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Opération Raclette – Burger - Les pérégrinations d'une famille savoyarde
Mexique

Oaxaca

Salina Cruz : happy birthday sous le Pacifique

Après plusieurs semaines sans plage, nos couleurs finissent par s’estomper, il était temps de retrouver l’océan près de Salina Cruz après avoir arpenté l’état chaud et végétal du Chiapas !

Par 38°C à l’ombre, il ne faut pas longtemps pour se jeter à bras ouvert dans les rouleaux bleus du Pacifique. Les vagues se jettent avec fracas sur les deux digues qui enclavent une petite crique sur l’immense plage de Conception Bamba En contre-fort de la plage, se dresse une immense dune de sable, la plus grande et la plus haute du Mexique. La dune du Pilat n’est même pas comparable et par la chaleur qui règne, seul Rodolphe ira l’affronter ! Nous préférons partir à l’assaut des vagues en présence des pécheurs, palmes, pieux et bouées de flottaison en guise d’équipements pour une pêche en mer.

L’eau est incroyablement claire et chaude, les côtes du Pacifique rivalisent de loin avec les côtes caribéennes. S’il n’y avait pas ces fichus moucherons mordeurs ce serait un paradis. Ces saloperies vous piquent par dizaines dès le couchant du soleil et les fortes démangeaisons persistent une bonne semaine. Sans même l’espérer, nous avons accès à un puit pour se laver au sceau après la baignade et soulager ces piqûres. Clémentine est heureuse, poisson frais à la plancha sur la plage pour ses 12 ans, la voilà comblée avec une bougie sans même de dessert. On peut dire qu’elle aura fêté son anniversaire dans de bonnes conditions de confort !

La petite cabane restaurant du Blue Rock nous aura offert un panorama exceptionnel qui nous a tenu contemplatif sous la pleine lune, le levé du soleil n’aura rien à envier à cette nuit étoilée.

Sédentarisation pour Pâques à San Agustín de Huatulco

Alors que nous ne pensions plus croiser de familles en chemin, voilà qu’en arrivant sur le bivouac de El Capi, deux camping-car français sont posés face à la magnifique plage de San Agustín dans la baie de Huatulco. Le hasard a voulu que nous ne passions pas seuls les fêtes de Pâques. Et ce ne sera pas 3 familles réunies, mais jusqu’à 5 familles au total durant cette semaine sur la même plage.

Marie, Sébastien et leurs 4 enfants sont déjà sur place avec Fabien, Muriel et leurs deux filles arrivés à peine 1h avant nous. Ne tardera pas à nous rejoindre les copains du Monde est à Eux, Pauline, Lionel, Kezya et Inaya, rencontrés à Montréal 5 mois plus tôt. Viendra pour compléter la place, une cinquième famille, les Courtiseurs d’horizon, ayant déjà bouclés un périple reliant la Terre de feu à l’Alaska avant de s’installer sur Mexico. Chacune des 3 autres familles fait son trip avec des durées plus au moins variables, les 2/3 n’ayant pas de dates retours…

Nous sommes en pleines vacances scolaires pendant la Semana Santa. Les familles mexicaines ont le même programme que nous, détente et déconnade sur le sable chaud de cette superbe plage aux surprises aquatiques !!

Coté plage

Le Mexique dans son incroyable anarchie n’en finira pas de nous étonner avec des anecdotes à n’en plus finir et qui par l’habitude contribue à nous faire prendre beaucoup de recul :

– La place que nous occupons est un espace classique des plages du Mexique et des pays plus au sud. C’est un lieu proposant de l’ombre à l’abri des palapas bien lovés dans des hamacs. Généralement toilette sèche et seau d’eau à disposition. Le lieu est géré par deux frères. Nous négocions le tarif avec l’un des deux, payant seulement les deux 1ères nuitées une bouchée de pain, pour nous et la famille qui nous a rejoint. Nous ne le reverrons pas de la semaine et ne paierons aucune des nuits suivantes. Le second frère s’occupe des copains, et c’est tous les soirs qu’il viendra collecter son dû réclamant un supplément ou une avance sans jamais rien nous demander… Forcément, nous n’allions pas lui rappeler que son frère est plus léger dans sa compta !

– Le frangin et ses potes junkees jonglent entre hamacs et matelas à même le sol pendant que notre ribambelle de 10 enfants fait l’école, de la petite section à la 5ème. Le soir, forcément, ils sont claqués et regardent des dessins animés sur le sable pour se distraire.

– L’un d’entre eux, un pirate convaincu et toxico, n’en finira pas de conter des histoires aux enfants, passionnés par ces légendes d’outre-tombes. Entre des gorgées de tequila, il ira même jusqu’à deshiniber l’usage de la marijuana en faisant circuler son sachet d’herbes aux enfants toujours aussi curieux. Ils l’appelleront Jack Sparrow et sont incroyablement à l’aise avec l’espagnol.

– La citerne d’eau alimentant les familles du jour et nos besoins pour le camping finira à sec. L’eau de mer compensera ce que le jeune propriétaire refuse de payer sans avance financière de notre part.

– A la lumière de la frontale, nous iront confondre notre fille avec un enfant blond sorti de nulle part et endormi à nos côtés, sur la plage, seul. Métisse belge-mexicain, c’est l’enfant de Jack Sparrow livré à lui même de jour comme de nuit pendant que sa mère belge cuve son excès de la veille.

– Les enfants adopterons aussi trois petits mexicains beaux comme des anges. Les parents, vendeurs de bijoux sur la plage, ont certainement vu qu’ils trouvaient à nos côtés, repas et distractions. Nous étions à deux doigts d’en adopter un…

– Les déchets s’entassent malgré nos efforts pour réduire cette folie destructrice. Les mexicains raffolent de vaisselles jetables, de sacs plastiques et de canettes de sodas ou de bières.  En partant, tout reste en place en attendant d’être jeté au fond d’un trou si le vent ou les chiens ne sont pas passés par là avant.

Au final, le désarroi n’est pas si pire. Nous sommes tous habitués à voir cela quotidiennement depuis plusieurs mois et les enfants sont loin d’être bousculés par tout ça. Au contraire, ils sont comme à la maison et envahissent l’espace avec leurs rires et jeux d’enfants. D’autant qu’en mode colo, les concours de tirs à l’arc, les parties de loup-garou, les soirées déguisées ou le cinéma en plein-air sont un vrai break pour nos enfants contents de jouer avec d’autres que leur fratrie.

