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Opération Raclette – Burger - Les pérégrinations d'une famille savoyarde
Canada

Alberta

Les Rocheuses canadiennes sont enfin en vue ! Ce paysage du Canada était l’un des plus attendu depuis notre départ. En optant pour une boucle vers le Sud, c’était faire le choix d’attendre 10 mois avant de les voir. C’était surtout le choix de les vivre en plein été et de jouir des couleurs, de la randonnée et de la baignade. Avec forcément un compromis à trouver compte tenu de la foule de touristes en cette saison. Sur Jasper, au final, c’est plutôt raisonnable. Sur Banff, il faut marcher vite, se lever tôt ou se coucher tard !

Jasper National Park : entrée dans les mythiques rocheuses

Le soleil nous accueille sur le lac Edith, notre tout premier sur le parc national de Jasper qui est avant tout prisé pour ses lacs. Parmi les plus connus : Medicine lake, Maligne lake ou Anette lake, sans oublier Maligne Canyon. De tous, c’est le lac Edith notre chouchou ! Pourtant pas dans la liste. Loin de la foule, aux allures de piscine naturelle, nous y passerons 3 fois durant notre séjour sur Jasper. Tous les lacs sont cernés par des pics montagneux recouvert d’une épaisse forêt de pins. Nous sommes cependant surpris, en cette saison, d’y trouver des tons couleurs rouille. En fait il n’y a aucun rapport avec un automne précoce, c’est plutôt une invasion de coléoptères qui a détruit une partie du parc. Il semble que seul 5 % soit condamné, pourtant l’ensemble de la zone « grand public» semble dévastée.

Alors que le mauvais temps était annoncé, nous vivrons une journée inespérée au bord des lacs à observer une faune sauvage en pleine liberté : mooses, wapitis, ours, coyotes et même un grizzli ! Une journée qui se terminera avec de nouveaux voyageurs. Une rencontre mémorable qui se prolongera sur 2 jours avec l’arrivée d’un couple de retraités angevins. Cette rencontre fait partie de celles qui marquent le voyage, et Valérie, François, Philippe et les enfants en font bel et bien partie. C’est l’heure du turn-over et c’est un réel plaisir de passer le relais à la famille de Louise aux Amériques.

L’orage était tout de même menaçant et fini par fondre sur nous. Dans ce cas-là, les bibliothèques sont notre refuge idéal. Après une nouvelle soirée ensemble, la séparation est chargée d’émotion, nous devrions être habitué à force. Mais celle-ci à un nouveau goût. Le passage de relais aux nouveaux renvoie à notre imminent retour : 1 mois jour pour jour.

Nous filons maintenant rejoindre le parc national de Banff par la fameuse « Promenade des glaciers ». 200Km à déambuler parmi les glaciers et lacs aux tons turquoises. Nous quittons Jasper sous la pluie, à 10°C, les sommets fraîchement blanchis, et le coeur déjà nostalgique de tout ce qui continue de nous rendre si heureux.

Vue depuis l’overflow de Jasper
Lac Edith
Lac Edith
Lac Edith
Lac Edith
Lac Edith
Lac Edith
Lac Edith
Lac Medecine
Canyon Maligne
Avec la clique de Louise aux Amériques
Soirée frenchouille
Bibliothèque de Jasper !

La Icefield : LA route panoramique à cheval sur les deux parcs nationaux de Jasper et Banff

La play-list des années 80 raisonne dans l’intérieur du van tandis que le chauffage réchauffe nos pieds glacés, la pluie tambourine le pare-brise, et pendant ce temps le paysage de la fameuse Icefield défile sous nos yeux. Cette route mythique reliant Jasper à Banff est réputée par son couloir serpentant entre de hauts sommets et son champs de glace qui fait le bonheur des chinois.

Alors que la sonnette d’alarme retentit depuis les calottes glaciaires, il est ici possible de se balader sur le glacier d’Athabasca à bord d’un bus grimpé sur un essieux 4*4. Cela n’empêche pas le parc de sensibiliser son public au réchauffement climatique à l’aide de panneau informant de la diminution du glacier avant de faire vrombir le moteur de plusieurs engins chargés de touristes peu consciencieux. Ce constat laisse un goût amer face à la beauté du décor.

Toujours sur le parc national de Jasper, nous laissons le champ de glace pour découvrir les lacs. Le réveil est programmé pour ne pas manquer le lac Peyto, parmi nos favoris, et l’arpenter tranquillement avant l’arrivée des cars. Une réalité de la montagne que nous ne connaissions pas chez nous ! Les lacs Waterflow et Hector sont tout aussi surprenant. Vraiment, ce tronçon de kilomètre entre Jasper et Banff défile sans se saisir du temps.

Chute Athabasca
Glacier Athabasca
Glacier Athabasca – plus de 50$/pers
Glacier Athabasca
Big Horn Cheep
Lac Waterfowl
Lac Peyto
Lac Peyto
Lac Hector
Lac Hector

Un petit tour à Yoho National Park

Le parc national de Yoho est accolé à Banff. Nous y ferons un saut pour découvrir les eaux émeraudes du lac au même nom. Pour les connaisseurs, sa couleur nous rappelle le lac d’Aiguebelette ! Une boucle d’une dizaine de km permet de se saisir des différents points de vue. Même si nous n’avons pas loué de kayak à 70$/h, la marche à pied reste un excellent moyen de se faire plaisir.

Banff : notre dernier saut dans les Rocheuses

L’épaisse forêt dévale d’énormes pitons rocheux. Les lacs sont comme des joyaux parsemés au coeur de cette nature grandiose. Le parc national de Banff est un concentré de tout ce qu’il y a de plus beaux en Savoie, à la différence excitante de croiser un grizzly ! Glaciers, canyon, cascades, lacs turquoises, le cocktail est ravissant mais il se partage ! Les stationnements sont bondés passés 8h du matin et la circulation est régulée par des agents du parc en plus des navettes en place pour limiter les véhicules sur les parkings. C’est malheureusement un peu trop pour aimer la montagne tel que nous le faisons habituellement chez nous. Les deux meilleures fenêtres pour le visiter sont juin et septembre. En gros, on se trouve dans le pire moment !!

La météo reste toujours capricieuse, l’accalmie est courte pour profiter du parc autant que nous le voudrions. Les teintes des lacs sont surréalistes et l’on ne tient pas à perdre l’éclat des couleurs sous un ciel gris et humide. Notamment sur le lac Moraine passé 19h. Il était impossible de passer la route plus tôt ! Pour éviter l’anarchie, elle est fermée dès que le parking affiche complet, soit à partir de 6h du matin…

Lac Moraine
Lac Moraine
Lac Moraine
Lac Moraine

Ensuite, entre deux orages où nous arrivons à passer entre les gouttes, le canyon Johnston dans la vallée de la Bow River :

Lower Falls – Canyon Johnstone
Canyon Johnstone
Canyon Johnstone
Bow Vallée
Canyon Johnstone

Et enfin, le lac Louise. Mythique lac de Banff et saisit d’assaut par les touristes amateurs de selfie. Sans le complexe hôtelier à l’entrée du site, le lac Louise serait à la hauteur de sa réputation. Il faut tout de même avouer qu’il est difficile de faire abstraction de la foule et de cet aménagement. La pluie étant annoncée, nous hésitons même à partir de Banff sans randonner sur ses sentiers.

Au final, qu’il pleuve ou non, qu’il y ait du monde ou non, nous avons trop besoin de nous dépenser et trouver sur Banff ce qui nous attire dans la montagne. Pour éviter les déconvenues, nous empruntons la navette gratuite vers Louise et sans réussir à faire un choix sur les randos, on se lance sur un doublet « Plaine des 6 glaciers » et « Little Beehive » pour frotter nos semelles à de vrais sentiers. Au terme des 17km de marche nous serons comblés, le sentier nous mène face au glacier Victoria, l’origine de ses eaux, et même quasiment seuls ! Sur la plaine des six glaciers, un salon de thé attend le randonneur pour se réchauffer avec un chocolat chaud avant de repartir encore plus haut sur le Little Beehive, sommet qui domine le lac. Entre temps, les nuages se sont dissipées pour entrevoir l’intensité de ce bleu au coeur de la forêt. Nous voilà réconciliés avec Banff, nous pouvons le quitter sans regret !

Lac Louise
Lac Louise
Lac Louise
En route vers la plaine des Six Glaciers
En route vers la plaine des Six Glaciers
« Salon de thé » Plaine des Six Glaciers
« Salon de thé » Plaine des Six Glaciers
« Salon de thé » Plaine des Six Glaciers
Plaine des Six Glaciers
Cascade près du lac Agnès en chemin vers little Beehive
Sentier du Little Beehive
Little Beehive

Nous sommes maintenant prêt à attaquer la transcanadienne et rallier l’est du pays. Pour bien faire, nous honorons cette longue traversée avec une douche usurpée dans l’un des campings du parc. Passés Calgary, la platitude des grandes plaines est face à nous, les Rocheuses ont déjà complètement disparu dans notre dos…

D’un océan à l’autre sur la Transcanadienne

Nous y voilà. La route tant redoutée est face à nous. Un long bandeau rectiligne depuis Calgary jusqu’aux forêts de l’Ontario. Et ce sera loin d’être la fin ! La Transcanadienne nous conduira jusqu’à l’océan Atlantique dans les provinces maritimes. Cette route nationale la plus longue du monde s’étend en fait sur 7821 km le long de deux océans.

