnel. Le reste, c’était d’une facilité déconcertante surtout pour les flemmards que nous sommes. C’était comme jouer à la dinette. Notre quotidien devenant une scène de jeu rêvée pour grands enfants avec quelques règles d’or tout de même !

Plus qu’un changement, nous percevons après un an sur les routes une nouvelle faculté d’adaptation. Et bien entendu, un regard nouveau sur notre environnement. Surement plus pessimiste d’ailleurs. Il ne s’agit pas simplement de s’habituer au goût du Nescafé lyophilisé ou de respirer l’odeur des toilettes sèches abandonnées, c’est plutôt une adaptation à un mode de vie. Une vie de nomade. Notre budget étant l’un des principaux indicateurs. Même en ayant passés les derniers mois en Amérique du Nord, nous avons réduit de moitié nos dépenses mensuelles (1000€/mois), consommés seulement 10L d’eau/jour, usé jusqu’à la corde nos fringues recyclant des chaussures égarées, supporté nos défauts H24, parlé couramment deux langues vivantes, cuisiné sur du tout-terrain, utilisant toutes eaux à nos usages quotidiens et passant des heures à rouler sans jamais se plaindre.

Après un an de vie sur les routes ?

Après 12 mois de nomadisme si bien ancrés, le retour à une vie sédentaire interroge.  Il interroge tout le monde d’ailleurs. Etant les 1ers concernés, nous devrions avoir des bribes de réponses. Mais en fait non. Tant que nous n’y serons pas, nous ne savons pas. Au pire, nous pouvons l’imaginer :

Près de 50 000km au compteur, 18 passages de frontière, 9 pays traversés et 245 paysages différents au réveil, nous avons maintenant la bougeotte. Faire désormais le même chemin 5j/7 risque de poser problème au début mais la routine est si forte que ça ne durera pas bien longtemps. Plus qu’au mouvement, c’est plutôt à un nouveau quotidien auquel il va falloir s’habituer alors qu’un an plus tôt, il nous avait fallu l’appréhender : réduire notre consommation d’eau, faire équipe, chercher où passer la nuit, se rendre disponible, réduire l’espace de vie individuel et collectif, dépasser la barrière de la langue… Pour résumer, il nous a fallu sortir de notre zone de confort. Et demain, il va nous falloir y entrer à nouveau. Avec la vigilance de préserver les bénéfices acquis durant le voyage comme la gestion de nos consommables, l’ouverture à l’autre, le lâcher prise ou la communication. Finalement, ça peut être intéressant !

A creuser davantage, ce que nous appréhendons le plus, c’est de ne plus ressentir les instants de simplicité que nous offrait l’itinérance. Ces moments, si évident, que nous n’étions pas en mesure de les savourer avant. Toute ces choses si banales que nous n’y prêtions plus attention. Et puis, en second temps, c’est notre liberté qui va manquer. Malgré un petit véhicule, nous étions doté d’un espace de vie sans limite !

  • Une cuisine tout terrain :
Journée pluie…
Vaisselle et baignoire
Dernière nuit sur Peggys cove sous la pluie
  • Des salles de bain écologiques allant des lacs de l’Ontario à la mer de Cortès, la palme des baignoires revenant aux cenotes du Yucatán !
  • Des vues de fou toujours à 360°
  • Des routes panoramiques quotidiennes : sur 50 000km parcourus, la moitié revient au Canada et aux Etats Unis. Quand 200km prennent 2h en Amérique du Nord, c’était parfois un trajet d’une journée au Guatemala. Les Etats-Unis ont le mérite d’avoir de superbes routes scéniques et le Mexique bat des records avec ses innombrables toppes.

En revanche, on ne va pas se mentir, certaines habitudes ne vont pas nous manquer :

  • Faire sa commission, pelle à la main
  • Ne plus vérifier les souris dans le moteur au réveil
  • Emprunter le PQ des toilettes des potes ou rembourrer son soutif afin de refaire son stock dans les publiques. On pourrait écrire un bouquin sur les toilettes publiques !
  • Etre réveillé par une mouche ou le bruit d’un générateur de RV qui s’est incrusté dans la nuit
  • Les odeurs de pieds certains jours…
  • Expliquer tous les jours que nous sommes français de France et que non, le Mexique n’est pas dangereux !
  • Finir les pieds trempés après chaque vaisselle
  • Economiser le nombre de tampon sans applicateur offert par son amie. Et oui, ça n’existe pas outre-Atlantique !
  • Repousser la prise d’antibio pour économiser la boite
  • Chercher le bivouac parfait
  • Calculer la durée de vie de son slip avant la prochaine douche
  • Discuter l’utilisation d’une liseuse pour deux
  • Vider le placard à chaque fois qu’on a besoin d’une casserole
  • Chercher un coin à l’abri des regards ou attendre la nuit tombée pour se soulager une dernière fois
  • Braver la pluie quand l’envie est pressante au levé du lit
  • Transbahuter les affaires de nuits chaque soir
  • Se faire chasser par les moustiques lors d’une bonne soirée à la belle étoile
  • Et faire leur cimetière avant de se coucher
  • Craindre la pluie
  • Manquer d’intimité
  • Chercher l’inspiration culinaire (valable que sur USA / Canada !)

Une année exceptionnelle

Alors même si nous n’aurons plus à répondre aux questions quotidiennes du genre « On dort où ce soir » ou « Est-ce qu’on roule aujourd’hui ?« , le retour dans un logement fixe ne nous réjouit peu !!

Pendant tout ce temps le van n’aura pas eu une défaillance, pas un problème mécanique, à peine un pneu dégonflé et vite réparé. Il a parfaitement glissé sur toutes les qualités de route même si heureusement de temps en temps nous avons eu quelques frayeurs. Même l’équipage n’aura souffert d’aucun mal mis à part l’indésirable impétigo et quelques rages de dent soignés à coup d’antibiotiques.

Ce voyage c’était aussi une école de la vie. Les rencontres humaines, la diversité géographique, la faune et la flore caractéristiques de chaque climat et des cultures toutes plus curieuses qui font un job éducatif incomparable. La discipline de la classe n’était donc pas vraiment le mot d’ordre de nos journées. Nous sommes restés sur le volontariat. Cette méthode a fait grandir Clémentine qui a pris son Bescherelle pour ami révisant ses tables de conjugaison et poussant plus loin ses acquis. Valentine à l’inverse n’a que trop rarement été volontaire, préférant de loin laisser exprimer de nouveaux centres d’intérêts dans le dessin, la gemmologie et enfin la lecture de roman ! En parallèle de ce volet scolaire, elles ont été extra ! Loin de tout confort, loin des amis, loin de la famille mais positives, enjouées, patientes, aidantes, participatives, impliqués, émerveillées, attendries, et laissant vibrer de nouvelles émotions.

Au delà de tout ce micro-cosmos familial, il y a eu tout le reste :

  • Des rencontres qui donnent une dimension inespérée au voyage. Jamais nous n’aurions imaginé rencontrer autant de personnes sur notre chemin. Plus de 40 familles ou couples de voyageurs sans parler des locaux qui à chaque fois nous surprennent par leur hospitalité et leur amour du pays. Toute cette dynamique va manquer…
  • Une faune et une flore de dingue. Tandis que les incendies ravagent actuellement l’ouest du Canada et la Californie, nous avons toujours eu des conditions exceptionnelles où la nature émerveille.
  • Une nouvelle dimension du monde. Sans s’en douter, « la boucle » de notre itinéraire a eu un effet considérable sur nos perceptions. Une sorte de retour sur expérience accélérée et ultra-formateur. Sur le plan social, écologique, politique ou environnemental, l’état de notre société interroge davantage. Les discours culpabilisants visant à faire réagir les individus n’ont d’effet que sur une minorité déjà consommatrice. Le clivage entre deux mondes est si énorme qu’une transition nous semble parfois illusoire… A l’inverse, la bonté de chaque coeur donne espoir.
  • L’immersion prolongée dans 9 pays en une année a apporté une richesse qu’aucun voyage touristique n’aurait permis. La lenteur du voyageur offre une imprégnation tel qu’aujourd’hui le Mexique est dans notre coeur et le Guatemala dans nos rêves.

L’heure est désormais au retour. Plus que jamais depuis cette salle d’embarquement d’Halifax. Tristes mais heureux d’avoir vécu une si formidable expérience de vie… Et surtout prêts à repartir !!! Reste plus qu’à choisir la monture et la destination 😉

Dernière nuit chez Debbie et Merryl
Tim Horton pour patienter
A bientôt petit van…
Au port…
20 août 2018by Rodolphe
Canada, Québec

Québec – 2

Cet article sur le Québec ressemble bien à ce qui pourrait être le dernier et le plus condensé. Cette fois-ci pas d’incursion dans une province nouvelle. Pas de nouveaux paysages. Juste la dernière page d’un livre qui se ferme chaleureusement.

Notre retour à Montréal devient symbolique. Loin d’imaginer que cette ville puisse prendre cette représentation lorsque nous l’avions quittée en septembre dernier, nous nous apercevons qu’au final Montréal ferme notre boucle. Même si nous quittons le Canada par Halifax en Nouvelle-Ecosse, c’est bel et bien au Québec que nous avons le sentiment d’avoir conclu notre aventure. Les retrouvailles avec les amis de voyage ne vont d’ailleurs que renforcer cette impression.

Nous retrouvons ainsi Manon et Quentin avec qui nous avions voyagé quelques semaines sur la péninsule du Yucatàn au Mexique, Soizic rencontrée la 1ère fois à Tadoussac puis Sonia et Paul-Marcel qui sont devenus nos parrains de voyage. Les retrouvailles sont chargées d’émotions, ensemble nous brassons avec le sourire nos souvenirs, traçons les récits qui ont fait nos séparations, partageons nos projets respectifs et prospectons sur l’avenir de notre Terre avec un nouveau regard. Voyageur d’un jour, voyageur toujours ! Viendra même dans la danse, une surprise avec la complicité de Rodolphe. A coup de whatsapp interposés, Salima mon binôme du boulot a réussi à se glisser sous ma serviette de bain 4h avant son vol retour sur Chambéry. Un pari risqué mais réussi pour mon acolyte de 7ans capable de tout, même en étant à New York la veille !! La reprise du boulot est dans peu de jours, les retrouvailles étaient de toute façon imminente mais se retrouver ainsi avant d’être étouffées dans un bureau, c’était un cadeau mémorable !!