Coté océan

Quand la température du sable ne nous fait pas sprinter pour atteindre l’eau, c’est un régal de s’offrir aux trésors de l’océan. Snorkeling, kayak, plongée, pêche et attractions locales pour profiter à 100% des plaisirs locaux. Tout le monde à l’habitude de vivre à l’extérieur, avec les moyens du bord et c’est tout naturellement que l’osmose s’installe pour ne créer aucun trouble sur de telles vacances improvisées.

Le réveil par un matin de Pâques finira d’immortaliser ces précieux moments de rencontres tout en gardant en mémoire les fantastiques levés de lune de toutes ces soirées. Les fêtes de Pâques au Mexique sont loin de ressembler à nos propagandes commerciales, ici aucun changement particulier, aucun rayon de chocolats dans les boutiques, juste des familles réunies sur les plages et balnearios. En bon français, chacune des familles avaient tout de même anticipé ce lundi de Pâques pour ses enfants en dénichant quelques chocolats ou sucettes. Réveillés au petit matin, avant la chaleur du soleil, nous avons facilement pu transformer la plage en jardin d’Eden pour nos bambins aux yeux encore collés…

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Hierve el Agua

La Mex 175 relie en quelques 200km de lacets serrés, les côtes du Pacifique à la ville de Oaxaca. Valentine n’échappera pas à un petit vomi sur la route, que nous avons décidée d’avaler en une journée. Après avoir passé un col à plus de 2500m sous la pluie et 12°C de perdu, nous ne ressentons aucune envie de faire durer ce changement climatique en faisant la route sur plusieurs jours.

Nous cherchons en fait à atteindre les cascades pétrifiées de Hierve el Agua : doux mélange de cascades et de bassins suspendus sur la roche. Le site est assez petit, on n’y passe pas plus d’une journée et mieux vaut venir en semaine pour apprécier pleinement la poésie du lieu. Ces bassins ont la particularité d’être extrêmement photogéniques !! Ils résultent en fait de formations géologiques, très localisées, créées par des sources dont l’eau est sursaturée en calcium. Lorsque l’eau s’écoule, le minéral se dépose sur la roche jusqu’à constituer des couches aux hauteurs variables. C’est en quelque sort le même phénomène que pour les stalactites. La main de l’homme est venue aménager la cascade  pour amplifier l’effet et permettre une baignade hors du commun. Nous dormons juste au dessus des bassins, la lumière du soir et du matin tout à nous.

Monte Albán :

La visite des ruines de Monte Albán constitue notre dernière étape dans le Oaxaca. Les pyramides sont perchées sur un plateau vert tendre, à 400m au dessus de la vallée. Monte provient d’ailleurs du mot montagne. Ce site a vu vivre deux civilisations, les Olmèques puis les zapotèques, de 500 av. J.-C. jusqu’à 600 apr. J.-C. La cité aurait accueilli jusqu’à 40 000 habitants…! Pour distraire toute cette foule, nous y avons retrouvé le fameux jeu de pelote. A cette époque, il valait tout de même éviter d’être bon sportif puisque l’issue du jeu de pelote finissait souvent en sacrifices humains pour vénérer les Dieux. 

Même s’il est possible de monter aux sommets des temples pour apprécier l’ensemble des ruines, Monte Albán ne nous évoque pas la même grandeur que des sites précédemment découverts dans le Yucatan… Il faudrait le découvrir avant les autres pour monter doucement à crescendo !! Le Mexique regorge d’incroyables ruines Mayas, Zapotèques ou Olmèques, forcément il y a de quoi avoir ses préférences !

28 avril 2018by Cécile
Mexique

Chiapas – 2

Nous faisons notre retour au Mexique par les montagnes du Chiapas. Sortir du Guatemala par la frontière de Cuauntémoc après Atitlán fut la pire route jamais traversée depuis notre départ. Une circulation de dingues, des lacets, de la pollution et des toppes à n’en plus finir. Heureusement que le passage de frontière fut qu’une simple formalité n’ayant pas interrompu l’autorisation de circulation du van. Cependant, l’arrivée dans le Chiapas est la plus belle des récompenses que l’on pouvait attendre. Avec son abondance d’eau au coeur de la jungle, c’est à notre goût l’un des états les plus remarquables du Mexique. Son histoire Indienne et ses révolutionnaire zapatistes le rende encore plus unique.

Lagos de Colón

Aussitôt après les formalités de passage administratifs, nous nous dirigeons directement sur les lagos de Colón. A peine une heure de route et nous voilà au paradis.

De l’eau partout !! Atitlán et ses eaux polluées laissent place aux eaux translucides qui se déversent de tout part sur les lagos de Colón. Les habitants du village nous disent même pouvoir la boire ! Il y a tellement d’eau que l’on traverse des rio débordant sur les voies pavées. Entre cascades, bassins, rivières, torrents, c’est un vrai centre aquatique naturel et préservé d’où les familles mexicaines se réunissent pour camper le temps du weekend. On se pose au bord de la rivière, les pieds dans l’eau…  Température douce, nuit calme et étoilée, tout pour se remettre d’une longue journée route et passage de frontière.

Ah dire la vérité, et le ressentir comme une évidence aujourd’hui, le Mexique déborde de petits paradis à l’eau pure et c’est un énorme plaisir de s’y frotter à nouveau. Un petit tour au supermarché de Comitán, pour remplir le van à sec, nous rappelle combien le Mexique se détache de ses voisins d’Amérique centrale. Pays à deux vitesses, il ne rivalise pas encore avec les USA et le Canada, mais il paraît largement moins pauvre que le Guatemala et les pays plus au sud.

Les 5 cascades d’El Chiflón

Tout près de Comitán de Domínguez, il existe un lieu aux eaux turquoises chutant de cascades allant de 25 à 120m de haut !

Une fois sur place, il nous faut pas longtemps pour voir qu’El Chiflón est un mix entre Semuc Champey au Guatemala et Agua Azul, site ultra-touristique du Chiapas. A la seule différence qu’en amont de ce rio bleu turquoise, le visiteur peut aussi s’enchanter des cascades aussi différentes les unes que les autres. A condition par contre d’en faire l’ascension sous un soleil écrasant.

En ce dimanche, toutes les familles sont réunies à l’ombre des palapas. Le site est bondé mais couleur locale. A croire que le site d’Agua Azul est réservé aux touristes étrangers ! Sur El Chiflón, aucun rabatteur, aucun marchand, juste des places où se réunissent petits et grands dans un cadre distrayant et grandiose à la fois. Le site est si bien que nous pouvons poser le van au bord de la rivière avec barbecue et palapa pour habiller notre soirée en mode retour à la nature…

Las Guacamayas et les ruines Maya de Yaxchilan

Depuis El Chiflón, nous repartons au sud sur la Ruta Maya qui longe la frontière avec le Guatemala. La route s’enfonce en lacets dans un paysage verdoyant en plein territoire zapatiste. L’ambiance chaude et éclatante de la jungle est vraiment notre favorite. Les kilomètres qui nous attendent pour faire cette boucle de Chiapas sont largement motivés par ce dernier appel de la jungle et de sa faune. Plus au nord du pays, ce sera le retour à la poussière, alors c’est maintenant ou jamais.