Cette traversée Calgary – Thunder Bay par la transcanadienne, signifie surtout le départ de l’Ouest vers l’Est du pays avec pas moins de 2000km à avaler sans rien à se mettre sous la dent. Les provinces du Saskatchewan et du Manitoba sont essentiellement composées de sillons à grains, de granges à céréales, de champs à perte de vue, d’innombrables pompes à pétroles et toujours de ce même train interminable. Pas de quoi se divertir, mais largement de quoi s’interroger sur cette agriculture industrielle et ces forages de pétrole. Le grenier du monde parait-il… jusqu’à quand ? Les paysages des plaines ne sont malgré tout pas si déplaisant avec un bel horizon qui offre de superbes couchés de soleil.

On s’est donné 5 jours pour atteindre le lac Supérieur et rêver de baignades ensoleillées. Pendant cette petite semaine, nous allons perdre 3h, 3 fuseaux horaires à l’envers qui font du mal à nos réveils. A perdre une nouvelle heure chaque jour, nous n’arrivons pas à décoller avant 11h. Déjà que nous sommes sur la fin du trip, mais là nos journées raccourcissent à vue d’oeil. En arrivant sur le lac Supérieur, nous n’avons plus que 6h de décalage avec la France.

C’était inévitable, nous finissons par croiser des familles sur le début de leur voyage… Ces nouvelles rencontres divertissent nos soirées en plus de la play-list de films que l’on s’est préparée. Des films précisément en lien avec la route comme Rasta Rocket en référence aux JO de Calgary ou encore Danse avec les loups pour la conquête de l’ouest. La visite de la Cité des Sciences de Regina sera aussi un excellent défouloir pour tous. Les bivouacs sont en revanche plus en peine. Depuis notre arrivée sur les Rocheuses, c’était déjà le cas. Pas de camping sauvage autorisé dans les parcs. Les bivouacs en forêt se faisaient déjà rareS, mais alors sur la transcanadienne c’est quasi mission impossible. Le minimum à atteindre est de trouver un coin éloigné de l’immense route rectiligne et de la voie ferrée !!

L’arrivée dans l’Ontario est marquée par la forêt, passé Winnipeg. Les vastes plaines ont disparu. Place maintenant à la myriade de lacs éparpillés dans la forêt. A chaque arrêt, des armées de moustiques nous attendent trop heureux de trouver de la chair fraiche. Ils sont des dizaines à taper les vitres… Le dernier pipi avant la nuit demande du cran et de l’organisation ! Le temps d’une soirée Clémentine sera en proie à tout ce qui déplait. Absence de toilettes, nuit noire, volée de moustique voraces, bord de chemin, une de ces coliques à te coller des frissons tellement le besoin est urgent et les renards qui rodent autour de nous comme par hasard. Parents solidaires que nous sommes, nous ne pouvons que chasser l’animal pour lui apporter un répit dans cette obscurité qui rend vulnérable.

Thunder Bay est passé. L’immense lac Supérieur nous ouvre les bras ! Le plus dur est passé et ma foi, c’était plutôt pas mal !!

3 jours de granges
Les km défilent sur du plat, du plat, du plat, toujours du plat
Cité de sciences à Regina
Cité de sciences à Regina
Cité de sciences à Regina
Cité de sciences à Regina
Cité de sciences à Regina
Des nouveaux
Notre fidèle ami le train
Visite pour se dégourdir les jambes
Les lacs sont atteints !!
3 août 2018by Cécile
Etats-Unis

Du Montana à Washington

A la sortie de Yellowstone, nous avons pas moins de 4 états à traverser pour atteindre Port Angeles dans le Washington, notre port d’embarquement pour le Canada. Nous craignions un enchainement de longs kilomètres pour rejoindre le Pacifique et en fin de compte que de belles surprises qui ont totalement effacées nos craintes. Le Montana et l’Idaho nous ont dévoilé d’intimes sources chaudes, l’Oregon révèle la face eco-responsable des USA et enfin le Washington qui surprend avec ses paysages mystérieux. Le tout ponctué quotidiennement de bivouacs sauvages entre feux de camps, rivières et forêts. Bref, en mode ermite…

Le Montana et l’Idaho : entre forêt et sources chaudes !

La plus ludique : Fairmont Hotspring (Montana)

En partant du Wyoming un peu crasseux, nous ne résistons pas à la tentation d’un bain dans les sources chaudes de Fairmont Hot Springs. Le lieu est en réalité très loin d’un espace naturel, c’est plutôt un resort ayant saisi la source pour y aménager de grandes piscines intérieurs et extérieurs et créer un complexe pour vacanciers. La température des piscines oscille entre 35 et 41°C. Sans s’attacher au cadre, on se  réjouit seulement de la douche à venir !! Nous n’avions pas senti l’odeur d’une peau parfumée depuis la Californie à Yosemite…

La plus sauvage : Jerry Johnson (Idaho)

Mauvais départ sur un sentier forestier qui nous paume pendant 1h entre marécages et arbres dépouillés par les ours. Valentine y perd même sa savate restée collée au plancher boueux, ne lui reste plus qu’à finir pieds nus. Après de longs doutes, nous finissons par trouver les bassins tandis que d’autres marcheurs avaient emprunté un chemin tout tracé et rectiligne… !

L’eau chaude de la source est canalisée par des pierres pour former de petits bassins agréables dans le lit de la rivière, rivière qui fait office de bain norvégien tellement la source est brûlante !

La plus intime : Weir creek (Idaho)

Le sentier, toujours accessible depuis la nationale 12 qui traverse la forêt nationale de Clearwater, grimpe à flanc de montagne, la rivière dégringole plus bas. Rapidement, un bassin accrochée à la roche nous saute au yeux. Insolite et irrésistible. Fait de rochers façonnés sur la paroi, l’eau chaude est retenue pour offrir une bain de volupté au coeur de la forêt. Magnifique. Un saut dans l’eau glacée en contre bas et on repart à volonté dans cette piscine chaude. Entièrement gratuit comme Jerry Johnson, accessible à tous les curieux et amoureux de la nature !

Une virée dans L’Oregon sur les rives de la Colombia River

En empruntant la vallée de la Snake et la rivière Colombia, nous entrons dans une nouvelle tranche de l’histoire américaine marquée par les explorateurs Lewis et Clark. Celle de la conquête vers l’Ouest à travers La piste de l’Oregon. C’est par cette voie que les pionniers ont migré vers l’ouest du pays dans les années 1840. C’était seulement en 1848 que le Mexique a cédé la Californie aux Etats-Unis. Juste quelques semaines avant d’avoir découvert un nouveau filon d’or contribuant à l’expansion de tout l’Ouest américain. Ces gisements conduisent bandits, mineurs, filles de joie, négociants, joueurs de poker vers ces vallées gagent de prospérité. Et bien loin de la guerre de Sécession qui sévissait dans l’Est, ils ont bâti là, les fondations des Etats de l’Ouest Américain. Restait encore à gérer les natifs… Rappelons que les Etats-Unis ont gagné leur indépendance avant même d’avoir exploré tout le pays. Autant pensé qu’ils étaient déjà comme à la maison.

L’Amérique étant ce qu’elle est, nous découvrons toutefois en Oregon une région dynamique, active, tournée vers la nature, le sport et l’environnement. Et pour le découvrir, rien de mieux que de se laisser porter par les rencontres qui vont tisser notre programme du weekend : pick-up de cerises dans les vergers bio, randos sur l’historique route 30 jonchées de cascades, pique-nique sur le water-front à observer les véliplanchistes, goûter gourmand chez le glacier Mike’s à Hood River et pour finir nuit calme en altitude face au Mont Hood.

Washington : la Péninsule Olympique

La côte de l’Oregon vaut semble t’il le détour, mais nous y préférons la bio-diversité proposée par le National Park de Olympic River dans le Washington pour gagner le nord. Point de jeux Olympiques ici, seulement une référence directe au Mont Olympe, point culminant de la péninsule à 2427m. Au nord le Canada, à l’est, Seattle. Nous restons tout naturellement sur des sentiers isolés, évitant les villes qui ont tendance à nous déboussoler.

Le parc national d’Olympic occupe quasiment toute la surface de la péninsule offrant aux visiteurs une immersion sauvage entre glaciers, forêts humides et plages brumeuses. L’humidité amenée par le Pacifique a crée un environnement unique et mystérieux sur ce bout de terre découpé du continent.

Côte Pacifique depuis Rocky Beach

Quand soudain, le soleil disparait sous une épaisse couche brumeuse, c’est signe que nous approchons de la côte. Comme collé sur la plage, le toit devient gris et bas pour laisser peser une ambiance hivernale. Loin des caraïbes, nous arpentons cette jolie plage recouverte de bois flottant et laissant apparaitre quantités de « tide-pool ». Heureusement pour la nuit, notre désormais traditionnel feu de bois, fait office de cheminé en bord de plage.

Côté forêt depuis la Hoh Rain Forest

Situé au coeur de la péninsule, nous pénétrons dans le monde primitif  de la Hoh Rain Forest. Les pins géants sont recouverts de mousses et de lichens verts clairs. Les troncs sont en décomposition, d’autres repoussent sur leurs longueurs. Le monde apparait comme jamais foulé par l’homme !

Côté montagne : Dos au Mont Olympe et face au Canada

La montée par la route sinueuse de Hurricane Ridge vise seulement, au travers une courte randonnée, à apprécier les côtes de notre future destination : de là haut, nous faisons face au Canada ! Depuis les prairies alpines de Hurricane, nous sommes pris par un brin de nostalgie. Ce plateau nous transporte sur le Revard, c’est comme si le retour s’installait doucement avec envie dans nos esprits.