Entre le festival Japonais Matsuri, ses splah-pad, ses glaces gourmandes du Blue-Boy, ses dépanneurs du coin de rue, l’ambiance « Auberge espagnol » chez Jean, et le confort de la maison typique de nos Québécois préférés, Montréal nous aura dévoilé en toute simplicité ce qui fait sa réputation de ville culturelle et conviviale, surtout par de chaudes journées d’été. Nous avons encore une fois été séduit par cette cousine française. Séduits et surtout émus…

Nous ne pouvions pas rêver meilleure condition pour rentrer. Evoquer ainsi nos péripéties dans des lieux communs et remonter le fil de l’histoire entre voyageurs permet d’extérioriser pleinement notre vécu. Trouver un écho en évoquant les conditions d’une piste au fin de fond du Guatemala, en s’émerveillant d’un couché de soleil à El  Tunco, en se rappelant la chaleur de l’eau à Playa Hawaï ou en évoquant les 1ers pas au Mexique à Portero Chico et Real de Catorce, n’a pas de prix. Conscient que cette aventure familiale ne peut se raconter au travers de quelques questions, nous avons ressenti un bien fou à pouvoir partager ainsi notre année au parcours commun. Une façon de prendre du recul, d’accoucher en quelque sorte pour passer à autre chose et surtout, surtout, ne pas rester dans la nostalgie. Notre accueil Montréalais aura permis tout ça.

Nous avons encore une petite semaine devant nous. Derniers jours tranquilles de vanlife pour traverser le Nouveau-Brunswick et la Nouvelle-Ecosse en passant par la baie de Fundy. 1200km de courage mêlé à une grosse dose d’excitation à l’idée de retrouver nos proches après une année à s’extasier, flâner, rencontrer, contempler, apprendre, partager, donner, recevoir, écouter, sentir, pleurer, rire, rêver, réaliser… du bonheur en boite dans un VW T6 infaillible qui chaque jour nous a enveloppé d’assez prêt pour se voir grandir ensemble. C’était notre seul besoin et nous rentrons pleinement récompensés…

Rue Montréalaise
Auberge Chez Jean – Rue Henri Julien
Auberge Chez Jean – Rue Henri Julien
Auberge Chez Jean – Rue Henri Julien
Glacier le Blue Boy avec Soizic
Festival Matsuri
Festival Matsuri
Festival Matsuri
Festival Matsuri
Festival Matsuri
A la baguette !
Nos parrains : Sonia et Paul-Marcel
Petit dej estival chez Sonia et Paul-Marcel
Détente sur la terrasse
Sur la route avant de quitter la province du Québec…
Boosteur spécial Canada
Avec les bières artisanales, le souci c’est de choisir…
16 août 2018by Rodolphe
Canada, Ontario

Ontario

L’Ontario est déjà la 9ème province du Canada que nous traversons. Deuxième plus grande province sur les 10 qui constituent le Canada avec pas moins de 2000km pour relier l’ouest à l’est de l’Ontario. Elle représente plus d’un tiers de la population du Canada dont 4 millions sur les seules villes de Toronto et la capitale Ottawa : deux villes majeures sur le Canada où nous ne mettrons même pas un pied…

Nous préférons de loin passer notre temps dans les grands espaces et pour ça, l’Ontario a tout ce qu’il faut avec notamment ses Grands Lacs. Ce qui pourrait ressembler à une mer intérieure est en fait un système connecté de cinq lacs à travers deux pays : lac Supérieur, lac Michigan, lac Huron, lac Erié et lac Ontario. Géologiquement, ils sont le résultat de fontes glaciaires, hygiéniquement, ils sont pour nous une baignoire formidable sur notre trip !

Comme partout ailleurs dans le pays, le français est largement représenté, surtout à l’écrit. Français et anglais étant les deux langues nationales : tout est traduit, plus aucun effort de traduction n’est nécessaire. Il faudra néanmoins attendre le retour au Québec pour parler à nouveau français. Cette deuxième langue nationale fait des français, des visiteurs particulièrement appréciés surtout quand ces derniers disposent d’un van « soooooooooo cute » venu droit de la France. L’accueil des canadiens est hyper chaleureux. Passé l’hiver rigoureux, ils vivent tous à fond l’été, définitivement, nous avons le sentiment d’être en vacances plus qu’en voyage au long cours !

Entre plages et randonnées, le rythme est loin d’être violent… retour en images sur ces horizons qui transportent vers l’océan au coeur de la forêt :

Lac Supérieur : 82 103 km²

  • Terrace Bay : 1ère confusion avec l’océan et surtout 1er break après la traversée du pays
Bivouac à Terrace Bay
  • Pukaskwa National park

Situé entre Thunder Bay et Wawa, ce parc national surprend dès les 1ers pas. Les sentiers de randonnées longent la côte pour mener sur des plages désertes. C’est à être surpris de se baigner dans une eau douce tellement tout porte à croire le contraire.

Les vagues déferlent sur les rives reculées de cet immense lac pour se briser contre le granit. Des forêts de pins et d’épinettes balayées par les vents s’étendent à perte de vue au sommet d’imposantes falaises et le long des plages de sable. Ours et orignaux peuplent ce territoire au caractère sauvage. Pukaskwa est une bien belle découverte !

Southern Headland Trail
Southern Headland Trail
Southern Headland Trail
Southern Headland Trail
Southern Headland Trail
Beach Trail
  • Wawa Sandy beach

Longue plage de sable fin où nous passerons la soirée avec une famille sur le début du voyage : une année sans comté ! Les Raclette rencontrant les Comté, les français sont vraiment accro au fromage !! Avec leur deux filles, ils font la même boucle que nous alors forcément tout le monde à plaisir à partager son expérience et le lendemain, personne ne veut lever le camp pour prolonger la rencontre…

  • Rive Est du lac Supérieur 

Longer la rive nord du lac Supérieur s’avère finalement bien plus long qu’imaginé. La plage de Katherine Cove propose une belle halte en route avant de se poser sur une splendide crique isolée peu avant Sault Sainte Marie, ville frontière avec le Michigan aux Etats-Unis. Couleurs infinies, calme plat, aucune onde à la surface de l’eau, juste un miroir qui renvoie les dernières lueurs du jour. Le ciel et le lac se confondent rendant l’horizon encore plus profond. Jamais un lac ne nous a donné une telle impression… un spot juste parfait !

Katherine Cove
Katherine Cove
Bivouac d’un soir avant Sault Sainte Marie…
Bivouac d’un soir avant Sault Sainte Marie…
Bivouac d’un soir avant Sault Sainte Marie…
Bivouac d’un soir avant Sault Sainte Marie…

 

Lac Huron : 59 600 km²

Coté USA dans le Michigan

Robert et Andréa, chez qui nous avions logé au Texas, sont en vacances dans leur « cabin » familiale à Glennie dans le Michigan. Ils sont bien trop près de nous pour que l’on rate l’occasion de les retrouver à nouveau et l’invitation était si amicale que nous ne pouvions la refuser. Ça ne sera que notre 3ème entrée sur le sol américain en 10 mois.

Tout deux sont pleins d’attentions mais aussi de questions et de curiosités sur le Mexique et l’Amérique centrale. Pour rappel, ils étaient loin d’être convaincus des conditions de voyage en sécurité sur ces destinations… Pendant ces 4 jours, nous sommes accueillis comme les enfants de la famille, les filles retrouvent des lits séparés, que des grasses matinées pour nous 4, des repas gourmands et copieux, tout pour récupérer du décalage horaire et de la route qui en fin de compte semblaient nous avoir fatigués.

L’échange de culture passe à travers la cuisine et toutes les bouteilles de vins dégustées délayent notre anglais ultra-fluent ! Entre la fondue savoyarde et les breakfasts à l’Américaine, c’est finalement sur un « battle » de pains perdus que nous trouverons un point commun dans notre cuisine à quelques variantes près ! Pour l’histoire, le pain perdu existe sous le nom de « french toast » aux US. Trop heureuses de retrouver un four, les filles iront leur cuisiner par deux fois des cookies à la « Mariette » (gros succès Eline !).

Pour digérer de tous ces repas, Robert jouera les guides touristiques sur la région à bord de sa Jeep et les vélos de la famille feront la joie des filles. Depuis le temps qu’elles rêvaient de juste refaire du vélo.

La fin des vacances arrive pour le couple qui s’apprête à rentrer au Texas, 8 jours de route sans chômer… On les quittera la veille pour rejoindre la Bruce Peninsule au Canada, par Sarnia. Cette ambiance cocoonig dans les bois du Michigan fût un vrai moment de bonheur pour tous. Des séparations difficiles mais une promesse de se retrouver ici ou ailleurs. Nous savons déjà où envoyer les filles pour parfaire leur anglais dans quelques étés ! A l’inverse, ils rêvent de venir en France visiter la Normandie. Le père a débarqué là bas un printemps de 1944…

La « cabin » de Glennie
A la fondue !
Ptit dej local
Battle de pain perdu
Battle de pain perdu
Retour furtif sur les pédales
Jeep à Robert !

Georgian Bay sur la Péninsule de Bruce

Remis de la fatigue de la route et du décalage horaire, nous retrouvons un rythme décent pour savourer la Bruce Peninsula, large bande de terre dans le lac Huron le long de la baie Géorgienne. Avec ses eaux bleues translucides et turquoises, la péninsule est un paradis de la baignade !