Les postes militaires se succèdent en chemin allant du contrôle de passeports à la fouille intégrale du véhicule. Les filles détestent que la police ou les militaires les sortent en pleine lecture. Et nos 1ers réflexes sont systématiquement de planquer boissons et vivres frais.

Las Guacamayas est un tout petit village au coeur de la jungle du Chiapas. Il sera une étape avant de rejoindre les ruines Maya de Yaxchilan. Notre bivouac, nous permet de se réveiller à nouveau par les cris des singes hurleurs. Au petit déjeuner, les aras survolent nos têtes tandis que les filles jouent avec la petite Kyla de 15 mois qui voyage avec ses parents depuis le canada. Le spot iOverlander font toujours les rencontres. Las Guacamayas est une porte sur une nature luxuriante. Le large rio qui borde le village rappelle des paysages d’Afrique. Femmes et enfants pêchent le poisson à la bouteille sous les cris des singes omniprésents. Une nouvelle fois, Rodolphe est photographié avec des jeunes filles qui veulent être à ses côtés. Un peu comme Valentine mais avec moins de facilité tactile, les yeux de Rodolphe plaisent aux locaux !

Une piste cabossée nous mène ensuite à Frontera Corozal. Village d’accès aux ruines par les dizaines de lanchas qui accompagnent les visiteurs venus se perdrent jusqu’ici. Nous trouvons notre compte auprès d’un petit hôtel avec accès aux services et mise à disposition d’une lancha pour se rendre aux ruines Mayas au soleil couchant. De part notre expérience, la faune est toujours plus déchainée à l’aube ! Le rio qui borde Frontera Corozal fait la frontière avec le Guatemala. Et comme de part hasard, pendant notre traversée, des hommes interpelleront notre bateau à grands cris et bras levés. « On sait pas nager » disent-ils. « Pouvez-vous juste nous faire traverser ? ». Il s’agit en fait de migrants honduriens souhaitant atteindre les USA en train de marchandise et travailler pour une misère vitale à leur famille. On décide de les joindre à nous pour les amener un peu plus loin sur la rivière et assez près d’un village pour leur épargner des heures de marche dans la jungle. Le jaguar rode la nuit dans ces parages… A discuter avec ces 8 hommes de tout âge, les filles découvrent de nouvelles réalités : le travail illégal, l’immigration clandestine, la survie… En se quittant, les gars nous remercierons avec la grâce de Dieu et le guide de lancha ne se privera pas de leur demander 50 pesos chacun…

Au bout d’une heure, le bateau nous dépose aux pieds du site Maya. Le site de Yaxchilan n’est pas particulièrement remarquable, mais sa situation en pleine jungle en font un site préservé et procure une visite très agréable. Toucans, aras, singes et même crocodiles, toute une faune à portée de mains. C’est un crochet qui valait largement le détour !

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Las Nubes

La route qui ramène au nord à San Cristobál délimite la frontière entre le Guatemala et le Mexique. Cela conduit à une bonne dizaine de postes militaires qui filtrent toutes ces nombreuses opportunités de passage clandestin. Entre les migrants et les trafics de drogue, les militaires ont de quoi s’occuper. On avance tranquillement entre fouilles et interrogatoires vers un paradis à Las Nubes. En chemin, nous ne sommes plus surpris de devoir payer des taxes pour la qualité de la route. Les hommes sont affublés d’un gilet affichant « Police », cousu main ou acheté chez au chinois du coin. Ce jour-ci, un collectivo devant nous, décide de défoncer la cordelette qui fait office de barrage. L’occasion est parfaite d’observer la stratégie de nos soit-disant policier. Et ça n’y coupe pas, les gars sortent leur talky-walkies et une course poursuite s’engage entre le mini-bus et deux hommes en scooter. Très drôle ! De notre côté, on se contente seulement de discuter le prix de moitié.

Une fois arrivés à Las Nubes, posés dans le balneario, c’est encore un nouveau spectacle de la nature. Les toucans sont des dizaines sur les arbres qui nous entourent. Les eaux sont bleues turquoises et s’engouffrent en tourbillon dans des crevasses où mieux vaut ne pas tomber. Ce coup-ci, les tourbillons sont clairement visibles, on ne se risque pas dans les bassins retenant la leçon d’El Chiflon et c’est bien sagement que l’on se baigne dans l’espace prévu à la baignade. C’est après coup que nous avons appris qu’il était dangereux de se baigner en dehors des zones de baignades à El Chiflón. Cela n’empêchera pas de se retrouver nez à nez avec un serpent nagouillant aussi comme nous avec beaucoup plus de fluidité que nous.

Nous sommes en pleine vacances de la Semana Santa. Le balneario affiche complet. Les mamies campent ou dorment dans les voitures avec enfants et petits enfants. L’esprit familial est systématiquement présent…

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San Cristobal de las Casas : ville culturelle du Chiapas

Ce pueblo magico, perché à plus de 2000m. marque l’époque coloniale espagnole du Mexique. C’est ici qu’à eu lieu une révolution entre l’armée zapatiste et le gouvernement mexicain dans les années 1980. A l’époque ce groupe révolutionnaire politico-militaire représente et défend les droits des populations paysannes dans l’état le plus pauvre du Mexique. Ils font le choix d’assumer par leurs propres moyens la construction de leurs infrastructures, système de santé, d’éducation ou encore de production agricole. Ces rebelles refusant la paix, ont aussi tendance à trouver quelques fonds monétaires dans les poches des badauds interceptés sur les routes. Les situations pouvant parfois dégénérer au drame… la route la moins fréquentable étant celle reliant Palenque à San Cristobál. Pour nous rien de palpable mis à part quelques panneaux dans les villages précisant l’entrée en territoire zapatiste. Aujourd’hui, la lutte s’essouffle et des poupées « zapatistes » se vendent même dans les boutiques ! Ce mouvement a crée un détournement marketing.