C’est là nos derniers jours aux Etats-Unis, même si nous sommes « en avance » sur notre timing, nous sentons que c’est le moment de quitter le pays pour changer de « culture ». A près de 2 mois du retour, il faut avouer que le temps est compté, difficile de faire abstraction de cette donnée ! Ce gain devient un bonus pour garder un rythme cool sur le Canada et apprécier une vie lente faite de plaisirs simples…

Arrivés au port à 6h du matin, nous sommes assurés de pouvoir monter à bord du ferry Blackball à Port Angeles. Nous quittons les Etats-Unis sous la brume, pour atteindre 1h30 plus tard la côte Canadienne toute ensoleillée. Welcome to Vancouver Island !

Face au Mont Olympe
Départ sous la grisaille
Accueil sous le soleil !
29 juin 2018by Cécile
Etats-Unis

Wyoming

Grand Téton qui pointe

L’arrivée face à la chaîne de Grand Téton nous colle tous le sourire aux lèvres. Ses cols enneigés, ses lacs, ses forêts, ses animaux, sont autant de promesses de randonnées que de bivouacs sauvages. Nous trouvons justement un superbe spot à deux pas de l’entrée du parc national et situé juste face à Grand Téton, joli nom bien français. Pour l’histoire, ce sont des trappeurs français qui ont découvert ces sommets. Certainement en manque de compagnie, ils ont vu là une ressemblance bien subjective avec des formes féminines. Si les américains puritains savaient tous ce que voulait signifier Grand Téton en français ils seraient bien mal à l’aise.

Ce parc national du Wyoming doit sa particularité à sa formation géologique créée par la friction des plaques tectoniques. En se frottant, un pli s’est parfaitement dressé pour s’élever brusquement jusqu’à 4195m d’altitude. Les lacs aux pieds des sommets sont le résultat de la fonte des glaciers. Ils sont aujourd’hui un parfait miroir. En avant de cette muraille, une vaste vallée complètement plate abrite quantité de bisons, antilopes, biches, coyotes, renards, castors, élans ou wapitis. Grand Téton est aussi idéalement situé, puisqu’il colle au flanc sud de Yellowstone. Il est de fait un préliminaire de choix… encore un clin d’oeil féminin !

  • Phelps Lake : une randonnée à l’écart des sentiers battus

Les 15km de la boucle de Phelps Lake présentent deux avantages : la baignade avec plongeoir et le silence absolu. Juste un bémol, l’invasion de moustiques incompréhensible !! C’est à se faire percuter par des dizaines de piqûres sur plusieurs kilomètres. Même si glaciale, la baignade dans le lac se révèle la meilleure solution pour soulager les nombreuses démangeaisons.

La zone autour de ce lac est fréquentée par les ours. Les rangers prodiguent leurs nombreux conseils et les marcheurs rencontrés sont tous équipés d’une bombe à ours attachée à la ceinture. C’est pour nous typiquement américain. La pratique banale du port d’armes doit certainement encourager cette protection superflue. Ils sont tous prêts à dégainer ! Et à 50$ la bombe, on préfère faire le choix de sacrifier Valentine en cas d’attaque subite. Le mieux en attendant reste de faire du bruit, de rester groupés et de ne surtout pas s’approcher de l’animal. Sur Yosemite, le port de la bombe n’était pas si courant, nous apprendrons au cours d’un programme de Rangers que les ours du Wyoming sont beaucoup plus agressifs. Ah… on sacrifiera les deux filles dans ce cas !

  • Le reste du temps sur Grand Téton

Nous sommes si bien sur notre spot que le temps passe sans que l’on y prête attention. Le bivouac laisse même quelques cadeaux sur place : les distraits font les heureux et Valentine se voit offrir sa 1ère hache, Clémentine un ballon de foot et moi des bâtons de marche. Une autre forme de recyclage et l’on ne compte plus toutes ces trouvailles qui trouvent chez nous un second souffle.

Au final, après 4 jours sur place à se distraire avec les prairies-dog, à contempler en silence la faune au crépuscule sur la Snake River, à se réchauffer au coin du feu ou à simplement profiter d’une ambiance paisible, nous avons aimé ce parc pour sa simplicité et sa grandeur à la fois. Il nous met en parfaite condition pour attaquer Yellowstone qui lui sera surement bondé d’une foule internationale !

Noël !

Yellowstone : la nature est complètement folle !

En moins de temps qu’il n’en faut pour le dire, nous avons déjà rejoint l’entrée de Yellowstone. Par contre, avec près de 9000km2 de superficie, le parc est juste immense. Réparti sur 5 zones bien distinctes, il vaut mieux préparer ses points de chute pour ne pas cumuler les kilomètres supplémentaires. Aménagé sous la forme d’un grand 8, nous irons donc du sud au nord en restant dormir sur un camping central du parc pour explorer les rives est et ouest. Pour ce 1er soir, nous dormirons en forêt tout près de l’entrée sud afin de s’assurer une place au camping de Norris. 1er arrivé, 1er servi ! Objectif atteint après avoir traversé de bonnes névés, Yellowstone est tout à nous. Enfin, entre autres… Parc national historique et merveille du monde oblige, il se partage un minimum.

En fait Yellowstone, c’est tout simplement un volcan, un supervolcan même. Sa caldeira est un concentré actif des trucs les plus fous, des geysers ultra-ponctuels aux puits d’eau multicolores, les 4 éléments se mélangeant perpétuellement. Nous marchons en fait sur une fine croute terrestre, 3km plus bas et c’est le magma. A ça, des centaines de séismes s’enregistrent tous les mois sur la zone… Loin d’imaginer le scénario catastrophe, la faune sauvage vit au coeur de cette activité volcanique intense en toute liberté. Dans Yellowstone, nous avons juste le sentiment d’être un invité privilégié au milieu d’une nature exceptionnelle.

  • West Thumb Geyser Basin : mise en bouche bucolique

West Thumb Geyser Basin est la 1ère zone du parc que nous découvrons, située sur les rives du lac de Yellowstone. Le petit déjeuner, pris sur place, n’est pas encore avalé que nous voilà déjà alpagué par un français curieux de notre immatriculation. Ça devient une habitude qui a tendance à faire refroidir le café !  Il est à peine 7h, il nous dit de ne pas trainer, les animaux sont sur le site.

Le lac est d’un calme absolu, nous pouvons y voir les geysers immergés, au repos. Les superbes bassins aux eaux incroyables de Abyss Pool et de Black pool nous mettent en haleine ! Les wapitis se nourrissent paisiblement au milieu des sources acides et autres mares bouillonnantes, les empruntes de sabots aux abords de ces « dangers pour l’homme » ne semblent pas les freiner dans leur quête de plantes vertes…

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  • Norris Geyser Basin

C’est à Norris que nous établissons notre camp de base pour sillonner dans le parc dans un camping payant. Les bisons sont de la partie ! Animal sauvage et imprévisible, il faut par prudence s’en méfier. Alors quand tu es tranquillement assoupie dans ton hamac et que la bête s’approche pour se frotter précisément contre ton arbre, et bien tu tentes de déguerpir tout en douceur et en restant face à lui… Nous sommes dans son territoire. Les troupeaux de bisons font l’une des attractions du grand nord-ouest, les gens n’hésitent pas à s’arrêter n’importe comment pour les photographier, alors qu’ils en raffolent en saucisson sec ! L’un d’entre eux ira jusqu’à nous réveiller dans la nuit. Un souffle fort et un râle puissant nous dresse du lit, pensant à l’ours nous ne faisons pas les malins. Il s’agira en fait d’un bison posté juste devant la vitre du van, ses yeux dans les nôtres. Aussitôt repris par le sommeil, nous n’en rirons que le lendemain en évoquant un rêve commun !

Toujours est-il que depuis le camping, nous pouvons partir randonner directement sur le site de Norris Geyser Basin en une poignée de kilomètres seulement. Le site est immense et nous plonge dans un environnement indescriptible. Comme si nous avions remonté le temps ou voyagé sur une autre planète. La surface de la terre apparait alors trouée de tout part, colorée de mille couleurs et explosive par endroit. La palette de couleurs est d’origine bactérienne. Des thermophiles précisément : bactéries qui affectionnent les milieux chauds et humides. Autant dire que là, elles sont servies !

Quand tu t’invites sans rien demander…
  • Old Faithful, Upper et Midway Geyser Basin

Cette fois-ci, nous avons rendez-vous avec l’un des mythes de Yellowstone : le Old Faithful. Geyser réputé pour sa fidèle éruption depuis sa découverte, à environ 90min d’intervalle systématique. Son jet craché à 100°C peut atteindre jusqu’à 55m ! Des bancs sont aménagés tout autour, son public veille, attendant patiemment le spectacle. A vrai dire, c’est réellement impressionnant, surtout quand la machine s’arrête. C’est à se demander où est planquée la minuterie…

Depuis ce geyser incontournable, des passerelles permettent de découvrir les nombreux autres geysers et sources chaudes notamment sur Upper Geyser Basin. Nous avons arpenté tout le réseau de pontons en bois en coursant les groupes de chinois pour les dépasser avant d’atteindre notre favoris : le Morning Glory Pool tout arc en ciel.