  • Baie Dunks à Tobermory

Plus qu’un bain de soleil, c’était surtout un bain de foule ! Nous y étions en plein weekend estival de 3 jours. Tout l’Ontario est sur les plages et le parc national est juste bondé ! Il est même impossible de trouver à se garer sur les départs de sentiers. Un agent du parc nous indiquera un petit coin tranquille où trouver refuge.

  • Halfway Log Dump et Cave Point

Retenant la leçon de la veille sur la baie Dunks, nous mettons le réveil pour se garantir un stationnement dès 7h du matin. La rando sur Cave Point était un immanquable pour nous. Pour le coup, la météo n’était pas au rendez-vous, rendant le bleu moins couleur Caraïbes mais au moins nous étions tranquille pour marcher et plonger dans cette baie incroyable ! Quand l’eau est douce, c’est encore meilleur…

  • Lion’s Head

A l’écart du parc national, la petite ville de Lion’s Head permet d’apprécier la baie Géorgienne du haut de ses falaises blanches et de sa plage.

Falaise blanche de Lion Head
Plage spécial kayakiste
Phare de Lion Head
On the beach
  • Sauble Beach

Toujours sur l’escarpement du Niagara, après une nuit à Wiarton face à petit baie calme et isolée, nous quittons la Péninsule après un saut sur Sauble Beach. Plage réputée pour être l’une des plus belles de l’Ontario… Honnêtement, à voir tous les pick-up stationnés « le cul » face à la plage, le plaisir en prend un coup. Le splash-pad de Glush aura plus de succès sur la route des Niagara Falls !!

Sauble Beach
Sauble Beach
Sauble Beach
Bivouac près de Sauble
Rafraichissement sur la route des chutes du Niagara après Sauble

 

Lac Ontario : 18 960 km²

Niagara Falls

Retour à la civilisation !! Après des semaines entre montagnes, campagnes ou forêts, la propulsion immédiate dans les embouteillages de Toronto donne un virage dans le voyage. La fin de quelque chose et le retour à la réalité de façon moins tendre. Et là, je ne parle pas encore de l’arrivée aux chutes proprement dites !

Valentine tenait à voir de ses yeux ce spectacle de la nature, un peu plus conscients de l’environnement et donc plus réticents, nous avons fini par céder en étant si prêt des mythiques chutes. Alors oui, elles sont grandioses, puissantes et bien bleues, mais alors quelle folie tout autour ! Parcs d’attractions, activités touristiques, casinos, complexes hôteliers toujours plus haut : un mini Las Vegas pour la famille. La palme revient au Canada ! Côté USA, le site est intégré dans un State Park et l’aménagement invite à la promenade.

  • Côté Canada : le monde entier réunis à une même place
Horseshoe fall
Les shtroumph des USA rencontre les petits rouges du Canada
Horseshoe fall
Comme tous le monde…
Epave entre Toronto et Niagara lake
  • Niagara by night : oh my god !!
    Las Vegas familial
    Horseshoe fall
    Las Vegas familial
    American fall
  • Côté USA : We singing in the rain

Notre virée dans le Michigan, nous a accordé 3 mois supplémentaires d’autorisation de séjour. Soit un cumul de 9 mois au total !!  mieux qu’un VISA à 500€ !! Nous profitons de ce laissé-passé pour faire un tour de l’autre côté du Niagara sous la pluie et se permettre la comparaison. Côté Canada, sur-exploitation du site, de jour comme de nuit ! Et à contrario aux USA, nous sommes surpris d’évoluer dans des espaces verts aménagé le long des deux chutes. Bien plus calme et agréable, la visite nous plait davantage sur la rive sud ! La vue reste quand même plus belle côté Canada.

American fall
Horseshoe fall
Passage de frontière oblige…

Au départ des Niagara Falls, nous longerons le lac Ontario sur 3 jours pour apprécier de nouveaux horizons avec entre autres, le parc provincial de Sand dunes sur le comté de Prince Edouard. Baignades et siestes pour atteindre Montréal, le temps d’apprécier une dernière fois les grands espaces avant de retrouver une ambiance urbaine. L’arrivée à Montréal est toutefois pleine d’excitation avec déjà un planning d’apéros bien chargé.

14 août 2018by Rodolphe
Canada

Colombie-Britannique – 2

Partis de Port Hardy sur Vancouver Island, nous atteignons Prince Rupert qui annonce l’entrée sur un nouvel environnement encore plus sauvage. Depuis cette bourgade perdue au sud de la forêt de Tongass, nous prévoyons de faire un crochet en Alaska à quelques 500km d’ici avant de rejoindre les rocheuses canadiennes par Prince Georges. Au programme, remontée des saumons et immersion en territoire Indien.

Prince Rupert : port d’entrée sur le grand nord canadien

Déjà 23h30 et pourtant la nuit n’est pas encore tombée sur la ville animée par le feu d’artifice du Canada Day. Nous trouverons sans mal un bon point de chute pour se jeter au lit après cette longue journée.

Installés au départ d’un sentier de randonnée, les marcheurs sont déjà nombreux à notre réveil, pour eux c’est encore férié. Au Canada, le lundi qui suit un jour férié sur un weekend est offert ! Petit déjeuner à peine avalé, nous sommes interpellés par Marie et sa petite famille installée à Edmonton en Alberta. Ils sont sur Prince Rupert en vacances et ensemble nous partons arpenter le joli sentier de Butze Rapids Trail, alternant forêt humide, fjord et bord de mer. Trop heureux de faire un petite bande de potes, les enfants découvrent les joies de la pêche aux crustacés. Encore une fois, l’humidité de l’océan a participé à créer un écosystème surprenant. Ralliés par des canadiens et portés par cette ambiance simple et tranquille, on se croirait nous aussi en weekend !

Passé ces nouvelles rencontres, nous passerons un après-midi à observer le défilé d’hydravion depuis la Seaplane base de Prince Rupert, un des pilotes nous fera même un concerto à la cornemuse avant de décoller. L’organisation de la vie et des loisirs prend dans ces contrées une toute autre allure. Eloigné de tout, l’hydravion est un moyen de locomotion couramment utilisé et avec pour piste d’atterrissage le principal fjord de la ville, le décor est pour nous tout simplement magique.

A la fois port industriel, port de pêche et port d’excursion, Prince Rupert a tout pour séduire. C’est précisément à cet endroit que nous rencontrons le Canada authentique tel que nous l’avions imaginé avant de partir. La randonnée sur Tees Trail finira de parfaire cette impression avec une belle ascension offrant une vue à 360°C sur les îlots parsemant le côte déchiquetée.

Entre deux randonnées, nous profitons d’une bonne connexion pour checker les différentes réservations pour rentrer en France. Connaissant désormais la date de dépôt du véhicule au port d’Halifax, nous pouvons saisir un vol le 20 août et arriver en gare routière d’Aix les bains à 13h. Cette exactitude du retour nous rend à la fois joyeux et cafardeux !! Dépourvus de gaz dans le van depuis quelques jours, nous tentons ensuite de faire remplir la bouteille juste avant de quitter la ville. Il faudra essuyer deux échecs pour parvenir à trouver le gars qui ne s’oppose pas à mettre du propane dans notre bouteille de butane. Nous sourions rien qu’en repensant aux mexicains qui faisaient le boulot sans jamais discuter sur la sécurité. Bref, nous voilà équipés pour cuisiner à l’intérieur si jamais les hordes de moustiques viendraient à nous priver de soirées extérieures.

Passé ce sursaut d’organisation dans la cool attitude du voyage, nous reprenons désormais la route le long de la Skeena River. 

Seabase Plane de Prince Rupert
Prince Rupert
Seabase Plane de Prince Rupert
Tees Trail
Prince Rupert depuis le Tees Trail
Prince Rupert depuis le Tees Trail
Tees Trail
Tees Trail
Tees Trail
Butze Rapids Trail
Butze Rapids Trail
Butze Rapids Trail
Butze Rapids Trail
Butze Rapids Trail
Butze Rapids Trail

De la Skeena River à la Nisga’a Valley

La Skeena River est l’un des principaux points d’entrée du saumon Steelhead en eaux douces. Chaque été, ils remontent le courant pour venir frayer dans ses eaux avant de mourir dans le ruisseau qui les a vus naitre. A cette époque, les poissons sont encore peu nombreux, mais d’ici peu de temps, les pêcheurs à la mouche viendront les taquiner de près, en plus des ours, bald eagles ou autres prédateurs.

Nous saisissons une belle journée ensoleillée pour une farniente au lac de Lakesle à Terrace. Tandis que les petits canadiens profitent de leurs vacances toutes fraiches, les nôtres potassent leurs manuels scolaires. A avoir travailler si légèrement tout au long de l’année, les filles ne sont pas pour autant exemptées de cours jusqu’au retour !

Terrace devient un point de bifurcation pour atteindre juste au nord un des nombreux territoires indien du Canada où nous avons envie d’observer un lieu de maintien des traditions : la Nisga’a Nation. Lors de notre passage aux USA, nous avions constaté un clivage entre les américains et la communauté indienne. Au Canada, le sentiment est totalement différent. La communauté est intégrée dans l’histoire du pays sans tabou. Désormais dénommée « Native Nation » ou « First Nation », la communauté indienne fait complètement partie du paysage, que ce soit au travers des centaines de totems éparpillés dans les villes, la présence de musées ou la valorisation forte de leurs savoirs faire. L’histoire a tout de même laissé des séquelles, et les nations natives sont bien souvent les premières victimes de mal bouffe ou d’intégration sociale.

Une fois en chemin, nous découvrons avec surprise un large territoire entièrement recouvert de lave : la Lava Bed. Nous apprenons qu’ici même un volcan s’est réveillé sous une montagne en 1770 pour vider son sac de lave. A la recherche des ours en pleine pêche, l’on s’égare le long du ruisseau sur ce champ de lave. Les bald eagle au dessus de nos têtes recherchent aussi leurs repas, ce n’est finalement pas très rassurant de se sentir potentiellement une proie face à des prédateurs invisibles.