Nous avions beaucoup entendu parler de San Cristobál. Cette ville plaît aux voyageurs et nous étions assez impatient de la découvrir de nos propres yeux. Seulement, une fois arrivés, rapidement quelque chose nous dérange ici. Une sorte de clivage, assez fort, trop marqué. Femmes et enfants indiens à la tenue traditionnelle vendent des babioles faites mains face aux échoppes chics des ruelles. C’est comme si la culture et l’histoire étaient restées accrochées aux plus démunis alors que la classe supérieure s’en est désencombrées pour chercher un style plus américanisé. La ville est cependant très belle, bien entretenue, façades coloniales refaites à neuf. C’est pas surprenant en sachant que beaucoup d’étrangers investissent ici dans le commerce ou la restauration.

Il est difficile de trouver un bon spot pour passer nos nuits sur San Cristobal mis à part un ranch tenu par un américain. Aucune négociation possible. Et n’étant pas adepte des parkings de supermarché, on restera sur le ranch mais seulement une nuit. Compte-tenu du prix, nous userons tout de même de la cuisine à disposition pour une soirée galettes / crêpes ! A la nuit tombée, les températures sont si fraîches que nous retrouverons en revanche le plaisir du cocoon sous la couette.

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Clémentine fête ses 12 ans au matin de notre dernière journée dans le Chiapas. Elle se réveillera dans un orphelinat et pourra apprendre beaucoup sur la prise en charge des enfants abandonnés du pays. Leur avenir dans cet orphelinat parait bien plus prometteur que dans la rue. Nous sommes vendredi saint et amenons désormais notre sainte adolescente sur les plages du Oaxaca !! Elle souhaite juste nager pour fêter son anniversaire… qu’à cela ne tienne, nous sommes au Mexique, où tout est possible 😉

18 avril 2018by Cécile
Guatemala

Sololá : Lac Atitlán

Le Lac Atitlán est notre dernière étape du Guatemala, nous avions gardé l’encensé « plus beau lac du monde » pour la fin.

Prisé par les routards et insécurisé par endroits, choisir son point de chute et son chemin pour descendre à Atitlán nécessite déjà son petit travail de recherche pour ne pas se louper. Plusieurs options s’offrent aux voyageurs qui veulent arpenter ses rivages :

  • Descendre par le sud à condition d’être escorté par la police ou l’armée
  • S’établir à Panajachel, avec ses nombreux touristes et circuler en lancha sur l’intérieur du lac
  • Opter pour un camping vers San Marcos ou San Pedro et séjourner entre yoga, thérapie zen, fumette, restaurant vegan, bars branchés, et hôtels chics.
  • Repérer un petit village traditionnel et bien placé sur le lac

Pour bien faire, des voyageurs installés pour un mois sur un Airbnb à San Juan la Laguna nous invitent à les rejoindre. C’est un parfait petit village pittoresque avec une forte culture Maya. Un petit hôtel tout près de leur logement et repéré par nos copains de la veille nous attend déjà pour une petite semaine dans le village. Est même déjà installé une autre famille de français, Aurélie, Jérémy, et leurs deux gars, résidents au Canada et voyageant au long cours. Franchement, je me répète, mais jamais nous n’aurions imaginé être autant sur les routes !  Il existe en plus une réalité assez troublante : sans s’être vu, tout le monde se connaît déjà soit par le réseau des copains de route, les bons plans ou les photos partagés sur les réseaux sociaux.

Ce point de chute sur San Juan la Laguna est parfait pour nous. Le van trouve sa place au bord d’un gazon vert avec four à pizza et jus frais sur place. Les propriétaires nous mettent même à disposition la salle de bain d’une chambre non occupée. Habitués à ce type de spot, nous ne sommes même plus surpris de cuisiner dehors notre popote alors que nous sommes sur le terrain d’un hôtel-restaurant ! Et c’est à peine si la famille accepte une rétribution pour le temps passé sur leur terrain. Une gentillesse toute guatémaltèque.

Lago de Atitlán : Lac sacré des Indiens Mayas

Situé à 1550m d’altitude et surplombé par trois imposants volcans, le lac se mérite par ses innombrables lacets à la verticale qui font perdre en une volée de minutes 1000m d’altitude. Certains y perdent leurs freins ou doivent s’arrêter refroidir les plaquettes. Le van et son pilote doivent être habitués aux routes montagneuses, puisqu’il descendra sans encombre cette route vertigineuse.

La lac Atitlán occupe une caldeira crée par une éruption vieille de 84 000 ans. A ne pas s’y tromper, l’eau du lac est étonnamment bleue translucide mais ici il n’y a aucune arrivée d’eau naturelle à part les pluies et les déjections… Sans aucune évacuation, le niveau du lac monte régulièrement jusqu’à engloutir des habitations en bord de rivage. Il paraitrait même qu’une cité Maya fut découverte à 17m de profondeur…

Les différentes ethnies indiennes qui habitent le lac vivent de l’agriculture, principalement le café. Les femmes Maya sont facilement reconnaissables avec leurs chemisiers colorés et une large ceinture qui vient serrer une longue jupe noire. La religion est pratiquée avec ferveur et certains soirs nous entendons les chants depuis les églises voisines. La bible est criée au mégaphone et quelques sous viennent rémunérer le pèlerin à la parole de prophète. Et si lac se prête tant au tourisme « zen », c’est que les traditions Mayas flirtent avec des pratiques chamaniques. Nous n’aurons pas testé, les filles ont préféré s’essayer à une autre tradition, celle du tissage. Le village de San Juan est connu pour ses tissages fait de coton teint à partir d’élément 100% naturel. Plusieurs femmes proposent de former à la confection d’écharpe pendant une après-midi. Avec Lyla et Angeliqua, les filles feront preuve de patience et de motivation pour tisser elles-mêmes leurs propres écharpes. Depuis, qu’il fasse beau ou frais, elles trouvent toujours un moyen de les porter d’une façon ou d’une autre !

Indian noze

Depuis, San Juan la Laguna il est facile d’accéder à un joli point de vue par un sentier pentu sans ombre. Une vraie partie de plaisir pour apprécier un panorama exceptionnel sur le lac et visiter la ville de Santa Clara.

Partis assez tardivement dans la matinée, nous engageons la marche sous un soleil caniculaire et une bouche asséchée par la poussière qui nous entoure. Dire que l’on croise des hommes portant sur leur front des kg de bois servant à alimenter les foyers de cuisson…

Une fois là haut sur le nez de l’Indien, et après avoir erré sur de long détour pour viser le village de Santa Clara, nous décidons de trouver un tuk-tuk pour nous ramener sur les rives du lac ! Sur ces routes sinueuses, se balader en tuk-tuk c’est comme jouer à super mario Kart ! Et c’est bien plus fun que de s’assécher au soleil. Les courbatures de l’Acatenengo sont encore présentes et la fraicheur des soirées Guatémaltèses nous a encombré le nez. Il n’en faut pas plus pour rendre cette randonnée  de l’Indian Noze en torture !! Les nombreux déchets qui jonchent le sol, notamment au abord de Santa Clara aident encore moins à apprécier pleinement la randonnée. Le lac est une cuvette, il n’y a aucune arrivée d’eau, aucune sortie naturelle, uniquement des eaux usées qui traversent des champs de déchets. Sacs plastiques recouvrant même les champs de café. A croire que c’est un nouveau type de compost…  Bref, tout se mélange pour créer un équilibre précaire et une écologie désastreuse sur un lac si beau.