Du jour au lendemain, le climat peut brutalement changer sur le parc. La veille nous étions en plein été à transpirer sur Norris Geyser Basin, et le lendemain nous cherchons tous les habits pouvant nous réchauffer d’un froid hivernal. Nos comparses sont en tenue de ski tandis que nous cumulons les foulards et chaussettes sous les rafales de vents et de grésil.

A quelques encablures de Old Faithful, apparait la seconde attraction de Yellowstone : le Grand Prismatic Spring. Une source chaude couleur émeraude de 100m de diamètre auréolée de jaune, orange, rouge. Une beauté de la nature. Nos 1er  pas sur Yellowstone procurent un effet complètement dingue !

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  • Yellowstone Canyon : l’origine du nom

L’hiver est toujours sur nous sur Yellowstone Canyon, autre ambiance à l’est du parc. Finies les sources chaudes et les geysers, la nature laisse place à la bouillonnante Yellowstone qui a tracé sa course folle dans un canyon à la roche jaune. D’où son nom donné par les Indiens. Depuis North Rim et South Rim Drive, nous pouvons approcher la Lower Fall, sa chute donnerait le vertige à plus d’un. Plongeant à 94m, la vue sur le canyon est digne d’une toile de peintre malgré la pluie. Les chinois sont tellement fans qu’ils vous dégagent carrément pour s’auto-photographier sans même s’auto-sourire !!

Sur le Visitor Center de Canyon Village, nous prenons une leçon très instructive sur le passé volcanique de Yellowstone et ses trois giga-éruptions remontant à 2,3 millions d’année pour la plus ancienne. Tout ce que le parc offre n’est que le résultat de l’énorme bouleversement provoqué par ce volcan toujours vivant.

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Toutes les rencontres éparses sur le camping et les randonnées conduisent à nous mener sur ce que nous appellerons la « route des ours » au nord de Canyon Village sur Tower Roosevelt. C’est à priori sur ce secteur que nous avons le plus de chance d’apercevoir des ours noirs et Grizzly. A l’affût, nous empruntons la route une 1ère fois sans succès. Comme désespérés, nous faisons demi-tour alors que nous pouvions filer droit pour rentrer. Sans comprendre d’où provient cette idée, il ne faudra pas 10 min pour qu’un ours noir nous coupe la route !! A droite, un petit ourson gambade sur un tronc d’arbre. C’est juste la folie dans le van, c’est l’effervescence devant cette vision surréaliste ! Au lendemain, nous y reviendrons. Cette fois-ci, ça ne sera pas 2 ours que nous verrons mais 6 ! Seul regret amer est d’observer les comportements des gens provoquant bouchons ou stationnements dangereux.

  • Mont Washburn : point culminant de Yellowstone

Le beau temps fait son retour pour nous permettre l’ascension du Mont Washburn culminant à 3122m. Partis du col de Dunraven, nous comprenons vite que la randonnée va nous confronter à la neige et plus particulièrement les orteils de Clémentine, dépourvus de chaussures depuis plusieurs mois… Jusqu’à présent les sandales de marche faisaient l’affaire. Plutôt courageuse et pas un brin râleuse, elle est toute fière de faire un 3000m, orteils à l’air !

De là haut, nous prenons conscience de l’immensité de Yellowstone, le canyon apparait comme une profonde déchirure de la croûte terrestre au milieu d’une forêt de pins. Cette vision du parc est tellement différente des images classiques des geysers et sources chaudes que notre impression de Yellowstone monte encore d’un grade.

  • Mammoth Hot Springs : échec et mat

L’heure est venue de se retirer de cet univers magique par le secteur de Mammoth Hot Springs réputée pour son entrée historique et ses bassins en escaliers constitués par le mélange d’acide et de calcaire. Des dizaines de wapitis avec leurs petits broutent auprès des terrasses donnant beaucoup de charme à ce dernier site sur Yellowstone. Une maladresse nous fera en revanche laisser un souvenir sur la carrosserie flambant neuve d’un beau pick-up bleu. Numéros de portables échangés, l’on se réjouit toutefois d’avoir fini par trouver une assurance quelques jours plus tôt…

A la sortie nord du parc, un BLM en bord de rivière se prête parfaitement à une halte nocturne. Nous la passerons avec la compagnie de deux américains et de leur vin de l’Oregon. Enthousiasmés par notre trip, ils nous tracent notre route jusqu’à Port Angeles, port de départ pour le Canada. Natifs de l’Oregon, ils nous conseillent routes touristiques, sources chaudes et vineries jusqu’à la péninsule Olympique dans l’état de Washington. Parfait !

Nous quittons le Wyoming emballés par ces deux nouveaux parcs à la touche montagnarde. Le ton est ainsi donné depuis notre sortie de l’Utah et cela procure un grand bol de douceur !

19 juin 2018by Cécile
Etats-Unis

Utah

Bienvenue dans l’Utah, un monde géologique incroyable!

Décrire tout notre séjour en un article contribue à s’imaginer l’intensité et la richesse qui se trouve concentré sur un seul état. Il existe ici une telle diversité géologique que c’est à en perdre son latin, des déserts à perte de vue, des montagnes enneigées, un fleuve puissant, des rivières tumultueuses, et la plus grosse concentration de mormons du pays, 1ers pionniers à avoir investi cet état il y a seulement 170 ans. 88% de la population habite la zone urbaine de Salt Lake City, c’est dire comme l’Utah dispose de vaste territoire désertique !

Nous commencerons notre périple par Zion National Park, petit crochet en Arizona avant de retrouver le Bryce Canyon National Park puis Escalante pour jouer dans les slots canyons de Peekaboo et Spooky, un nouveau National Park à Capitol Reef, puis ceux d’Arches, Canyonlands avant de remonter au nord vers Salt Lake City. Un véritable enchainement d’une des institutions phares aux Etats-Unis. Les Nationals Parks font la fierté des Américains et sont un véritable canal touristique qui draine des millions de visiteurs par an. Plus que jamais, nous nous sentons ici touriste plus que voyageur.

Zion National Park : un oasis au fond du canyon

Venant de l’ouest après Las Vegas, les falaises rouges de Zion apparaissent comme un mirage. Sans s’y attendre, le paysage change radicalement et le vert se jette sur des parois jaunes, orangées et rouges saillants. Nous sommes saisis à peine arrivés. La difficulté par contre, c’est de trouver le bon coin où dormir afin d’explorer le parc. Comme dans tous les Nationals Parks, les campings sont complets des mois à l’avance, ici les visiteurs se comptent par millions et même les places de stationnement sont complètes après 9h du matin ! Nous optons pour un BLM à la sortie est du parc et traversons la panoramique route 9 qui serpente dans le parc pour mieux revenir le lendemain à la fraîche.

Finalement, nous resterons 2 jours à ne rien faire depuis notre spot à la sortie du parc, Las Vegas semble avoir épuisé nos batteries et quelques jours off font le plus grand bien à tous. Popotte, jeux, école, lecture, dans ces cas là, personne ne s’ennuie !

Pour sillonner l’intérieur du canyon en cette saison, les véhicules sont interdits. Une ligne de shuttle assure des transports toutes les 3 minutes !! A chaque coup le bus est plein ! Au départ de notre 1ère journée de randonnée, nous avons dû faire 30 minutes de queue à 8h du matin pour monter dans le bus… Compte tenu de la foule, autant bien choisir ses randonnées ou marcher vite pour tenir une distance !

  • Overlook Canyon : une excellente mise en bouche

Plus qu’une randonnée, le sentier d’Overlook propose en à peine une heure de marche sur un magnifique sentier, une vue plongeante sur Zion. De quoi prendre la mesure du canyon verdoyant et de saisir quelques clichés des nombreux chipmunks du site.

  • Emerald Pools : à la quête du graal

En s’embarquant sur le chemin des Emerald pools, nous avions en tête de magnifiques réservoirs d’eau de pluie aux couleurs lumineuses. Une fois passées les cascades rafraichissantes, on enfile les lower, middle et upper pools dans l’espoir que la suivante va répondre à nos attentes. Mais rien. Si, quelques flaques d’eau… Heureusement, le paysage offert sur le retour via Kayenta trail est très agréable. Déçus par ce sentier fait au pas de course, nous partons dans la foulée sur Hidden Creek Canyon en arrivant à son point de départ.

  • Hidden Creek Canyon : magnifique et rapide avec un minimum d’effort

Nous avions envie d’une randonnée un peu gazeuse pour percevoir la profondeur du canyon de Zion. Pour ça rien ne vaut Angel’s Landing. Le souci c’est que tout le monde y afflue et c’est une véritable cohue sur le sentier jusqu’à faire se croiser deux files indiennes de non initiés sur un filet vertigineux à 400m du vide de chaque côté. Les morts se comptent sur ce sentier. Plutôt que de se frayer un chemin dans la foule et ne pas apprécier la marche, nous lui préférons Hidden Creek Canyon, juste en face, de belles traces vertigineuses à flanc de falaise, personne et un long canyon suspendu à la clef avant de redescendre dans la vallée et se payer une bonne baignade de la Virgin River.

Mule Deer
Mule Deer
Virgin River

Après 4 jours dans le parc, Zion a été une vraie pause fraicheur et ressourçante. Une nature et une faune abondante, un choix de randonnées (aux bonnes heures) pour finalement trouver calme et superbe immersion dans le canyon. Et en prime, la Virgin River pour se rafraichir après des heures de marche au soleil !