Deux totems marquent ensuite l’entrée en territoire Nisga’a sur la rivière Nass. Détruit par les européens, la tradition des totems est maintenant ravivée. L’origine volcanique du terrain a laissé une source d’eau chaude à la forte odeur de sulfure. Entièrement rénové, en forêt, libre d’accès à tous, le site procure une pause bien agréable après la Lava Bed pour se relaxer et discuter entre promeneurs.

La visite se poursuit par le pont suspendu qui permettait l’accès au village de Gitwinksihlkw et enfin pour conclure, l’arrêt au musée de Laxgalts’ap s’impose pour comprendre la prouesse de cette nation qui a réussie à gagner son autonomie après des années de combat pacifique. Culturellement cueilleurs, chasseurs ou pêcheurs, ils ont dû devenir diplomates et politiciens pour revendiquer leurs terres et leurs droits et parvenir à signer un accord de paix en 1999. Ce traité historique est le premier signé en Colombie-Britannique qui offre un droit à l’autonomie gouvernementale d’une nation native.

La pêche au saumon reste toujours une activité pratiquée couramment surtout à Gingolx dans le fjord. Consommé séché ou en bocal, le poisson est très attendu dans la région. Le mauvais temps ne nous permet pas de tirer plus loin sur cette piste. 100km de trous nous attendent déjà pour sortir du territoire avec quelques ours sur les bas côtés…

Lava Bed
Lava Bed
Source chaude
Source chaude
Pont suspendu
Totem Nasg’a
Totem Nasg’a
1909…

Stewart, BC et Hyder, Alaska

La jonction de la piste avec la 37, nous mène sur la dernière ligne droite vers le petit bout d’Alaska. A regarder la carte de près, un boyau d’Alaska s’enfile entre l’océan et le nord de la Colombie-Britannique, une seule route, une seule ville, puis l’impasse face à l’immense territoire de la forêt de Tongass. La route est magnifique. Lacs, forêts, hauts sommets, glaciers, le décor est grandiose sous des nuages bas. Le Bear Glacier avant Stewart donne le ton et l’ambiance années 70 du village invite pour de bon au dépaysement. Rien de tel dans ce cas là pour se noyer dans le contexte local du petit café Toastwork. Tout est d’époque, de la machine à toast aux Cadillacs postées devant l’entrée. Les Beatles donnent le tempo et Valentine charge un maximum de Lucky Luke sur sa liseuse. Notre traversée des Etats-unis l’a rendue encore plus accro à la BD…

Bear Glacier peu avant Stewart
Bear Glacier peu avant Stewart

En montant sur le secteur Stewart – Hyder, nous avons espoir d’être spectateurs d’un phénomène naturel, la remontée des saumons jusqu’au ruisseau de leur naissance pour frayer en chemin et mourir. Evidement, les grizzlys sont au rendez-vous pour leur pick-up annuel. Cette merveilleuse chaine alimentaire s’observe depuis le Fish Creek de Hyder en Alaska. Seul problème, l’imprévisibilité de l’arrivée des saumons… L’année dernière, les premiers étaient là le 18 juillet, en 2016 ils sont arrivés le 1 juillet. Evidemment, ils n’envoient pas de recommandés pour prévenir de leur venue !

On se donne 4 jours pour tenter la chance. Entre les superbes spots de Salmon Glacier et de Clements Lake, l’attente est loin d’être pénible :

  • La piste déambulant le long de la Salmon River mène rapidement au glacier du même nom. Déferlant sur 18km de long, il est juste énorme, long, étiré, tout de blanc. On y reste deux jours à apprécier ce spot de fou. C’est aussi là que nous vivrons nos plus petites nuits noires. Le cercle polaire est encore haut pourtant les nuits raccourcissent à vue d’oeil !
  • Le lac Clément tout prêt de Stewart, ville frontière avec Hyder sur l’Alaska, s’avère un trésor de quiétude. Nous y resterons trois jours, seuls, dans la forêt… fraiche, trop fraîche même. Les filles y auraient bien installé leur camp de base pour encore des semaines !  Imaginez comme terrain de jeu, tout un lac avec une table flottante comme moyen de locomotion… Elles y passeront leurs journées entières à faire leurs bouillabaisses en tout genre. Loin de tout, elles s’amusent d’un rien. C’est aussi un des cadeaux de ce voyage.
Spécial japonnais ce soir…

Au final, l’attente est vaine. Au 11 juillet, toujours aucun saumon. L’absence de chaleur ne participe pas non plus à tirer l’attente plus loin. A raison de deux visites par jour sur le ponton de bois, les rangers du Fish Creek sont habitués à nous voir et donnent des explications aux filles sur la distinction entre ours noir et grizzly. Un castor fera la distraction avant de prendre la décision de repartir vers le sud. Hyder aura été notre point le plus septentrional, pas prévu au départ et très belle découverte ! D’autant, qu’à défaut de grizzlys et de saumons, nous avons vu de nombreux ours noirs directement depuis le bord des routes. Comme sortis d’un zoo, ils sont là à manger les baies abondantes en cette saison.

Ghost town de Hyder !
Ghost town de Hyder !
Hyder
Fjord de Hyder
Fjord de Hyder
Castor sur Fish Creek
Un crâne d’ours noir
Castor sur Fish Creek

Entre Stewart et Smithers : saumons et cascades à gogo

L’itinéraire est maintenant simple, nous visons les Rocheuses Canadiennes par Prince Georges. La route compte près de 1000km pour atteindre Jasper.

Tandis que l’été s’installe en France, nous vivons confinés dans le van face à des lacs ou de superbes rivières. L’humeur n’est pour autant pas atteinte. Harry Potter nous sauve presque la vie ! Valentine dévore la saga et Clémentine la relis une seconde fois, ensemble elles se racontent les aventures de leur héros. Harry deviendrait presque le fils de la maison et Lucky Luke le bon vieux cousin.

Sur Meziadin Lake et Moricetown, la migration des saumons est en cours. Il est facile de les observer depuis les petits barrages et sites de recensement des poissons. C’est impressionnant de les voir sauter 1m de hauteur à contre courant poussés par une force inexplicable.

Fish ladder près de Mezidian Lake
Saumon en action
Contrôle des migrations en territoire indien
Twin falls près de Smithers

Topley : the place to be !

Prince Georges est presque en vue. Pour notre grand plaisir, Mathieu, Séverine et leurs garçons sont sur notre route en sens inverse. La rencontre est programmée pile poil pour visionner ensemble la finale du mondial de foot. Le Mexique, les Etats-Unis et maintenant le Canada, ils sont ce que l’on appelle des potes de route !!

Deux jours sur place avant le match seront bien nécessaire pour se préparer ne serait-ce que sur le plan logistique. Chance incroyable au bord d’un lac paumé dans un bled tout aussi paumé, nous avons une excellente connexion Internet via nos forfaits Free. Pour avoir cherché des lieux où regarder le match, le streaming était notre unique chance !! Le football n’est vraiment pas populaire au Canada et à 8h du matin, un dimanche, aucun bar n’est ouvert dans la ville la plus proche, à 30km de nous…

Le réveil est programmé, nous sommes tous décorés bleu/blanc/rouge et c’est avec le café à la main que l’on s’installe tout excité à l’idée de vivre ce moment à distance. Nos gamins chantent l’hymne national tandis que le streaming  fait des caprices, les commentaires jonglent entre le français et l’anglais, France Info vient en secours quand la connexion saute, le 3ème but est raté, mais le 4ème exaltés !!! Tout content, on s’en va au village, enfin dans la « main street », histoire de brailler et lâcher quelques klaxons. Et en guise de liasse populaire, nous rencontrerons un gars précisant qu’il n’a pas de télé et ne connait rien au football. Voilà, c’était notre 15 juillet au Canada. La vérité c’est que nous voulions surtout fêter ça avec des bulles au bord de notre paisible Sunset Lake !

Les enfants jouent au foot, se baladent en canoë, vivent au rythme du soleil, font des cabanes à l’aide de rondins de bois, tandis que les apéros s’enchainent, le temps passe sans le saisir, pour autant vient déjà l’heure de se quitter et pour de bon ce coup-ci…

Sunset Lake à Topley
Sunset Lake à Topley
Sunset Lake à Topley

Fort Saint James : au pays des trappeurs

Le Fort Saint James n’est qu’à un petit détour sur la highway menant à Prince Georges et cette reconstruction d’antan vaut largement le détour ! Les canadiens adorent mettre en scène des villages entièrement rénovés avec une parfaite simulation des habitudes de l’époque. Au Fort St James, tout y est, de la course de poules au troc de fourrures. Tout est fait pour s’imprégner de la vie des trappeurs dans cette vallée reculée du Canada.

L’ensemble du fort datant de 1896 est aujourd’hui animé par des personnes aux habits d’époque. Empruntant des rôles de trappeurs, commerçants, éleveurs ou femmes au foyer, ils nous font remonter le temps pour mieux se saisir de la vie de leurs ancêtres. Les filles vous racontent tout de leur côté !

Résultat après une journée sur le fort, nos poules ont gagné la course, le style de la famille Ingalls est devenu has-been et deux peaux de lapins décorent désormais notre petit intérieur sur roues…

Une cabane
Une cabane
27 juillet 2018by Rodolphe
Canada

Colombie-Britannique – 1

La Colombie-Britannique est une province très étendue du Canada. Nous la découvrons dans un 1er temps par Vancouver Island, accessible uniquement en ferry depuis plusieurs ports et étirée sur près de 460km de long. Aussi appelée l’île aux ours, Vancouver Island est un paradis pour les amoureux de la nature : faune abondante, diversité de la flore, sommets alpins, forêts tropicales, fjords, plages de surf, lacs et rivières indénombrables !! Cet écosystème unique résulte de la rencontre entre montagnes et océan pacifique formant un habitat pour de nombreuses espèces : baleines, orques, phoques, bald eagle, saumons et ours noir entre autres. Un peu trop en avance sur la saison et avec un temps automnal nous n’avons pas pu saisir tout le potentiel de Vancouver Island, ça n’a pas empêché de raffoler de son charme et de son intimité.