Devinez la tête de l’Indien
Porteurs de bois
Tuk-tuk

Vis ma vie de sédentaire

L’hôtel où nous sommes installés est une sorte de QG d’où s’improvisent apéros, soirées pizzas et classe pour les enfants. La visite du lac est rendue hyper facile par le balai de lancha collective qui relient les villages entre eux. Parfait moyen de découvrir la vie locale qui s’anime sur les bords du lac. Le Xocomil ne nous aura pas épargné une traversée tranquille sur les eaux du lac, bien au contraire. Ce vent fort nous a mouillé jusqu’au slip ! A San Marco, sans accrocher au village, la vue sur les volcans Atitlán, San Pedro et Toliman vaut quand même le détour.

C’est vraiment depuis San Juan que nous apprécierons la vie lacustre sur Atitlán. Les femmes sont toutes en tenues traditionnelles, souriantes et accueillantes.

On s’y sent bien et se sédentariser pendant plusieurs jours accélère les petites habitudes. Avant de reprendre la route, la joyeuse tribu se réunit dans l’Airbnb des Nomades Family. Manu, Alexandre, Léya, Ewen et Lou nous convient à une tajine avant de reprendre la route vers le Canada. Les deux familles repartirons ensemble pour remonter le Mexique en un temps record. La nuit bien tombée, il nous faudra faire le mur à 8 pour regagner nos couchages sur le terrain de l’hôtel. Le propriétaire a juste oublié de nous laisser le portail ouvert.

Depuis deux nuits, comme une coulée de lave, les nombreuses flammes lèchent les flancs du San Pedro. La végétation est si sèche que les foyers ne s’estompent pas et aucun hélico aux alentours. Nous quitterons le lac sous des nuages de fumées sans savoir d’où proviennent ces incendies. Le lac d’Atitlán ne nous aura pas séduit mais enchanté par sa culture…

La sortie d’Atitlán marque la fin de notre périple guatémaltèque, nous serons de retour au Mexique, déjà… Le Guatemala représente notre concentré de tout ce que l’on a aimé vivre sur l’Amérique centrale : des volcans, des plages d’eau chaude, des rivières aux tons bleus, une culture forte, des ruines Mayas, une faune et de la jungle. Un pays qui s’arpente dans tous ses angles et éveille tous les sens. Et quels souvenirs nous emmenons avec nous !

Terrain de l’hôtel
San Marco
San Marco
San Marco
San Marco
San Juan
Sur les toits de San Juan
Sur les toits de San Juan
16 avril 2018by Cécile
Guatemala

Antigua

De retour au Guatemala ! Après un passage super rapide de la frontière du Salvador, nous atteignons Antigua après une longue journée de route. A notre sortie du Guatemala en février, nous avions volontairement laissé la découverte d’Antigua et du lac Atitlàn pour nous mettre en haleine, et comme prévu l’excitation est bien là et les promesses à la hauteur de notre espérance. 

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14 avril 2018by Cécile
Voyage des filles

Interview de Lisa : une écolière française au Mexique

Clémentine : ¿Como te llamas?

Lisa : Me llamo Lisa

Clémentine : ¿De donde vienes Lisa?

Lisa : De Francia, de la ciudad de Tresserve.

Clémentine : ¿Porque vives aquí? ¿De cuantos años vives aquí?

Lisa : Porque queremos cambiar de vida. Estoy aquÍ desde el 9 de agosto, 8 meses.

Clémentine : ¿Te gusta tu nuevo vida?

Lisa : Si, me gusta. Tengo muchas amigas Mexicanas.

Clémentine : ¿Hablas mucho español con tus amigas?

Lisa : Si, porque hablo un poco de español y si no se como decir una palabra, yo lo digo en ingles.

Clémentine : ¿Como se pasa con tu escuela?

Lisa : Muy bien. Hay una ayudante que habla un poquito francés.

Clémentine : ¿Tu escuela es francés o español?

Lisa : Mi escuela es mexicana, se llama ISQ (International School of Queretaro). Todas las actividades están en español y hago ingles y español. Tengo un uniforme todo los días :

  • Uno para el Lunes : es une falda azul, une camisa blanca, calcetín blanca y balerinas negras.
  • Uno para el martes / miércoles / jueves / viernes : es una camisa blanca, un short azul y zapatos blancos
  • Toda las niñas tienen los mismos vestimentos
  • El lunes, cuando hay una presentación todo los niños deben cantar el himno nacional
  • Mis horarios : 8am-14pm. Tenemos una caja de almuerzo para comer a las 11 a.m.

Clémentine : ¿Conoces de personas que están de Francia?

Lisa : Si, conozco. Tengo 4-5 amigas francesas.

Clémentine : ¿Te gusta tu casa?

Lisa : Claro que si y estoy bien en mi casa.

Clémentine : ¿Tienes una hermana o un hermano?

Lisa : Si tengo un hermano que se llama Alexis. Tiene 16 años.

Clémentine : ¿Y tu, cuanto años tienes?

Lisa : Tengo 11 años, más o menos

Clémentine : ¿Cuál es el trabajo de tu padre y de tu mama?

Lisa : Mí papá cocina es un chef y mí mamá hace  decoración. Mis padres hacen partidos del asociación CFQ (Centre Francophone de Quérétaro)

Clémentine : ¿Puedes hablar de la vida en Mexico ?

Lisa : En México es menos caro. Para vivir aquí es más difícil para hacer los papeles. Es l’imigración porque tenemos que salir del país para hacer los VISAS. Un VISA es un papel para la autorización de vivir y trabajar aquí. En Mexico hace mucho calor pero en junio hay mucho lluvia durante 3 meses. En mi calle hay muchas veces  que no hay luz. No es muy facíl de comer o hacer la cocina entonces vamos a comer a un restaurante.

Clémentine : Yo, viajo de un año y nosotros buscamos la seguridad para dormir. ¿Y tu ves problemas de seguridad ?

Lisa : No, porque hay un persona de seguridad que pasa en la calle todas las trentas minutas.