Bryce Canyon National Park : les Hoodoos en tête d’affiche

De retour dans l’Utah après une virée en Arizona, nous atteignons notre 5ème National Park : Bryce Canyon. Très attendu et prisé de tous les roadtripers, Bryce semble être assez fou !

Nous y retrouvons un couple de jeune rencontrés au Nicaragua, les Dogntravel. Céline et Aurélien voyagent avec leur chien depuis l’Amérique du Sud et, comme nous, remontent sur le Canada. Les soirées se passent au coin du feu d’une parfaite forêt nationale pile poil à l’entrée du parc. Les températures nocturnes avoisinent les 0°C alors que nous sommes au printemps. Nous avons tendance à oublier l’altitude avec le soleil de la journée, le relief varie ici entre 2100 et 2800m…

Ce qui fait toute l’originalité de Bryce, c’est son armée de Hoodoos plantées au fond d’un amphithéâtre, datant de plusieurs dizaines de millions d’années. Plusieurs points de vue permettent de se saisir de ces pics jaunes orangés mais le mieux reste d’y descendre au petit matin par le sentier de Queen’s Mary et Peekaboo trail. A 7h du matin, la lumière est parfaite, nous sommes seuls sur le sentier orangé qui descend au coeur des Hoodoos. A peine 600m+ de dénivelé sur 4h, et changement de décor assuré !

C’est sur Bryce que nous aurons aussi attrapé notre seconde souris dans le moteur… ! Il doit vraiment faire bon à l’intérieur d’un van California T6.

Queen’s Mary trail
Queen’s Mary trail
Peekaboo trail
Peekaboo trail
Peekaboo trail
Queen’s Mary trail
Peekaboo trail
Bivouac toujours gratuit à l’entrée du NP
Et de 2 !
Chacun son boulot !

Peekaboo et Spooky Canyon : deux superbes slot Canyon en plein BLM

Au départ de Bryce, nous empruntons la route 12 pour rejoindre Capitol Reef et faisons un détour par la piste de Hole in the rock qui mène droit sur Glen Canyon. C’est au milieu de cette piste que se trouve deux slots canyons qui ont tout pour plaire : gratuit, splendide et libre d’accès ! Ça nous suffit à endurer les 42km de tôle ondulée ! Cela sous entend 1h de patience à entendre l’intérieur trembler sans pouvoir prononcer un mot au risque de s’hurler dessus. Clairement, le jour de la revente du van, l’on s’épargnera bien de dire par quoi il est passé 😉

Peekaboo et Spooky Canyon viennent compenser Antilop Canyon situé à Kanab, en territoire Navajo. L’entrée de ce mythique canyon est trop couteuse pour notre bourse et sa rigueur quant à la visite vient à l’encontre de nos attentes. Alors que là, depuis cet immense plateau perché à 1700m, nous pouvons dormir tranquillement en attendant la meilleure heure du lendemain pour passer 3h à escalader librement deux failles complètement invisibles vu d’en haut.

A entrer par Peekaboo et sortir par Spooky, on entre dans un véritable sillon terrestre à peine plus large que notre taille. Par moment, la brèche tombe nous demandant de se frayer un passage improbable ou encore d’avancer à l’aveugle sans savoir si une sortie est possible. Nous croisons un couple à l’intérieur du boyau qui a commencé par le mauvais bout, ils sont contraints de faire demi-tour. Certains passages sont difficiles à descendre mais impossible à monter !

Les filles se régalent et en redemandent. Elles ne redoutent que le retour en van sur la piste !

Cherchez la faille…
Suivre les cairns pour trouver les canyons
Entrée de Peekaboo
Peekaboo
Peekaboo
Spooky
Spooky
Spooky
Spooky
Spooky
Coincée dans Spooky !

Capitol Reef : le plus paisible…

Une fois quitté la piste de Hole on the Rock, la route 12 continue de monter en altitude, nous sommes à 2900m, la neige s’invite à nouveau sur notre route. Avec 4°C à l’extérieur, nous ne sommes pas suffisamment en manque de fraicheur pour pique-niquer dehors. Le col qui suit sur la 24 entre Bryce et Capitol Reef nous accueille lui sous la grêle. A être en mouvement, nous avons le sentiment de vivre des saisons éclairs ou bien à l’envers !
Au loin, en contre-bas, les falaises rouges de Capitol Reef dessinent l’horizon. Elles marquent notre prochaine étape, notre 6ème parc ! Nous y rencontrons un couple de retraités fanatique des parcs de l’ouest américains, c’est leur 9ème voyage en Utah, à coup de 3 à 5 semaines tous les 2 ans. On est pas tombé amoureux des parcs à ce stade là !

Isolé et délaissé des foules, Capitol Reef vient pourtant comme un cadeau dans ce désert. Surtout son oasis de verdure à La Fruta. Tout est si calme, les biches viendraient taper dans notre salade si nous ne les chassions pas. Les randonnées ne sont pas transcendantes mais la halte y est vraiment agréable.

Deux époques distinctes ressortent de ces lieux : une communauté indienne du VIIème siècle, quelques pétroglyphes témoignent de leur présence et l’arrivée des mormons courant 19ème siècle, plantant quantité d’arbres fruitiers grâce à la rivière Fremont. Les pionniers ont marqué leur passage sur « le pioneer register » sur la paroi de Capitol Gorge, la plus ancienne date de 1870…

Les copains de la Baja California ne sont pas loin d’ici, à Arches. C’est l’occasion de se retrouver avant qu’ils ne filent plus à l’est. Nous avions prévu de descendre vers Monument Valley, Valley of the God, Valley des Gobelins et The Needles, avant de rejoindre le National Park de Arches. Mais finalement l’idée de soirées arrosées avec Mathieu, Séverine, Louis et Paul, nous fait facilement renoncer à nos plans !! Nous abandonnons le Sud de l’Utah pour filer droit sur Moab.

La Fruta
La Fruta
Pétroglyphes
Piooner Register
Capitol Gorge
Capitol Gorge
Waterpocket à sec
Bivouac en BLM

Arches et Canyonlands : deux parcs en un depuis Moab

Les retrouvailles avec les copains rendent la découverte de ce nouveau parc national beaucoup plus sympa. Entre nos bivouacs et nos randonnées tous ensemble, cet énième parc de pierres rouges nous parait encore différent. Tout compte fait, les parcs de l’Utah c’est un peu comme les temples Mayas du Mexique. Les premiers t’enthousiasment à fond, mais il ne faut pas trop en abuser…

Les enfants sont heureux de se retrouver et vivent tous la vie en extérieur comme leur propre foyer. Partant à la quête de bois pour le feu, ils sont fiers de revenir les bras pleins de bûches offerts par les américains du coin. Le feu s’est leur passion à tous ! Et après avoir défié ensemble les crotales, les requins baleines, les poissons fraichement péchés mais mortels, ce coup-ci sera un scorpion qu’il nous faudra chasser du camp.

Pour bien explorer le parc, nous commençons par le sentier de Devils Garden et Primitive Trail. 3h de chasse au trésor pour trouver entre autres, Landscap Arch et Double O Arch. Sans s’y attendre un gros orage va s’abattre sur nos têtes, les arches deviennent notre refuge ! Peu balisé et rendu glissant par la pluie, le retour sera folklorique ! C’est franchement la plus belle sortie du parc. Au lendemain, nous irons sur le Delicate Arch, l’emblème du parc. La chaleur est assommante, mais le coup d’oeil vaut les km de marche !

Avant de se quitter, les enfants valident fièrement leur nouveau badge « Junior Ranger » avant de se souhaiter à la prochaine, certainement au Canada ! Quant à nous, l’appel de la montagne devient trop fort, nous filons sur Salt Lake City après un crochet par la vue plongeante de Island in the Sky sur Canyonlands National Park (et de 8!).

Landscape Arch
Devils garden trail
Double O arch
Double O arch
Double O arch
Delicate Arch
Delicate Arch
Delicate Arch
Delicate Arch
Primitive trail
Primitive trail
Primitive trail
Primitive trail
Primitive trail
Balanced Rock
Bivouac
Canyonlands – Island on the sky
Canyonlands – Island on the sky
Canyonlands – Island on the sky
Canyonlands – Island on the sky

Plus au nord, vers Salt Lake City

Le changement est clairement au rendez-vous et synonyme pour nous de ménage de printemps ! La sortie du désert et le retour à des terres moins hostiles, nous poussent avec un énorme plaisir à une cure de beauté, même le van y a droit. Shampoing à la bouteille d’eau et coupe de cheveux faite maison pour toute la famille, ça aussi ça rafraîchit ! Le van est entièrement vidé pour être dépouillé de toute la poussière qu’il a avalé pendant ces dernières semaines. Derrière cette couche, il n’apparaît finalement pas si esquinté !

Le soleil à une chaleur toute printanière, nul besoin de chercher un coin d’ombre, il réchauffe juste la peau comme il faut. Le petit lac aménagé de Spanish Oaks à Provo au sud de Salt Lake city est une 1ère étape au pied des montagnes. Fini les zones touristiques, nous renouons avec la vie locale, et ça fait du bien ! Pour être encore plus dans la culture américaine, nous testons le ciné-drive à Redwood Drive-in Theater depuis Salt Lake City en allant voir Han Solo. L’ambiance est comme nous l’avions imaginée, des dizaines de pick-up alignés face à l’écran géant, la benne transformée en lit, familles et amis lovés sous les couvertures, soda et pop-corn à la main. Le son passe par la fréquence radio et les enceintes portables de nos voisins accentuent encore plus le volume. C’est vraiment excellent ! Une fois installés, nous pouvons rester pour le même tarif regarder le second film. La soirée se terminera à 2h30 du matin…

Après une courte nuit sans charme, nous partons explorer Antelope Island pour tenter une baignade dans le lac salé. Et c’est approuvé ! A 13% de salinité la flottaison est parfaite, impossible de se couler ! Nous visiterons les patrimoines historiques de l’île et ferons face à nos premiers troupeaux de bisons.