Victoria : capitale de la Colombie Britannique

Quelle bouffée de fraicheur en débarquant sur Victoria. La ville présente les vestiges de la présence britannique, loin des baraques en bois de l’autre côté, aux Etats-Unis. On se pose autour de la marina près de la piste d’amerrissage des hydravions et face au Parlement. Festivals reggae et indigènes animent le boarderwalk de la ville, les totems jalonnent les rues, l’histoire des natifs se confond dans le style victorien, il règne ici un sentiment de paix et de respect vis à vis du passé.

Aucun feu rouge dans le centre ville, j’adore ! Pas besoin d’attendre longuement son tour pour traverser, la priorité est donnée aux piétons ! Le break pique-nique dans l’un nombreux parcs, nous fera constater la mort de l’appareil photo de Rodolphe. Il avait chuté la veille sans que l’on prête attention à des dégâts particuliers… Même histoire qu’en Suède ! Ce coup-ci impossible de faire sans cette extension membranaire de notre photographe, c’est pour lui un indispensable du voyage. Coup de bol, après de brèves recherches sur le net, un boitier est en vente sur le continent et une boutique photo peut assurer la livraison d’ici 4 à 5 jours. Il ne reste plus qu’à patienter en se trouvant une bonne place nature pas trop loin de Victoria. La tâche n’a pas été facile et à défaut de bon spot gratuit où s’installer, nous jetons notre dévolu sur le camping de Sooke Potholes sur les conseils avertis d’un gars du pays. Franchement, nous ne pouvions pas mieux tomber. La Sooke River laisse place par endroits à de larges bassins appelés Potholes. Les filles investissent aussitôt l’endroit et nous ne les verrons que le temps des repas au coin du feu…

Depuis ce petit coin tranquille au coeur de la forêt, nous sommes rejoins par deux jeunes français, Junior et Pauline, en road-trip en Amérique du Nord. Comme beaucoup de jeunes, ils profitent d’un PVT au Canada pour voyager. Accompagnés de leur chien, ils sont véhiculés par un 4×4 équipé d’une tente de toit. Le rêve de Rodolphe ! Ils envisagent de se rendre jusqu’au Mexique, forcément on se fait un plaisir d’échanger sur les merveilles de ce pays. Arrivent ensuite Claude et Nelly, deux retraités français vivant au Canada depuis près de 40 ans et voyageant en VW T4. Il y avait longtemps que nous n’avions pas rencontré du monde, ça fait du bien de pouvoir échanger à nouveau.

Au final, nous n’avons quasiment pas de photos de Victoria mais nous quittons le sud de l’île après une petite semaine de vacances et un nouvel appareil photo !

Totem devant Parlement
Marina
Fisherman

Campbell River et Strathcona Provincial Park

Nouvel appareil photo en main, nous prenons cap au nord et plus précisément à Campbell River. Le hasard a voulu mettre sur notre route, Philippe et Fanny que nous avions rencontrés en Californie. C’est toujours un grand plaisir de retrouver des copains de route avec qui raconter les dernières histoires et partager les bons plans. Nous décidons de filer ensemble sur le Provincial Park de Strathcona afin de randonner sur le sentier de Bedwell Lake. La route nous emmène dans la région de Buttle Lake, un long lac cerclé de sommets enneigés et de forêts tropicales. A oublier que nous sommes sur une île. De là, des cascades à perte de vue et un silence de roi. Ce parc est niché au coeur de Vancouver Island et vaut vraiment le détour, seul regret est de ne pouvoir trouver de bon spot gratuit à moins d’avaler des kilomètres.

Buttle Lake
Buttle Lake
Bedwell Lake trail
Bedwell Lake trail
Bedwell Lake trail
Bedwell Lake trail
Elk Provincial Park
Elk Provincial Park
Buttle Lake
Campbell River
Fishpier Campbell River
Marina Campbell River

Telegraph Cove et Port Hardy : la partie la plus reculée et la plus sauvage de l’île

Quitte à être dans ce secteur de l’île, nous visons encore plus au nord, repoussant à plus tard la traversée A/R vers l’ouest à Tofino, le spot à surfeurs et parait-il les plus belles plages de la Colombie-Britannique depuis Pacific Rim. Sans y paraitre, l’île est grande et le peu d’axe routier force à optimiser les distances pour ne pas noyer son temps au volant.

La grisaille fait partie du quotidien depuis notre arrivée au Canada, quand la pluie n’est pas de la partie… La progression dans la vaste forêt du nord se fera sous les averses obstruant les multiples crêtes. Toujours aucun ours ni retour encourageant quant à l’arrivée des saumons dans les eaux douces de l’île. Objet de notre curiosité depuis plusieurs jours… Sur Telegraph Cove, c’est plutôt les orques qui sont attendus. Parait-il que depuis ce village de pêcheurs, les orques viennent se frotter sur les galets de la baie. Un spectacle pour le moins prometteur ! Arrivés sur place, nous apprenons que c’est un peu trop tôt dans la saison. Les orques n’arrivent pas avant août à moins de tenter la chance avec un tour organisé à près de 100€/pers ! Le whale-watching devient un gros business…

Le village ne manque pas pour autant de charme avec ses maisons sur pilotis. Cette région très reculée vit au rythme de la pêche, de l’industrie du bois et un peu du tourisme. L’hiver, le village abrite seulement 7 personnes, la quasi totalité de la population insulaire vit dans la pointe sud. Le nord semble toutefois épargné des rigoureuses conditions hivernales. Climat plutôt tempéré, il pleut toute l’année, des températures assez douces et presque jamais de neige.

Après Telegraph Cove et ayant perdu tout espoir d’observer une faune marine, nous partons sur Port Hardy, toujours plus au nord, tenter l’approche de l’ours depuis la hatchery de Quatse River. La visite de l’association dévoile les secrets de la migration des saumons du pacifique. Nouveau constat sur la saison, les poissons n’arriveront pas avant août-septembre. Et à moins d’un hasard, il est vraiment difficile d’observer les ours en bord de rivière. Le ciel toujours aussi gris, la pluie toujours aussi présente, la déprime viendrait presque à nous cueillir !

Vancouver devient une île intime, qui ne se dévoile pas en un coup d’oeil. Elle ne se traverse pas, mais se découvre avec lenteur et patience. Cependant pour nous, le sablier du retour se vide doucement mais surement. Soit on rebondit, soit on attend tandis que le temps d’écoule au risque de courir sur les dernières semaines. Un passage à la compagnie BC Ferry de Port Hardy va complètement retourner la situation. Un bateau de croisière part en direction de Prince Rupert le lendemain matin. Dernier bateau non complet avant des semaines. Là haut, c’est l’entrée de l’Alaska et le sanctuaire des Grizzly… Vient alors le dilemme et toutes les interrogations qui vont avec : on a pas tout visité sur Vancouver Island et Tofino qu’on a pas vu ? fera t’il plus beau là bas ? et si les saumons n’y sont pas ? C’est un gros budget, pourquoi ne pas rester ici et remonter doucement par Vancouver et viser Jasper ? Pourquoi se précipiter, c’est pas raisonnable ! Et si c’était un signe ???

On se rend compte que nous sommes maintenant dans le mouvement et la curiosité d’explorer. L’occasion d’une telle croisière dans les fjords ne se représentera pas et toucher du doigt l’Alaska non plus d’ailleurs. L’excitation prend le dessus et ni une ni deux, on craque avec un high-five familial ! La petite dame de la compagnie se fait une joie de nous faire des billets avec un prix d’amis (nous avions tenté la négociation avançant le cadeau de nos 10 ans de mariage).  « C’est sûr » nous dit-elle, « vous ne le regretterez pas !! »

Voilà, comment nous nous sommes retrouvés à 23h, 1er sur la ligne 6, prêts à embarquer à 5h du matin avec pour berceuse le doux ronronnements des moteurs de camions réfrigérés voisins de ligne.  Avec en prime, quelques doutes persistants révélateurs d’une bonne dose d’impulsivité…

Telegraph Cove
Telegraph Cove
Telegraph Cove
Bald Eagle
Bald Eagle sur Port Hardy
Hatchery Quatze River à Port Hardy
Hatchery Quatze River à Port Hardy

Alaska Marine Highway : en route vers un bout d’Alaska

L’aube se lève face au ferry en plein chargement. Nous prenons place à bord d’un magnifique bateau et découvrons les nombreux ponts entièrement vitrées depuis de confortables lodges. Nous sommes le 1er juillet, jour du Canada Day. Hot-dogs, pop-corn, gâteaux et café offert à bord et lors de la seule escale du bateau à Bella Coola, sans comprendre pourquoi nous, un inconnu nous offre la carte de sa cabine, avec lits et douche… Si tout ça n’est pas un signe…! Cet homme ne pouvait pas trouver meilleurs sujets pour faire un cadeau !! Une douche et un lit… complètement improbable et inespéré. Autant le dire, notre anniversaire de mariage a été immortalisé !

Et que dire de cette traversée ? Complètement dingue ! Baleines, orques, dauphins, phoques, les mammifères marins sont à la fête ! Les 18h de croisière entre fjords et ilots parsemés sur l’océan, nous en mettent plein les yeux sans jamais trouver le temps long. L’onglet « itinéraire » du blog donne une bonne idée du trajet en zoomant sur la zone géographie. Le tracé de l’Alaska Marine Highway est trait pour trait la voie empruntée par les bateaux.