Clémentine : ¿Tu tienes un perro porque aquí hay muchos perros en el país?

Lisa : No porque mí papá no quiere perro y yo si quiero uno.

Clémentine : ¿En Mexico hay muchas basuras en las rutas, como se pasa en tu casa para la basura?

Lisa : Todos los dos días pones tu basura en la calle y una persona  lo va a recoger. Y en la casa, no hacemos la clasificación de desechos porque todas las basuras van en el mismo lugar. No es ecológico.

Clémentine : ¿Puedes beber el agua que hay en el grifo de tu casa?

Lisa : No es posible pero te puedes lavar los dientes, te puedes duchar y hacer la vajilla. Y para beber tienes que comprar agua en el supermercado.

Clémentine : Mí, en Mexico mi favorito visitar el Yucatan y las grutas de Tolotango, y tu que es tu favorito lugar?

Lisa : Mí favorito lugar es el centro de Queretaro. Queretaro es dónde vivo. Es una ciudad que es el centro del pais y a 220km de Mexico city.

Clémentine : Gracias por tu tiempo y ahora voy a hacer un mail para mi escuela de Garibaldi a Aix les bains.

Lisa : Gracias a ti !

Interview réalisée en espagnol entre Clémentine et son amie Lisa, scolarisées ensemble depuis la grande section. Lisa vit désormais au Mexique et les filles se retrouvent pour la 2ème fois au cours du voyage. Je me fais secrétaire pendant leur échange et Lisa, maintenant presque trilingue, finira par corriger mes fautes !  

Tenue du lundi
Tenue des autres jours
Piñata muchacha
Cabesa para el dia de la muerte
Quérétaro
Les arcades de Quérétaro
Marché à Quérétaro
Cirage de chaussures
12 avril 2018by Clémentine
El Salvador

El Salvador (le retour !)

La minute de la plainte

Notre traversée du Honduras ne représente qu’un petit bourlet de 2h de route. Le passage de frontière ne traine pas, les agents sont devant le match de football Mexique / Argentine, ils expédient les papiers avant de vite retourner à leur écran télé. Un passage rapide au Honduras qui coute quand même près de 50€, la plus chère de toutes les frontières ! Nous traversons le pays après une sortie rapide du Nicaragua et bien contents du parcours, nous arrivons à la frontière du Salvador, optimistes pour réussir à nous poser sur la plage le soir même. Sauf que… c’était savoir que nous serions les heureux élus du test scanner des douaniers Salvadoriens. Ils nous aurons retenus plus de 2h pour faire les papiers, tester leur machine et contrôler les images radios du véhicules. Les 18h sont largement passées et il est maintenant bien trop tard pour rouler vers l’océan. La nuit tombant, il ne fait pas bon se retrouver seul et sans visibilité, le plus à craindre pour nous c’est l’accident provoqué par les chiens, chevaux, ou autres animaux traversant en permanence les voies de circulation. Les douaniers nous encouragent encore moins à prendre la route (pour d’autres raisons) et nous conseillent de dormir sur une station service tout près en restant dans un lieu de passage et éclairé. La bonne nouvelle c’est que finalement, nous avons tout notre temps pour remonter le Salvador, alors que nous pensions n’avoir qu’une autorisation de transit de 24h ! Ici, tu peux avoir autant d’avis et de décisions que d’agents de migration.

Dernier stress avec un contrôle de police à la sortie de la douane avant d’arriver sur la dite station. Le gardien veut bien nous garder pour la nuit et nous fera changer 3 fois de place pour s’assurer de nous avoir sous les yeux, « c’est dangereux » dit-il « mais je vous garde à l’oeil, restez bien en vue ». La gars porte un sonotone, boite et doit avoir 60 ans passé au compteur. Nous sommes entre de bonnes mains !  Les groupes de jeunes alcoolisés, les 40°C à 19h, les bruits de moteurs allumés et les passages permanents des poids lourds finissent de planter le décor pour une nuit de rêve. Et pour couronner le tout, les crapauds jaillissent de la bonde au moment de prendre notre douche, porte ouverte, dans les cabines de routiers !

« Maman, reviens vite !! » les nuits d’hôtel semblent déjà si loin…

Vivement la Baja California et les grands parcs de l’Ouest Américain, plein de promesses de bivouacs sauvages.

Sans surprise, les 1ers rayons de soleil n’ont même pas eu besoin de nous réveiller, nous sommes tous prêts à partir de bon matin. Cernés par l’animation de ce lieu de passage 24/24, il ne nous reste plus qu’à utiliser un fond de bouteille à l’intérieur du van en guise de toilettes. Les chiens ont préféré viser nos roues. Il est grandement temps de regagner l’océan à El Cuco !

Un dimanche au Salvador

Il n’est pas encore 8h quand nous arrivons à El Cuco, la série de car, bus, tuk-tuk et collectivo parqués dans le petit pueblo nous rappelle que nous sommes dimanche. Cette plage, nous y étions passés en descendant, elle était calme, immense, aux eaux chaudes, pleine de restaurants. Il ne nous faut pas longtemps pour comprendre que tout le Salvador va à la plage le jour de repos dominical !!

L’accès à la plage se fait par un restaurant de son choix comme il y en a une vingtaine sur la seule rue du pueblo. Une 1ère cour extérieure où se stationner donne accès à une sorte de préau rempli de tables et de hamacs pour enfin s’ouvrir sur les km de sables noirs. Pas de bikinis ou de bronzette sur la serviette. Seul deux endroits où passer cette journée familiale, le hamac à l’ombre du préau ou l’eau qui reste très longtemps à hauteur de mollets. Les familles sont réunies sous 3 générations minimum, ambiance bon enfant entre musique et grosse tablée. Heureusement, notre bronzage nous aide à se noyer dans la foule mais les cheveux bonds et yeux bleus de Valentine ont tendance à nous dénoncer !

Intrigués par le balai incessant des lanchas sur le bord de plage, au beau milieu des nageurs, on s’en va à la rencontre d’un gars qui propose des tours pour 2€. Sans savoir où nous partons, on embarque avec une famille et ses 4 grands garçons. Rapidement, le moteur s’accélère pour casser les vagues, nous sommes en fait partis pour l’attraction du dimanche. Filer à vive allure vers l’horizon pour s’éclater à faire des plongeons en pleine mer après des embardées et virages serrés sur la flotte. Un vrai manège à sensation ! A bord, c’est la crise de rire assurée !