Le Lake Bear sera notre dernière étape en Utah. Avec ses airs de lac du Bourget, il nous scotche au bord de l’eau. On s’y installe quelques jours pour vivre au rythme du soleil. Depuis quelques mois, chacun à sa tâche : Clémentine à la préparation du repas et Valentine au feu. Soit elle trouve du bois en forêt soit elle arrive à se le faire offrir, à chaque fois c’est une petite fierté! Le beau temps nous suit, nous partons maintenant à l’assaut de Grand Téton et Yellowstone dans le Wyoming (le blog est à jour !!!!).

Spanish Oaks Reservoir
Spanish Oaks Reservoir / Nettoyage
Spanish Oaks Reservoir / Nettoyage
Ciné drive / redwood
Ciné drive / redwood
Antelope State park Island / Salt Lake
Antelope State park Island / Salt Lake
Antelope State park Island / Salt Lake
Salle de bain
Antelope State park Island
Antelope State park Island
Antelope State park Island
Lake Bear entre Salt Lake City et Grand Téton
Lake Bear
Jardin
Douche spécial van
8 juin 2018by Cécile
Etats-Unis

Arizona

Après la Californie, nous avons rejoint Las Vegas dans le Nevada et Valentine s’est chargée de partager son expérience sur un précèdent article. Cette étape pour la moins distractive, nous a ensuite mené sur la route des Nationals Parks à commencer par Zion, 1er parc de l’Utah, nous y reviendrons après notre rapide boucle dans l’Arizona. Rapide, c’est peu de le dire. Nous ne sommes restés que 3 jours en Arizona en traçant une petite boucle panoramique par la rive nord du Grand Canyon et Page avant un retour en Utah pour rattraper Bryce Canyon via la nationale 12. Un itinéraire au petit oignon… A étudier autant de cartes routières, nous sommes devenus incollables sur de nombreuses routes entre le Canada et le Nicaragua !

Le Grand ? Non. L’Immense Grand Canyon !

L’immense brèche du Grand Canyon peut se visiter par sa rive Sud, la plus populaire, et sa rive Nord, fermée en hiver. Tant mieux pour nous, cette petite route perchée sur le haut plateau de la forêt nationale de Kaibab est ouverte depuis peu. En plus de nous offrir une découverte privilégiée du Grand Canyon, nous sommes aussi épargnés de nombreux kilomètres supplémentaires pour atteindre Flagstaff. Hors saison, la neige recouvre ces immenses plateaux aujourd’hui verts pâles. Le printemps signant son retour, des centaines de biches et de cerfs envahissent le plateau, en route nous comptons les scores de celui qui en voit le plus. Encore plus incroyable, arrivés en bout de route nous tombons nez à nez avec la faille la plus colossale que nous n’ayons jamais vu. Sans aucun signe précurseur de tourisme ! Il faut dire qu’ici il y a dix fois mois de visiteurs que sur l’entrée Sud.

Difficile d’imaginer que ce canyon courant sur plus de 445km fût dessiné par le Colorado parfois sur près de 1820m de profondeur ! C’est tout simplement démesuré ! Sous nos pieds, 2 millards d’années d’histoire. Mers, déserts, montagnes, tout y est passés. A force de creuser, le Colorado dévoile l’histoire de la Terre…

Aucune photo ne peut révéler le sentiment perçu devant le canyon, sauf peut être l’image assez folle d’un envol au dessus du vide. Le paysage est si profond qu’il semble irréel ou presque plat. En réalité, nous apparaissons comme une si petite chose, spectateur du chef d’oeuvre tracé par un fleuve sans prétention.

A défaut du matériel de camping adéquat pour camper sur les rives du Colorado, nous ne ferons que de petites randos le long de la falaise. Randonner vers le fond du Canyon semble vraiment l’expérience unique pour se saisir de la grandeur des lieux. Ce sera une bonne occasion de revenir ici, tente et sacs de couchages dans le dos !

Pour apprécier la plénitude du site, nous trouverons à nous poser dans une forêt à quelques km de l’entrée du National Park. Les nuits sont si calmes qu’il nous arrive encore de repenser à toutes ces nuisances auxquelles nous avions fini par nous habituer avant notre retour aux USA.

Program’s Juniors Rangers à Grand Canyon !
Ranger à Grand Canyon

 

Page et le lac Powell

En continuant sur la sublime et désertique 89 au coeur de la forêt de Kaibab et des Vermillons Cliffs, nous finissons par atteindre Page, ville d’entrée du lac Powell. Peu avant Page, il existe un superbe point de vue : Horseshoe bend. Le Colorado dessine un parfait fer à cheval peu avant de fondre sur le barrage de Glen Canyon. Arrivés sur place au soleil couchant, c’est la grosse déception. Le site est bondé, débordant de paparazzis tous à la recherche d’un cliché similaire. Vu la fréquentation rendant dangereux l’accès au bord de falaise et l’impossibilité pour nous d’apprécier la vue, nous ne tenterons même pas une photo. Le soleil se couche dans notre dos, laissant avec lui son public pour la plupart victimes des réseaux sociaux.

Nous passerons la nuit dans un BLM à proximité du Glen Canyon. Les BLM sont des terrains publics où il est autorisé de dormir où bon nous semble. Dans cette partie des Etats-Unis, il y en a à foison et toujours idéalement placés ! Celui de Page nous aura quand même valu un ensablement rapidement géré à l’aide du kit pelle / tapis de sol !

Parfaitement confondu dans le décor, le lac Powell n’a rien de naturel, il est le résultat de la construction d’un édifice humain assez récent datant de 1957. Avant la construction du barrage de Glen Canyon visant à contrôler les crues du Colorado, il n’y avait absolument rien sur ce territoire Navajo. Ceci dit, aujourd’hui, mis à part Page, il n’y toujours rien autour.

La ville, née sur l’impulsion du barrage, ne présente aucun intérêt, mais sans s’en douter à l’époque, l’existence du lac Powell a crée une industrie touristique impressionnante ! Le week-end du Memorial Day n’arrageant rien, des millions d’américains et autres, débarquent équipés de leur RV tractant scooter de mer et hors-bord. Installés sur la plage de Lone Rock, nous sommes édifiés par le son des engins nautiques et les RV alignés au mètre près sur les 3 km de la plage. Le lac Powell est devenu un terrain de jeu pour grands enfants ! Et comme si cela ne suffisait pas, l’intérêt « énergétique » du barrage commence à être mis en doute. Nous fuyons Page et le lac pourtant si singulier et surprenant au milieu de ces roches alternant les rouges, orangés et jaunes. Ce genre d’étape fait parte du voyage où il y a souvent un fossé entre les attendus et le perçu…

4 juin 2018by Cécile
Etats-Unis

California – 2

Nous laissons derrière nous San Francisco et la côte Pacifique pour la retrouver du côté de Portland d’ici fin juin… En attendant c’est avec un véritable collier de parcs nationaux que nous avons rendez-vous à commencer par Yosemite et la Death Valley pour terminer notre virée californienne. C’est précisément à ce moment que la Californie va nous séduire pour de bon entre ses sommets enneigés, ses sources chaudes et ses forêts à n’en plus finir. L’entrée sur Yosemite annonce aussi le retour de la fraîcheur… à bouger ainsi, le temps devient un vrai yo-yo !

L’entrée de ces grands territoires de l’ouest nous donne l’occasion de remercier Laurence et Tristan des Babzouk pour nous avoir transmis leur pass « American the beautiful » ! Grâce à cette carte, nous pouvons accéder gratuitement à tous les parcs et recreation area nationaux. Pour préciser la carte, valable 1 an, vaut 80$, et une entrée dans un parc peut coûter jusqu’à 30$.

National Park de Yosemite : un petit air de chez nous

Imaginez-vous un bon de 10 000 ans en arrière et vous devinerez aisément la taille du glacier qui occupait jadis cet espace. Ne reste aujourd’hui que la Merced River qui serpente au milieu d’une vallée fertile recouverte de majestueux pins. La vallée est encaissée par des falaises blanches et abruptes toutes bâties dans un solide granit et parsemées de hautes cascades. Le Half Dome et El capitan, deux géants monolithes, marquent l’entrée de cet immense terrain de 1450km de randonnée où nous sommes restés 4 jours.

Ce National Park est prisé des familles citadines venant trouver ici air frais et loisirs en plein air. Les accrocs de grimpe et de trails se mélangent parmi tout ce beau monde pour créer un public aussi diversifié qu’épanouit. A Yosemite, tout le monde à l’air heureux ! Par contre, pour s’assurer une place où dormir dans les campings du village, il faut s’y prendre des mois à l’avance…!! Ce qui évidement ne fût pas notre cas et sans surprise nous savons aussi qu’il est impossible de bivouaquer dans l’enceinte des Nationals Parks. Autant ne pas le tenter, l’amende est salée !