Evoluant près des côtes protégées de la houle par les îles, le panorama est à couper le souffle. Le temps est changé, alternant les couleurs et ambiance du paysage. Nous scrutons l’océan sans cesse à la recherche d’une nageoire ou d’un jet révélant une baleine.  Par contre, trop difficile d’en saisir des clichés, c’est juste le plaisir des yeux qui compte. Les nombreuses cascades rivalisent en taille et débit, la forêt s’étend à perte de vue. Par moment le passage est si étroit que les deux côtes pourraient s’atteindre à bout de bras. Ces contrées reculées et sauvages sont absolument magnifiques et impénétrables. Le spectacle se termine jusqu’au soleil couchant, nous ne perdrons pas une goutte de sa lumière rouge et intense. Sans même être arrivés à Prince Rupert, nous savons déjà que ce choix n’est en rien regrettable.

8 juillet 2018by Rodolphe
Réflexions

Brèves de voyageurs

Quel changement après 10 mois ?

Nous sommes devenus nomades. Le mouvement s’inscrit dans notre quotidien. Il est inhérent à chacune de nos journées, rythmant nos découvertes et diversifiant le paysage qui nous réveille.

Nous traçons une direction à vue d’oeil sur une dizaine de jours, nous laissant toute la liberté d’être portées par les conseils et propositions des personnes rencontrées. L’adaptation est une nouvelle forme de vie. Un peu à l’image des caméléons qui se confondent dans un décor. Nous sommes adaptables à tout. Nous sentant chez nous dans n’importe quel environnement. Deux jours à la même place, et c’est comme si nous y avions toujours vécu.

Le quotidien s’anime malgré tout de tâches régulières et désormais bien respectives. Le bivouac est pour nous l’un des essentiels du voyage. Les lieux où nous dormons sont investis comme un lieu de vie où l’on aime s’installer. La recherche du bois pour le feu, l’installation du matériel extérieur, la popotte, les jeux familiaux sont autant d’activités que nous pratiquons avec un systématisme nouveau. Chacun investit son lieu pour réaliser naturellement sa mission. Ainsi Valentine peut partir une heure explorer la forêt et la rivière en quête de bois, Clémentine passera des heures à écrire et à lire tandis que son père s’attellera à débiter le bois ramené par sa cadette.

L’arrivée aux USA et au Canada a ainsi marqué de nouvelles habitudes de vie directement liées au retour à la nature isolée. Inévitablement, le contact avec les locaux devient beaucoup plus ponctuel. Pour entretenir une connexion, nous n’hésitons pas à aller à la rencontre des gens ou de temps en temps dans un camping. Dans ces derniers cas, la sympathie des campeurs favorise toujours les échanges. Mais c’est évident, que nous sommes bien loin du Mexique et de l’Amérique Centrale. Et c’était vraiment là bas, le meilleur !!

A deux mois du retour, que se passe t’il dans nos têtes ?

Clairement, nous sommes contents de rentrer par le Canada. C’est une excellente transition tout en douceur. Le choix d’une boucle sur l’Amérique du Nord et Centrale s’apprécie encore plus à ce stade du voyage. Le Canada vient comme une bouffée de fraicheur et de simplicité après les USA. Ce pays est surtout un retour dans un monde plus voisin du nôtre avec une nature éclatante. Il nous émerveille et va encore nous surprendre jusqu’au dernier jour.

La remontée de la côte ouest des USA nous a offert des paysages incroyables, notamment en Utah et dans le Wyoming. Mais il a surtout révélé un désaccord vis à vis d’une société en décalage avec les besoins du monde actuel. Un système santé créant une pauvreté alarmante, une consommation alimentaire dramatique, une politique irresponsable, une sur-exploitation des ressources naturelles et la liste peut facilement s’allonger… Ne cherchant pas seulement la beauté des paysages, nous sommes devenus sensible à un environnement global. Et ici, il marche sur la tête.

Dans une dimension plus resserrée, à l’échelle de l’unité familiale, nous vivons une harmonie assez troublante ! Les filles de 10 et 12 ans partagent le même lit et se réveillent chaque matin par un câlin afin d’émerger en douceur. Des réveils sans contrainte d’horaire permettent d’engager de nombreuses discussions, aucune limite de temps. Il est maintenant notre allié, il est tout à nous, contribue à estomper des douleurs, à comprendre. La facilité de voyage en Amérique du Nord prépare totalement nos esprits au retour. Ces derniers mois sont presque les meilleurs de l’aventure tant les automatismes sont installés, tout étant totalement fluide. Savoir aussi que nous allons retrouver amis, familles et petits plats cuisinés, ne manquent pas de nous réjouir à l’avance !

Soyons encore plus pragmatique !

Cette vie sur un nuage ne nous fait pas perdre pied pour autant. Ignorer la réalité serait du caprice et nous ne pouvons nous le permettre, tant pour des raisons financières que pour le besoin exprimé des filles à vouloir retrouver amis et scolarité « normale ». Elles nous le répètent «Vous aviez dit un an, alors on ne part que un an ». Aucune rallonge envisageable. Le deal convenu par elles deux est de rentrer 1 an avant de repartir à nouveau sur les routes de l’Amérique du Sud (et du Costa Rica !) …

Le retour est donc clairement programmé avec un minimum d’organisation. Le bateau est booké pour le 23 août. Obligés de le déposer au port le 20, nous prenons un vol dans la foulée et serons sur Aix les bains le 21 août. L’échéance est à moins de deux mois maintenant.

La seconde priorité est pointée par nos filles : la reprise de la scolarité. Les directeurs de chaque établissement ont été plus que facilitant et pour chacune d’entre elles l’affaire est réglée : CM2 pour Valentine avec l’aide de Tonton Vincent sur la paperasse et 5ème pour Clémentine qui a choisi avec évidence ses propres options. Les parents de ses amies ont même rédigé un courrier au collège pour favoriser le rapprochement dans la même classe. Elle voit sa reprise comme une aventure avec beaucoup d’excitation. Quant à Valentine, je m’en remettrai totalement au sort de sa future enseignante espérant qu’elle lui fasse retrouver sa mémoire. Le voyage a eu un effet totalement surprenant sur mon élève d’un an, elle a tout oublié, à commencer par le sens du mot effort.

Nos employeurs sont aussi avertis d’un retour promis l’été dernier. Après mûre réflexion, nous préférons reprendre nos postes respectifs. L’idée de les quitter n’est pas passée bien loin de nos esprits. Rentrer avec un nouveau changement, un nouveau défi professionnel aurait pu permettre un retour dynamique fait de challenges… mais finalement, tout bien pesé, rentrer auprès des nôtres sera largement plus appréciable.

Reste ensuite le logement. Pour l’heure, il est bien trop tôt pour s’y pencher. La recherche se fera à distance avec visite de missionnaires volontaires sur place. Dans l’idéal, après un an de co-sleeping et de nombreuses années de cohabitation dans la même chambre, les filles rêvent d’un T4. Pourtant on leur a offert un beau T6 pendant un an sur les routes…! Il nous faudra juste réapprendre à uriner dans des toilettes et à se laver quotidiennement, en plus de la douce mélodie d’un réveil…

Voilà, en gros, on garde les pieds sur terre se réjouissant même d’une semaine de vacances sur Aix les bains avant de reprendre le taf 🙂

Couteau de cuisine
Cuisine
Salon
Petite main
Cuisine
Terrasse
Aide cuisinier
Petite femme
Cheminée
Cuisine
Salle à manger
Cheminée
Terrasse
Salle de bain
Salon
Jardin
Nuisible incruste – la 5ème !
Bucheron
Planquée
Robinet
Cuisine
Chambre
Robinet
Terrasse
Petite main
Sèche-linge
Jardin
3 juillet 2018by Rodolphe
Nicaragua

León

Ascension du Telica : un volcan fumant !

Une fois Mamie dans les bagages, nous mettons le cap au nord dans le département de León, et plus précisément au pied de son volcan actif, le Telica. Bien décidés à taper dans le dur et à mériter la vue de ce cratère, nous attaquons l’ascension depuis San Ignacio à 4h du matin. Le soleil va se lever doucement dans notre dos et nous avons devant nous 3h30 de montée encore à l’abri d’une chaleur assommante. Nous sommes accompagnés par Miguel et son cheval. En partant en nocturne, nous avons préféré nous abstenir de la préoccupation de chercher notre chemin en l’absence de balisage. Résultat, nous avons un guide à cheval qui donne la cadence au trot et ça ne traine pas ! De temps en temps, il laissera une place sur sa selle pour divertir ou redonner du souffle aux plus demandeurs et ses yeux aiguisés nous permettrons d’observer silencieusement un hibou bien perché.

L’intérêt du Telica revient surtout à son magma fumant. Le meilleur moment pour l’apprécier se fait en fin de journée quand la tombée de la nuit révèle la rougeur de la lave. En arrivant à 7h du matin à son cratère, la fumée a déjà obstrué le magma insoupçonnable dans sa gueule géante. Nous le savions et ne sommes pas déçus. Randonner à l’aurore est tout aussi magique, et le volcan Massaya à venir prochainement va nous réserver ce spectacle de la nature.

Presque 11kms, à peine 1000m de dénivelé sur 3h30 et une récompense qui vaut les gouttes de sueurs, de là haut, nous surplombons toute la chaine volcanique du Telica, le Santa Clara, le Cerro Negro, et au fond un de plus actif du Nicaragua, le San Cristobal. Le vent nous pousserait jusque dans les méandres de la terre si nous ne gardions pas les pieds bien harnachés au sol de scories. Une banane vite avalée et recyclée en un rien de temps, nous repartons par le même chemin pour endolorir nos genoux sur la descente. Après ça, il nous reste plus qu’à nous vautrer dans les hamacs pour une sieste bien méritée avant de trouver les plages du Pacifique !

Le soleil se lève
Cherchez la peau de banane !
Repos après effort

Las Peñitas ou Somar ?