Cette ambiance, cette journée, c’était une impression d’être plongée dans l’intimité d’un pays et d’être accueilli à part entière. Pour clore ce dimanche, un message des copains cyclistes rencontrés au Guatemala nous permet de tous se retrouver à l’improviste ! Ca fait partie des petits plaisirs apportés par le Wifi ! Ils sont en fait tout prêts de nous à seulement une petite dizaine de km et dorment chez l’habitant grâce au réseau des Warmshower qui hébergent des cyclistes voyageurs. Leurs hôtes, José et sa famille, acceptent de nous accueillir chez eux pour nous offrir à tous une superbe soirée de complicité, de récits de voyages, d’échanges et de partage autour d’une plâtrée de carbonara.

L’expérience de José, Mexicain ayant grandit au Québec pendant la guerre civile, nous permet de répondre à nos nombreuses questions sur son pays et de nous faire ainsi une idée plus précise du Salvador :

  • Le pays est moins dangereux qu’il n’a été, la population a tendance à réguler elle-même, par village, les gangs qui se mettent en place. Les maras, homicides, corruption, extorsion de fonds, trafic de drogue et abus de pouvoir sont monnaie courante. La police a tendance a laissé les villageois s’organiser pour résister à leur façon à ces gangs organisés.
  • Les gangs proviennent des Etats-Unis, anciens mafieux emprisonnés dans les années 80  puis relâchés et rapatriés dans leur pays.
  • La  mise en place du dollars américain a été décidée au cours d’une soirée entre politiciens en 2001. Du jour au lendemain, les salvadoriens ont dû adopter une nouvelle devise avec la dévalue de leur pouvoir d’achat.
  • Les vaches sont laissées mortes sur le bas coté de la route et les charognards sont seuls pour nettoyer. En cas de percutions par un véhicule c’est l’éleveur qui est responsable. Et comme, ils n’ont pas un sous, l’éleveur préfère perdre sa vache que de payer les dégâts..
  • La diaspora représente près de 30% de la population, la plupart vivant aux Etats-Unis pour étudier, travailler dans l’illégalité ou non.

Au lendemain de cette soirée instructive, on s’embarque à 9 dans le van pour une dernière baignade ensemble avant de se quitter. Cette fois c’est sûr, le hasard ne fera plus se croiser nos chemins. Encore une rencontre, un courant simple qui fait créer une belle alchimie entre nos deux familles aux valeurs communes. L’Amérique du Sud les attend, et ce soir c’est nos potos du Canada, les Babzoukaroulottes, que nous retrouvons au nord  du pays ! La rencontre avec les Chamavélos ne sera pas sans laisser quelques séquelles dans nos envies futures.

Sono et tas de fringues en vente
Attraction de la plage
Plongeons en pleine mer
Passage ombragé de tous les restos
Rinçage à l’eau claire
Gommage
Taxi des Chamavélo
Joseph, Inès, Albane et les filles

5 mois plus tard à El Tunco : retrouvailles avec nos 1ers copains de route !

Nous nous étions quittés à Montréal et le calendrier, avec un coup d’accélérateur sur la pédale, a fait que l’on se retrouve après 5 mois de voyage au Salvador sur un spot idéal depuis la plage d’El Tunco. La magie d’Internet fait que l’on ne s’est pas perdus de vue, bien au contraire, chacun d’entre nous savait où et ce que faisait l’autre !

Laurence et Tristan ont lâché le petit Vim en route, parti comme prévu rejoindre son père en France, ils sont par contre suivis par Elsa et Thomas, jeunes français installés à Montréal et rencontrés le jour même à la frontière du Guatemala. A partir de là, la place est investie pour deux jours entre baignades et soirées arrosées. Trop court, mais trop bon ! Au cours d’une soirée, les gars vont sympathiser avec un groupe de jeunes salvadoriens. Les canettes s’empilent et les jeunes veulent tous faire des photos de groupe immédiatement publiées sur les réseaux sociaux. Notre présence et nos parcours les impressionnent, ils n’ont jamais vu ça et veulent à leur façon le montrer aux copains ! Chaque smartphone y passe, ils veulent tous leur propre photo. Les filles ne se privent pas de tâter la chaire blanche au détour d’une prise de vue collective ! Après des embrassades et des checks à n’en plus finir, ils montent surexcités dans leurs voitures finir la soirée en boîte de nuit, l’alcool au volant ne leur fait pas peur. Une des autres raisons pour lesquelles on ne conduit pas de nuit…

Foie gras !!

Cinq mois en arrière, nous ne soupçonnions pas être autant sur les routes, aujourd’hui l’on connait quasiment toutes les familles, et l’Amérique est devenue toute petite à évoquer ainsi nos aventures ! Comme disent certains sur la route, avec notre itinéraire nous avons vu le futur ! En faisant le choix d’une boucle et amorçant la descente par l’Est Américain nous avons tout fait à l’envers par rapport à nos homologues. Comme pour les précédents, c’est une nouvelle certitude que de ne plus se revoir, on remonte et ils continuent leur descente. Leur shipping est prévu sur le Panama pour un retour au pays à la mi-avril. L’émotion est là et le temps nous manque pour prolonger le plaisir. On était sûrs de se retrouver, c’est gagné et c’est sur ces mots que l’on se réjouit avant tout.

Cette séparation signe pour nous la sortie du Salvador, nous avons un objectif à atteindre à Antigua avant le début de la « Semana Santa » ! Fini les frontières rapprochées à cumuler, la prochaine ne sera pas avant deux semaines. Nous n’avions pas sorti « administrativement » le van du Guatemala ce qui facilite grandement le passage de frontière. Il nous faudra juste attendre une heure que le douanier finisse son repas pour un énième tampon avant de quitter le pays, mais ça, c’est du grand classique depuis quelques mois !

8 avril 2018by Cécile
Nicaragua

Granada

Nous voici rendus à la dernière étape du Nicaragua. Le blog est en souffrance depuis quelques temps, et alors que le dernier article traite de l’île d’Ometepe, nous sommes déjà au Mexique dans l’état de Oaxaca ! L’absence de connexion, le manque de temps, les rencontres et les retrouvailles quasi permanentes et surtout l’envie de faire tout autre chose que d’être seule derrière un écran, créent ce décalage entre notre actualité et le partage sur ces pages. Mais histoire de rattraper le retard et ne pas se sentir encombrés, on va essayer d’être plus succinct et de laisser parler les images !

Une fois traversé le lac Nicaragua après avoir séjourné sur l’île d’Ometepe, nous avons filé sur la lagune Apoyo pour rayonner autour de la belle ville coloniale de Granada.