Usant un peu de notre expérience, nous profiterons d’un camping intérieur du parc, affichant complet, en sollicitant la gentillesse des hosts. Il est un peu tard et jouant sur la fatigue, il parvient à nous trouver une place libérée par des usagers partis avant l’heure. Pour le paiement, ça marche sur la parole, les Américains adorent ça ! Il nous remet un ticket qu’il nous faudra remettre le lendemain au bureau des réservation et s’acquitter de 26$. Camping sans eau et sans douche, autant dire que c’est pas donné. Nous occupons une place déjà payée alors nous n’allons pas verser le double du prix pour gonfler leur quantité de beurre dans les pop-corns ! Et si jamais, un campeur veut se laver, ça lui coutera 5$/douche !! Là aussi, nous avons un peu abusé en jouant à catimini. Après 3 semaines sans voir de l’eau clair, c’était une question de survie…

Pour les autres nuits, nous ferons l’effort de ne pas exagérer en dormant à l’extérieur du parc dans un coin de forêt. Là où se retrouvent tous les randonneurs dépourvus de camping. Notre nuit en camping, nous aura aussi permis de tester le box-food. Il est obligatoire de vider son véhicule de tout ce qui est odorant, surtout en sortie d’hibernation. En cette période, les ours ont la dalle et mieux vaut tout mettre à l’abri. Dans les consignes, il est même demandé de ranger crème solaire, dentifrice et rouge à lèvres… Les ours doivent aussi avoir envie de se refaire une beauté après tant de sommeil ? Bref, tout le monde se plie docilement à la règle, je ronchonne voyant là plus de temps perdu, mais Rodolphe s’y tient aussi et il ne souhaite pas voir les griffes d’une bête déchirer la toile du toit (avec les filles à l’intérieur).

Plus sérieusement, l’ours est bien présent dans la vallée, les signalisations et rangers ne cessent de rappeler à l’ordre avec des conduites de base à respecter : pas d’alimentation dans les voitures prioritairement (ils peuvent les défoncer), ne pas les approcher, ramasser tout son sac à déchets la nuit. Pour cela, les box-food sont même placées dans les parkings et surtout sur chaque emplacement de camping. Malgré tout ça, à chacun de nos pas, nous guettons impatiemment sa présence !

Après ces questions pratiques, attaquons enfin le vif du sujet : la randonnée !! Quelle joie de pouvoir arpenter à nouveau les sentiers de montagnes, cernés de cascades bouillonnantes chutant à plus de 1000m d’altitude. Préférant découvrir la diversité des paysages de Yosemite, nous avons opté pour trois randonnées moyennes sur près de 40km de randos plutôt qu’une grosse sportive :

  • Merced Grove et ses séquoias géants : randonnée A/R trop courte et seulement quelques séquoias égrainés en bout de sentier

  • Miror Lake et le fond du canyon de Tenaya pour se confondre dans un tableau d’artiste

  • Vernal et Nevada Falls : des cascades bouillonnantes

Le luxe des Nationals Parks est d’offrir une multitude de randonnées mais surtout de nombreux points de vue accessibles en voiture pour les moins marcheurs. A l’Américaine quoi ! Ainsi Glacier point, Tunnel view  et la cascade de Bravefield sont l’un des nombreux sites qui voient défiler tous les visiteurs du parc et qui franchement offrent des panoramas exceptionnels. Le regret, c’est de les découvrir saisi d’assaut par tous les amateurs de selfies et photographes, trépied au sol, attendant patiemment la meilleure lumière. Deux sports nationaux !

Pour quitter le parc, nous ne pourrons pas comme souhaité sortir par la Tioga Pass pour rejoindre directement Mammoth Lake. Et oui, entre Yosemite et Mammoth Lake, il y a la Sierra Nevada à traverser, chaine portant le mont Whitney, plus haut sommet des USA à 4000 m (hors Alaska et Hawaï). Ce col d’été, au centre du parc, n’est pas encore dégagé en cette saison. Nous voilà contraint à revenir sur nos pas pour une bonne journée de détour par le Nord sur le Sonora Pass. La bonne nouvelle, c’est qu’en partant nous aurons vu notre 1er ours ! A seulement 30m de nous, nous pouvons l’observer sans difficulté. Il a tout l’air d’un animal doux et paisible vers lequel nous aimerions nous lover pour se blottir le temps d’une nuit !!

Le Sonora Pass : un col à 3000m pour basculer de l’autre côté de la Sierra Nevada

Le passage de ce col d’altitude nous permet d’éviter les autoroutes et d’atteindre une région au passé volcanique et pour y arriver nous retournons directement en hiver ! Ce choix de la montagne nous coûtera malgré tout la visite de Sequoia National Park. Et oui, nous découvrons après coup qu’il n’y a pas d’accès au parc par l’est…

Quelques boules de neige, de magnifiques lacets, des sommets et vallées enneigés, le tout en tatane. Nous avions un tantinet oublié la sensation du froid. L’objectif de cette traversée par le nord est de se faire plaisir dans les sources chaudes de la région avec un passage par Mono Lake.

Les sources chaudes de Tavertine

Pour mieux apprécier le lieu, nous dormons sur place pour disposer des bassins à la fraîche à peine réveillés. Une légère odeur soufrée, une eau à 39°C, royal ! Le paysage semble torturé par une activité volcanique encore bien présente. Le sol bouillonne de partout, minéraux en abondance, quasi désertique avec la Sierra Nevada en toile de fond.

Le lac de Mono Lake

Pas bien loin de Tavertine, les tufas de Mono Lake surprennent à nouveau. Les tufas, sortes de concrétions calcaires, sont visibles suite à une baisse considérable du niveau d’eau du lac. Comme dirait Clémentine, le lac est beau et moche à la fois. Le temps capricieux nous offre une fenêtre pour se saisir de l’originalité de ce lac. Nous n’y ferons qu’un saut le temps d’une demi-journée.

La rivière chaude de Keough

Toujours en longeant la Sierra Nevada, les sources chaudes de Keough conjugue tous les critères pour être notre favorite. Van placé au bord du ruisseau, température du bain, eau transparente, fond sablonneux, silence et personne en vue.

Les Alabama Hills à Lone Pine : notre 1er vrai désert !

Avant d’entrer dans la Death Valley, nous passerons le weekend dans un site surprenant et complètement libre d’accès pour bivouaquer où bon nous semble au pied de toutes ces formations géologiques. Après un long travail d’érosion, se dévoile aujourd’hui un formidable terrain de jeu au milieu d’énormes roches à escalader face au Mont Whitney. Certaines sont particulières et attirent à elles les amateurs de photos pour saisir des clichés toujours plus inédits. D’autres font simplement la joie des filles qui partent en expédition sur cet immense terrain à la recherche de la cabane pour y passer la journée à observer l’horizon à la jumelle. C’est aussi pour nous le retour du soleil et de la chaleur.

Cuisine

La Death Valley : stock d’eau en prévision !

Valentine l’attendait avec impatience, et nous y voilà déjà. Pourtant… la vallée de la mort nous laisse un peu sur notre faim. Ce National Park, vu ses conditions extrêmes n’est avant tout qu’un trip voiture avec des vues à observer. En mai, les températures sont déjà très très élevées, du 39°C à l’ombre et des rafales de vents chauds. La chaleur sèche accable la lenteur de nos pas et aucune randonnée n’est faisable dans ces conditions. Plusieurs zones se distinguent malgré tout, c’est surtout la lumière du soleil qui transcende les palettes de couleurs sur ces paysages surprenants. Le meilleur moyen pour découvrir toute la beauté de ces lieux est donc de jouer de la montre dans son circuit et c’est ce que nous ferons ! Pour y arriver, nous dormons sur le camping du bled, arrivés tard et partis à l’aube, nous n’acquitterons aucun paiement.

Mesquite Flat Sand Dunes : 15h de l’après-midi. Une fournaise !

BadWater : 18h. Chemin de sel à perte de vue

Artists Palet : 20h. Silence et arc en ciel

Zabriski point : 5h30, les yeux encore collés

Une dernière source chaude pour quitter la Californie : Tecopa Hot Springs !

Et si nous allions nous rafraichir après cette cuisson dans le désert ? Rien de mieux que de tomber sur Tecopa Hot Springs. Ce spot est complètement improbable : un véritable oasis dans le désert, ou même mieux, une baignoire et le salon dans le désert !  Les cocotiers et palmiers sont mêmes de la partie pour nous apporter toute l’ombre nécessaire. Viendra se joindre à nous, Fanny et Philippe au début de leur trip et partis pour 1 an sur les routes des USA, du Canada et de l’Amérique du Sud. Depuis cet oasis, Rodolphe et les filles iront même se faire balader en quad par un Russe qui nous dit avoir trouvé une meilleure source plus loin. Au final, loin d’être mieux mais initiation quad réussit !

Valentine se transformera en chasseuse de taons malveillant en claquant pas moins de 17 bestioles qui viennent perturber notre paradis. A la nuit tombée, plus d’insectes, une myriades d’étoiles scotchés sur notre toit. L’ambiance est relax, c’est agréable de retrouver des compagnons de route, ça faisait longtemps ! Pour clore cette journée, nous filerons en douce à deux pour un bain de minuit, seul mouvement des dernières flammes du feu.

Rebelote au matin pour un réveil en douceur ! Chacun reprend ensuite sa route. De notre côté c’est le Nevada que nous visons pour le soir même. Après la baignade matinale, un deuxième cadeau viendra parfaire notre journée avant d’arriver à Las Vegas. Une halte importune pour rechercher une laverie et voilà qu’une salarié d’un camping nous offre deux machines à laver et deux séchages pour nos kilos de linge sale se cumulant depuis près de 2 mois… A ce stade, c’est une bénédiction !!