Les belles plages authentiques de Las Peñitas et de Somar sont situées non loin de León. Beaucoup d’excursion à la journée y sont organisés pour les backpackers logeant sur la ville. Nous prévoyons d’y passer plusieurs nuits pour explorer les recoins de ces longues et larges plages. Les immenses rouleaux s’offrent aux surfeurs tandis que les lanchas partent au large ramener le poisson qui se retrouvera dans nos assiettes. Depuis Las Peñitas, à défaut de relâcher à nouveaux des bébés tortues, nous filons explorer la mangrove, et de là commencera la course aux crocodiles !

L’ambiance est un mélange de beach club de surfeurs et petites cuisines locales. Tout le monde peut y trouver son compte dans un cadre relaxant ! Clémentine prendra d’ailleurs une leçon de surf depuis le temps que cela la titille.

Sur la plage de Somar, même peine ! Hamac, surf, couché de soleil et cette fois-ci piscine en prime. Le voyage prend des aires de vacances et ce n’est pas pour nous déplaire !

Sur le toit de León

De León, nous gardons en mémoire les nombreuses églises et fresques marquant l’histoire coloniale espagnole et révolutionnaire du Nicaragua. Mais c’est surtout la basilique royale Marie qui fera notre image de León depuis son toit blanc immaculé. Nous sommes charmés par son empreinte baroque et sa pureté. La construction de la basilique a duré un demi siècle vers les années 1800 et est aujourd’hui inscrite au Patrimoine mondial de l’UNESCO. C’est pieds nus que l’on marche sur ce blanc encore frais, la teinte vierge doit garder son éclat et rien ne doit la souiller. Nous ne sommes pas tant à fouler la basilique à cette heure de la journée et de là haut, nous retrouvons le calme et la sérénité que nous avions si bien apprécié depuis le Telica à quelques km de là. En bas, c’est une fourmilière active, brassées par les camions de livraison, les tuk-tuk et les innombrables motos. Après quelques fruits et légumes au marché, nous retournons rapidement buller entre plages et piscine !

Etape d’une nuit au Rancho Las Alpes. Après Las Penitas

Et sinon, comment fait-on pour vivre à 5 dans le van ?

Pout tout ceux qui se demandent bien comment on gère avec une personne de plus dans le camion, et qui plus est la belle-maman et bien voici quelques éléments de réponses 🙂

Déjà, maman avait pour consigne d’apporter le strict minimum, soit un sac maximum ! Bon, je dénonce, sur ce coup-là Clémentine a cafté sa grand-mère qui avait pris de la laque dans les affaires de toilettes ! Le sac vide est désormais fixé sur la galerie de toit et les petites affaires glissées dans le coffre à jeux des filles. Autre consigne, apporter seulement une assiette et un couteau, tout le reste on assure ! La popote se fait comme d’habitude avec les vivres stockées dans le camion et des petits resto pour apprécier la cuisine locale.

Ensuite, sujet vital. Le couchage. Avant même d’essayer, on a convenu de chercher systématiquement une chambre à proximité d’un bivouac pour que chacun dispose de son intimité et puisse s’accorder des moments de répit. On sait combien le H24 peut être source de tension, alors autant éviter ce qui peut l’être. On s’assure ainsi que Maman ne se réveillera pas avec nos fesses blanches sous les yeux ! C’est assez facile de trouver des places où combiner chambres et stationnement autorisé pour dormir dans le van. Sur ces trois semaines, nous avons tout de même réservé 3 hôtels pour gagner en confort entre la plage, l’île d’Omotepe et la lagune Apoyo. Les filles ont pris l’habitude dès le 1er jour d’abandonner leur parent et leur lit pour dormir sur de meilleurs matelas avec leur mamie. En dormant seul sur le couchage du toit, le van devient un loft pour nous deux !!

Ensuite pour le reste, rien ne change et on fait en sorte de bien préserver notre hôte pour lui garantir des vacances mémorables !

Eviter la deshydration
A cheval
Un peu d’hygiène
A table !
Cuisine interieur
Balade à la fraiche !
Dégustation
Noël !!
28 février 2018by Rodolphe
Nicaragua

Matagalpa

Pour les amoureux de la nature : La Finca Esperanza Verde

Avouons-le, le plan initial était de s’accorder une marge d’une semaine, en attendant l’arrivée de mamie, pour trouver à travailler comme bénévole dans une exploitation agricole nicaraguayenne. Sauf que… depuis 5 mois, nous avons développé une forme d’oubli de ce que peut incomber le mot « travail » : réveil matinal, effort, rigueur, engagement, investissement… Autant d’aspects qui finalement ne nous ont pas poussé à réaliser ce projet. Pour résumé, nous n’avions plus du tout envie de travailler et encore moins par les chaleurs qui règnent ici !

Par contre, l’environnement agricole et la recherche d’authenticité associée à l’agriculture sont quand même restés bien présents. Nous avons donc jeté notre dévolu sur une immersion au sein de la Finca Esperanza Verde qui fonctionne dans un respect d’engagement écotouristique, préservation de richesses naturelles, culture biologique de fruits, de légumes et du café, constructions bois, emploi d’habitants de la communauté locale… Pour nous, elle s’est vraiment présentée comme une promesse de découvertes des cultures agricoles, de randonnées, d’observation de la faune et de la flore, de farniente sur terrasse panoramique, d’écriture, de jeux et de rencontres entre locaux et éco-touristes.

Sans compter notre nuit savoyarde à l’entrée du Nicaragua à Somoto, nous vivons donc nos 1er jours au Nicaragua aux alentours de Matagalpa et plus précisément à San Ramon, région agricole par excellence. Nous sommes au coeur d’une superbe région montagneuse, entre forêts tropicales et plantations de café. La piste qui mène à la Finca Esperanza Verde est un nouveau défi pour le van. Seulement une fois sur place, nous craignons de ne plus pouvoir sortir par temps de pluie !

Cette petite semaine a vraiment été une immersion dans la nature même si nous avons même été forcée à la pause par les pluies qui rendent si vert ce petit paradis. Nous aurions voulu visiter la communauté de la Reyna pour participer au travail des femmes, mais il nous a été impossible de sortir le van de sa place tant la piste était en mauvais état. Entre les averses, bottes aux pieds, nous avons tout de même réussi à faire quelques randonnées aux alentours et même pu visiter et participer à la vie de la petite école construite par la communauté. Les filles vous en parleront mieux que moi sur leur page.

Après 5 jours à essuyer les rincées et à porter des pulls, il a fallu se décider à partir. Nous avons tout de même un rendez-vous à la capitale ! Nous profitons d »une fenêtre pour nous extirper de la jungle, escortés par le 4×4 de la finca et attelage prêt si besoin à l’avant du van. Les poussées d’accélérateur du pilote suffiront à nous hisser en haut des deux plus grosses montées des 12 km de piste. Pour le reste, nous filons seuls rebondissant entre trous, crevasses et mares de boues. Nous aurons même sauvé Jésus en route !

Pour les économies de voyage : le sac à courses !

Allez, profitons de ce cours article pour dévoiler l’une de nos pratiques phares : l’usage du sac à courses. Pour pouvoir profiter de tels petits coins de paradis, qui ne sont pas à hauteur de notre bourse, nous avons notre pratique personnelle !

Déjà, nous dormons dans le van et contre 15$ négociés pour une nuit, nous avons accès à tous les espaces de la finca. Y compris au café, thé et bananes à volonté toute la journée. Autant dire que nos petits déj et desserts sont assurés ! Ensuite, nous ne consommons pas les repas proposés sur place, nous faisons le remplissage du van pour être autonome en alimentation. Et à chaque repas, nous trimballons notre habituel sac rempli du repas à venir. Tandis que les clients savourent les délices de la finca sur la terrasse, nous nous faufilons avec nos gamelles et salades de crudités à composer soi-même. Une vaisselle à l’eau froide dans le toilette du coin, et c’est plié ! Pour seulement 60€ dépensés sur 4 jours sans aucune autres dépenses, nous parvenons même à économiser du budget. Par contre, C’est beaucoup plus dur à tenir quand nous sommes dans des endroits où la cuisine est excellente rien qu’à l’odeur ! Mais c’est sans compter sur la gentillesse des cuisinières qui venaient nous offrir de bons gâteaux sortant du four à bois 😉

Entrée de la Finca
Terrasse
Vue sur terrasse
Colibri
Colibri
Potager
Champ banane / café
Cascade
Séchage
Fabrication de bracelets brésiliens
Vue sur terrasse au soleil couchant
Classe
On a sauvé Jésus
22 février 2018by Rodolphe
Guatemala

Santa Rosa

El Pacifico !

L’émotion est palpable. Nous avons atteint l’autre océan ! 5 pays traversés pour arriver sur les plages noires du Pacifique. L’eau est chaude, personne ne résiste bien longtemps avant de se jeter dans les rouleaux qui brassent le sable. C’est seulement maintenant que nous prenons conscience du chemin parcouru. Les couleurs éclatantes du soleil sont une invitation à la contemplation et au bonheur…

C’est depuis le centre de protection de tortues ARCAS sur la playa Hawaïï que nous nous installons pendant quelques jours au bord de la plage. En plus de protéger les oeufs de tortues, cette association est aussi un centre de réhabilitation d’animaux blessés. C’est l’occasion pour les filles d’aider l’équipe de volontaires à nourrir les oiseaux mais surtout de libérer des bébés tortues fraichement nés dans la nuit. Au 1er coup, seul un oeuf aura éclot dans la journée ! La petite tortue sera bien accompagnée avec nos encouragements collectifs pour regagner l’océan bien déchainé. Et au matin suivant, c’est 31 bébés qui ont vu le jour ! Le réveil est matinal mais ultra-motivé pour aller récupérer dans l’enclos les bébés sortis de leur oeuf durant la nuit. Le jour se lève timidement, les yeux encore un peu collés, c’est comme un matin de Pâques !