La lagune Apoyo : cratère d’eau douce

Ce lac d’origine volcanique serait né d’une explosion datant de plus de 20 000 ans. L’eau y est douce, chaude et transparente ! Le climat dans la lagune est tropical et nous y apercevons de nombreux singes hurleurs, mot-mot, colibris et autres oiseaux tropicaux. Le grand classique sur ce lac, c’est de se prélasser dans sa grosse bouée, une bière à la main et vu le nombre de back-packers travaillant bénévolement contre le gite et le couvert, on devine que le coin est prisé pour garantir un bon break sans violence lors d’une visite sur le Nicaragua !

Le matin de notre arrivée sur la lagune, nous avions fêté l’anniversaire de Rodolphe avec les Escapades depuis Ometepe et ce sera avec un excellent tiramisù que l’on finira d’immortaliser ses 36 ans. Encore un anniversaire depuis un nouveau pays !

Tiramisù !!

Le volcan Mombacho

Fabrication de chocolat sur les flancs d’un volcan !

Sur les flancs du volcan Mombacho, il est possible de s’essayer à la fabrication du chocolat dans la maison de Donald. Sur son terrain, il tient une vraie collection de fruits exotiques qu’il se régale à nous faire visiter avant de nous initier à son savoir-faire.

Il faut savoir que le cacaoyer est en floraison toute l’année. Autrement dit, il fait des fruits toute l’année et sur un même arbre. On peut donc y trouver des cabosses de toutes les tailles. Elles peuvent pousser autant sur les branches que sur le tronc du cacaoyer ! Une fois récoltée environ 3 mois 1/2 après sa floraison, la cabosse est ouverte et dans sa chaire se retrouvent les fèves de cacao encore enrobées d’une pulpe douce qui fait le bonheur des enfants : un vrai bonbon à sucer avant de recracher la fève au goût amer. Après une journée de séchage du fruit ouvert, puis 10 jours de séchage des fèves à même le sol sous la chaleur du soleil, les fèves sont prêtes à être cuites afin de faire éclater la peau.

Les filles s’adonneront ensuite au pressage des fèves afin d’en extraire une purée amer de cacao. Donald finira de cuire cette purée avec du lait et bien trop de sucre pour une dégustation de lait chaud !

Nous dormons sur place et en jouant avec la petite de Donald, Valentine continue de pratiquer son espagnol tandis que Maman s’essaye à la cuisine nomade !

Cuisson des fèves de cacao
Pelage des fèves réchauffées
Cuisson
Pressage des fèves
Pâte à chocolat
Dégustation chocolat au lait

Nous hésitons avant de partir à faire l’ascension, à pied, du Mombacho. Il s’avère que pour monter au cratère de ce volcan, au milieu de la forêt tropicale, il faut remonter une route pavée sur 5km, la même route que celle empruntée par les navettes assurant en permanence ce même trajet… Sans hésiter bien longtemps, nous négocions pour embarquer dans un 4×4 collectif, avec nous un groupe de jeunes français bien excités ! Vu le chemin, l’ascension à pied n’aurait présenté aucun plaisir si ce n’est celui de respirer la fumée des pots d’échappements et d’entendre les vrombissements des moteurs en souffrance.

Une fois sur l’arête du cratère principal, nous en faisons le tour bien tranquillement avec un guide qui fait partie de la prestation négociée. Grâce à lui, nous ne passerons pas devant les plantes sensitives, les singes, les fumerolles souffrées ou les mini-orchidées sans les soupçonner ! Il nous fera même goûter fleurs, feuilles avant de tout nous raconter sur les différentes bromélias qui constituent cette épaisse forêt humide vieille de 20 000 ans. Du cratère, nous n’y verrons rien, ni même l’archipel des isletas au bord de Granada, seulement un nuage qui nous invite à sortir les k-way ! Même si nous n’avons eu aucun point de vue sur le lac, cette sortie reste une bonne façon de plonger dans une forêt humide depuis le Nicaragua relativement sec dans cette partie du pays.

Granada : la plus belle ville coloniale du Nicaragua

La ville est touristique, ici ça parle anglais, les prix sont affichés en dollars, on a flâné dans les rues colorées avant de rapidement repartir se baquer dans la lagune Apoyo. Non, vraiment c’était très sympa, bon resto, superbes façades, édifices religieux imposants et rudement bien conservés, mais la chaleur est telle que parfois l’appel de l’eau est plus fort. Nous y avons tout de même rencontré Lucie et Willy, couple de français, que nous retrouverons à Apoyo le lendemain. Le hasard a voulu que c’est à eux que revient les clés de la chambre de Maman !

Depuis une terrasse de Granada, on prend conscience de l’incapacité des backpackers américains, vu la nullité des services proposés en restauration… C’est sûr, ils ne mettent pas la même énergie dans le boulot que dans la drague et la fête. Voyez ici, la critique facile de deux voyageurs ayant perdu toute notion de leur propre capacité à travailler !!

Volcan Massaya : un spectacle pour la der de der!

Ca y est, le temps est plus que compté, l’heure du vol retour est proche pour Maman. Avant de partir vers Managua, nous terminons notre découverte du Nicaragua par le volcan le plus improbable ! Il promet un spectacle incroyable sans aucun effort !

Le bon plan, c’est de se pointer à 17h dans la file de voitures qui patiente devant l’entrée du parc Massaya. La nuit va tomber et à cette heure-ci, il est impossible de ne pas voir la lave en fusion qui s’écoule dans le cratère du volcan. Après une petite heure d’attente où les gamins curieux viennent à la rencontre de notre maison roulante, nous pouvons avancer sur l’une des plus belles routes d’Amérique centrale pour se stationner directement sur le cratère du Massaya ! Tout est aménagé pour l’une des attractions du pays ! Mais attention, une fois là haut, pas intérêt de trainer, le chrono est lancé et seulement 15 min sont à nous pour s’émerveiller devant Dame nature qui nous montre en un claquement de doigts tout son potentiel vivant !! Un fleuve de lave coule tranquillement au fond du cratère sous un nuage de vapeurs souffrées. Sa dernière éruption date de 2008 et à tout moment il pourrait s’exciter à nouveau. Quelques photos sont prises, loin de témoigner de ce que nous avons vu, et le coup de sifflet retentit pour nous inviter à regagner nos véhicules respectifs ! Maintenant cap vers Managua, les yeux encore impressionnés par un tel spectacle visuel mais le coeur lourd de bientôt perdre notre compagnon de route…

L’avion de Maman part le lendemain à l’aube, notre autorisation de séjour expirant en suivant, on décide de pas s’attarder et nous partons, bien décidés à avaler du km pour quitter le Nicaragua le jour même. Le cafard nous a mis un coup de collier et le soir même nous étions au Salvador après avoir passé avec (presque) facilité deux frontières sous 40°C !

6 avril 2018by Cécile

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