Une fois tous les petits dans le seau, nous les menons directement sur la plage face aux vagues encore assez douces à cette heure-ci. L’incroyable instinct de l’animal le pousse automatiquement à se diriger vers l’eau. Pas toutes au même rythme, mais toutes dans la même direction ! Certaines se font retourner par les vagues, reviennent au bord, le chemin est bien difficile et les pélicans pas bien loin. En temps normal, 1 tortue sur 1000 devient adulte et revient pondre sur la plage où elle a vu le jour.

Cette association lutte contre les ravages humains et naturels. Il faut savoir que lorsque les tortues viennent pondre sur les plages, 90% des oeufs sont perdus (vendus, consommés, mangés par les pélicans, etc…). Les populations sont sensibilisées à récupérer les oeufs trouvés pour les apporter aux associations à proximité. Celles-ci peuvent ensuite encadrer les éclosions et libérer un maximum de bébés de ces espèces toutes en voie de disparition. A savoir que le personnel de ces associations perçoit son salaire au travers des dons de visiteurs tels que nous, rien d’autre…

Installés sur le parking de l’asso et avec accès à toutes les commodités de la petite structure, nous passerons de bien bons moments avec un super staff et la superbe rencontre inattendue de Isabelle et Brijesh d’Annecy qui sauront nous toucher par leur bonté. Une rencontre qui éclaire et qui fait avancer dans ses propres réflexions.

Ce n’est qu’un au-revoir

C’est déjà l’heure de retrouver les copains non loin de la frontière pour voyager ensemble jusqu’au Nicaragua. Nous sommes tous à avoir des rendez-vous aux aéroports du Nicaragua ou du Costa Rica ! Nous concernant, c’est à Managua qu’il nous faut être dans 10 jours pour retrouver notre mamie ! Alors quitte à traverser 3 pays à la réputation hostile en si peu de temps, autant transformer la contrainte en plaisir !

Pour retrouver la petite bande à El Rosario, nous devons emprunter une sorte de ferry local pour quitter la mangrove de Playa Hawaïï. Une fois n’est pas coutume, le van aura aussi droit à sa visite de mangrove en lancha ! Au moins ce coup-ci, il n’y aura pas de toppes !

Pour cette dernière nuit au pays, en plus des Escapades en famille nous faisons la connaissance programmée de Brice, Emilie et de leurs deux garçons. Amusée de voir tous ces enfants jouer avec des fonds d’eau et des grenouilles, la famille qui nous accueille sur son terrain ira jusqu’à remplir un bassin avec des tuyaux détournés tout en continuant de rire des conneries de nos enfants !

Ce n’est qu’un au-revoir à ce pays qui nous a séduit dès les premiers jours. Nous serons de retour au Guatemala courant mars pour explorer le lac Atitlàn et Antigua… le meilleur pour la fin !

6 février 2018by Rodolphe
Guatemala

Escuintla

En route vers le Sud

Quitter la pluie, signifie aussi quitter la forêt tropicale. En l’espace d’une petite heure sur la route après Cobán, nous sommes propulsés dans un paysage de montagnes arides. La poussière est partout et les travaux de construction sur l’autoroute ne font qu’empirer cette vision. Les portions de route en travaux sont juste interminables et la circulation anarchique au possible. Malgré les bouchons, camions, bus et collectivo doublent en triple file à coté de ravins pentus. Les engins de chantiers continuent de défoncer les carrières pour construire les routes à leurs pieds. Heureusement que nous avons 20 000 km d’expérience pour rester calmes et patients face à ce foutoir qui prendra le triple de temps de la durée prévue. Nous sommes sur la panaméricaine qui se dirige droit sur la Ciudad de Guatemala, la plus grande ville d’Amérique Centrale. Autant s’y préparer, ça ne sera pas une partie de plaisir… Compte-tenu du temps perdu, un arrêt s’impose pour dormir avant de rester coincés sans plan, de nuit, dans la capitale.

Au lendemain, nous apprenons que c’est l’événement moto de l’année : La Caravana del Zorro. Tous les 1er samedi de février, plus de 45 000 motos quittent la Ciudad pour se rendre en pélerinage au Christ Noir de la Basilique à Esquipulas. Il fallait que l’on tombe dessus ! Ici, ce que l’on peut appeler moto regroupe tout ce qui a deux roues. La bonne majorité ne portant pas de casque avec des gamins grimpés un peu partout. C’est juste un immense cordon complètement loufoque qu’il nous faut couper et longer jusqu’à Guatemala City. Au début, entre motos customisées en dinosaure, avion ou yéti, c’est plutôt drôle mais quand en cours de route, on tombe sur un corps recouvert d’un drap blanc, on comprend rapidement que celui-ci ne joue plus. En silence, Rodolphe tient bien son volant pour finir la traversée de cette ville où la vigilance est indispensable pour ne pas s’accrocher en route.

Un peu de géographie

En descendant au sud du pays, nous atteignons la fameuse « Cordillère Centrale ». Elle se situe au centre de plusieurs plaques tectoniques à l’origine de la chaine de volcans que nous allons désormais suivre jusqu’au Nicaragua. Certains sommets atteignent sans soucis plus de 4000m.

A ces latitudes, le paysage est métamorphosé. La côte Caraïbes et ses forêts tropicales sont bien loins. La côte Pacifique devient plus plate, plus chaude, plus sèche. Seuls d’immenses cônes jaillissent de la plaine. De vrais et indomptables volcans à l’horizon.

Rien de mieux qu’une carte pour bien visualiser cet arc volcanique ! Plusieurs d’entres eux sont actifs, dont le Fuego qui a fait ces derniers jours une impressionnante éruption. Plus modeste et plus facile à atteindre, nous visons notre 1er volcan actif avec l’ascension du Pacaya.

Ascension du Pacaya : nez à nez avec un cratère en éruption

Nous atteignons sans difficulté le 1er parking d’où part le sentier pour atteindre le plateau du Pacaya. De là, plusieurs guides et jeunes avec chevaux nous alpaguent à peine garés. Comme trop souvent, ce n’est jamais bien confortable de discuter et de relativiser le besoin d’être accompagné en rando. Ici, c’est monnaie courante. Les excursions touristiques sont une manne pour le pays avec toute une déclinaison de petits boulots associés, du guide à la location de bâtons de marche ou de cheval. Pour une fois, nous choisissons de partir accompagnés, si on veut atteindre le cratère autant s’assurer du meilleur chemin. Ce sera surtout l’occasion pour nous d’en apprendre un peu plus sur l’activité de ce volcan.

Au début, nous optons pour un trek nocturne en partant dans l’après-midi. Notre guide, Elder, nous assure pouvoir dormir sur ce parking de retour de la randonnée. Le personnel du parc national pense tout autre. Ils en viennent même à nous faire douter de l’itinéraire retenu et de ce guide. Pour eux, le départ depuis le sentier nord est bien mieux et dormir ici est même dangereux. Bref, tout pour encore une fois nous faire douter de notre choix. Le ciel se couvre et nos hésitations persistent. Elder revient à nous et compréhensif sur l’aspect sécurité, nous propose une alternative qui conviendra à tous. Depuis le début, nous sentons un bon feeling et avons envie de monter avec lui, on décide donc de dormir plus haut dans le petit pueblo pour redescendre à ce même point de départ à 6h le lendemain matin. Le soir, les enfants du coin viennent tous à nous, ensemble nous jouerons au UNO et autres jeux de cours d’école avant de leur faire gouter aux croque-monsieur. Un chouette moment de communion simple. Nous sommes contents d’avoir fait confiance à notre instinct sans dénigrer personne.

Coulée 2014
Fuego / Actanengo / Agua
Descente au galop
Cours d’espagnol

Le départ depuis le sentier du 1er parking est vraiment excellent. Dès le début, il nous offre une vue panoramique sur les 3 volcans qui dominent la plaine : en 1er plan le volcan Agua, puis l’Actanengo réputé pour être le bivouac d’observation nocturne du Fuego hyper actif et juste voisin. Au matin, le Fuego nous crachera quelques nuages de cendre mais rien de violent. Rapidement, nous atteignons l’immense coulée de lave de 2014. Eruption qui a rendue populaire l’ascension de ce volcan par sa facilité d’approche sur lave. Au détour de cette coulée, le cône du Pacaya fini de se dresser sous nos yeux. Impossible de se cantonner à marcher uniquement sur son plateau, notre excitation nous pousse jusqu’à son cratère après avoir fait griller des chamallows dans un trou de lave encore chaud ! Personne n’est arrivé, nous sommes absolument seul sur ce géant qui gronde sans cesse. Sentir un volcan gronder sous ses pieds donne à la fois un sentiment de puissance et d’impuissance totale !! La marche devient plus corsée sous les scories qui glissent sous nos chaussures. Elder a le pas assuré à grimper ainsi 1 à 2 fis par jours, tous les jours de l’année !

Là haut, le spectacle commence et sans s’y attendre, le cratère à 10 mètres de nous fait jaillir une gerbe de lave rouge qui nous fait crier de surprise !! C’est énorme ! Le temps de sortir les appareils photos, les jets qui suivront ne seront plus à hauteur de la 1ère éruption mais tout de même assez spectaculaires. Nous assistons, subjugués à la puissance de la terre, tandis qu’Elder reste aux aguets conscients qu’à tout moment ça peut déraper. D’autres randonneurs arrivent, il est temps de descendre avant d’être tout serrés sur cette petite plate-forme. C’est bien dur de partir tellement cette scène est hypnotisante ! Le retour se fera au galop en moins de temps qu’il n’en faut.

Assister à une éruption volcanique avec seulement 5h de marche sur moins de 1000 mètres de dénivelé, franchement le volcan Pacaya est à notre goût une ascension facile et immanquable !

4 février 2018by Rodolphe
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“Courir le monde de toutes les façons possibles, ce n'est pas seulement la découverte des autres, mais c'est d'abord l'exploration de soi-même, l'excitation de se voir agir et réagir. C'est le signe que l'homme moderne a pris conscience du gâchis qu'il y aurait à rendre passive une vie déjà bien courte.”

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