A la recherche de l’ombre

Ce spot à Tecopa immortalise notre séjour en Californie, cap maintenant vers Las Vegas ! Même si nous n’avons pas particulièrement d’intérêt pour ce parc d’attraction, il est cependant un point géographique incontournable pour accéder aux trésors géologiques de l’Utah…

28 mai 2018by Cécile
Etats-Unis

Californie – 1

Adaptation…

Il est tôt dans l’après-midi quand nous franchissons la frontière Mexique / USA. Après avoir plié le repas avec Robert et Michelle, nous traversons la forêt rase de Cleveland pour rechercher un bivouac comme nous les aimions en octobre dernier : forêt / coin feu / table pique-nique / silence. En chemin, tout est si propre que quelque chose semble clocher. Les abords de route, la route elle-même, les jardins des habitants, la qualité de l’environnement, tout est si différent en si peu de temps que s’en est déstabilisant ! Au campement de la forêt, eau potable à disposition et propreté intégrale, la zone est passée en revue tellement l’adaptation est longue. Comment sur si peu de distance, un même territoire géographique peut devenir si radicalement différent ?  Deux gouvernements, deux cultures, et un nouveau choc dans le sens retour ce coup-ci ! Ceci dit, le poste de frontière de Tecate est vraiment confortable. Les extrêmes étaient encore plus prononcés entre le Texas et Nuevo Laredo à l’automne dernier. Seulement 2 sec suffisaient pour être propulsés dans un nouveau monde.

Depuis la forêt de Cleveland, nous prendrons presque deux journées pour nous réhabituer à notre nouveau terrain de jeu des prochains mois. Ah si, Alléluia, nous avons eu la souris ! Elle ne fera pas sa conquête de l’Ouest avec nous…

Si tu n’as pas vécu les bouchons de Los Angeles, alors tu as raté ton voyage !

Se frotter à la circulation de Los Angeles… quelle drôle d’idée ! Nous voulions simplement remonter au plus vite sur San Francisco… Et puis, pour être encore plus sots, la folie nous a pris de vouloir nous rendre sur Venice Beach pour frimer avec une sortie roller au milieu des bodybuilders. Juste histoire de toucher le kitch du bout des orteils ! Au final rien de tout ça, seulement 5h de bouchon sur les autoroutes qui s’emmêlent sur 12 voies chacune et à notre grande surprise, la trottinette (électrique) a évincé les mythiques rollers ! A errer ainsi, nous découvrons dans notre grande ignorance ce qui fait la popularité de la plage, le fameux Pier de Santa Monica marquant la fin de route 66. A l’autre extrémité de cette plage, nous arrivons jusqu’à Venice Beach repère de toxicomanes et SDF fantomatiques. Avec ça, il ne reste plus qu’à regagner le van, Los Angeles c’est pas pour nous et définitivement nous n’avons aucune envie d’y passer du temps.

Nous dormirons sur la driveway de Carole en boondocking avant de reprendre la route le lendemain… avant un petit détour dans l’immense mégapole. Nous sommes partis pour nous engager sur de nombreux kilomètres dans les 4 mois à venir et les filles ont épuisé leurs stocks de livres depuis un moment. Nous craquons pour un outil qui nous manque depuis le début du voyage : une liseuse. Pas de bol, la boutique Amazon se trouve en plein coeur de Beverly Hills ! Saisis par la chaleur de la région et un peu désarmé par toutes ses proportions, on se laisse glisser dans cette folie traversant  Hollywood et Beverly Hills au frais dans l’habitacle à l’air climatisé. Mais alors quelle récompense de voir les fille si heureuses du cadeau et désormais à pouvoir avaler un livre tous les 3 jours.

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Break mérité à Laguna Moutain

Afin de se diriger sur San Francisco, nous faisons le choix de la route intérieure plus que la Highway 1 pour apprécier un bivouac en pleine forêt. La route côtière n’a pas bonne réputation, entre ses nombreux tronçons fermés et l’absence de spot gratuit, nous ne voulons pas être pris au dépourvu. Mieux vaudra assurer un crochet vers Garrapata State Park pour apprécier les beautés de la côte sans se pénaliser. Les pompes à pétrole et les champs agricoles s’étendent à perte de vue sur notre axe autoroutier. Nous retrouvons les mexicains en plein travail dans une agriculture intensive et le mot est faible…

Rapidement, la forêt gagne du terrain et les passages de petits cols nous mènent droit dans les reliefs de Laguna Mountain. Bien heureux, nous trouvons un coin idéal pour passer un weekend hors des sentiers battus en Californie. Grasses matinées, pulls et chocolats chauds après randonnées, nous sommes comme à la maison, la présence des crotales en plus ! Tout le monde s’occupe tranquillement, le silence est incroyablement roi et chacun le savoure. Nous en profitons pour travailler les grandes lignes de notre itinéraire sur les Etats-Unis en reliant tous les bons plans repérés et collectés. Le pays est immense, alors mieux vaut prendre de la hauteur en traçant notre fil rouge.

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Highway 1 : Aller / retour entre Monterrey et Byxbee Bridge par Garrapata State Park

La Highway est souvent fermée pour dégâts naturels, nous optons pour la rejoindre sur une de ses portions les plus réputées entre Carmel Highland et Big Sur par le Garrapata State park. Nous ferons un petit aller / retour de 20km pour nous faire une idée de cette côte si célèbre avant de remonter pour de bon sur San Francisco.

Ce crochet valait largement le détour ! En cette saison, le printemps se réveille et les fleurs tapissent les mousses et plantes marines accrochées aux falaises. La côte est déchirée, en étant située sur la faille de San Andréa et percutée par les houles de l’océan, elle nous offre un magnifique spectacle visuel. Le temps est clément, le pique-nique sur la plage bucolique à souhait, les otaries sont à l’eau sous le fameux pont photogénique de Byxbee. On ne cesse de se répéter à quel point c’est trop joli !

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San Francisco : The City by the Bay

Au loin les deux piles rouges du Golden Gate signalent notre arrivée imminente sur la city. Ce soir, nous dormirons au pied du Golden Gate ! A le voir ainsi, tout le monde est excité, San Francisco reste un mythe sans pouvoir nous l’expliquer. La ville charme de suite. Depuis le port de Sausalito, nous avons une vue imprenable sur le pont. Baleines et dauphins occupent la baie sous nos yeux, tous les matins nous aurons droit à un véritable ballet. Les températures sont par contre beaucoup plus fraiches, les soirées se finirons à l’abri du van !!

Au matin, un épais brouillard colle le pont. Les vents chauds des terres viennent rencontrer la fraicheur de l’océan Pacifique créant ce brouillard qui fait la joie des photographes. Rodolphe est lui aussi comme tombé amoureux du pont rouge. Il se met en quête de le prendre sous toutes ses coutures à la recherche du meilleur angle de vue.

Bivouac bien panoramique…

Au delà de la visite à pied de San Francisco dans ses quartiers populaires et sur ses piers, ce sont aussi ses rues pentues qui participent à sa réputation. Impossible alors de ne pas se faire un trip-van pour se saisir pleinement de cette impression si unique  en ville, d’autant que la circulation est réellement fluide ! Dans le quartier de Russian Hill, les rues sont inclinées à plus de 45 %, l’accès aux bus et vans carrément interdit. Nous nous en apercevrons après coup ! Idem, sur la mythique Lombard Street qui en plus est serrée en lacet de chaussure ! Clémentine nous fera remarquer que toutes les voitures sont stationnées avec les roues avant braquées côté trottoirs, mieux vaut être prudent !

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Les piers 39 et 42 voient converger tous les touristes de la ville autour de leurs attractions phare : le départ pour l’île d’Alcatraz et les otaries qui ont élu domicile précisément sur le pont 39.  C’est à se tordre de rire que de regarder leur cirque, un animal qui n’a de grâce que dans l’eau. Pour Alcatraz, personne n’est emballé à l’idée d’aller visiter la prison alors que tout le monde n’en dit que du bien. Depuis le début du voyage, nous avons toujours été guidé par nos envies plus que les devoirs, ce qui fait que nous ne pourrons pas décrire en image la vie des prisonniers d’Alcatraz !

Depuis le quartier de Balmy Alley dans Mission District, nous marchons vers les fresques murales qui rendent hétéroclite le style de San Francisco. Plus loin, les maisons de style victorien s’offrent aux habitants plus aisés. Même le quartier financier qui se confond avec le quartier chinois reste agréable. C’est pour dire comme San Francisco est vraiment agréable. Il persiste cependant un clivage fort dans la société. Nous avions vu beaucoup de pauvreté au Mexique et en Amérique centrale, mais là, les grandes villes de l’ouest des Etats-Unis nous mettent face à une misère humaine. L’homme ne devient plus qu’un fantôme de lui-même et une ombre dans la société.

Le vent froid devenant saisissant et la douche désormais un impératif, nous reprenons la route après trois jours sur San Francisco pour rejoindre notre 1er national parc à Yosemite. Avant de quitter la ville, nous faisons un détour par Sausalito et ses maisons flottantes à Marin City, un quartier où l’on se verrait tous vivre.

22 mai 2018by Cécile
Mexique

Baja California

La frontière de la Baja-California Sur se trouve juste après Guerrero Negro, nous changeons encore de fuseau horaire, à présent 9h nous sépare de la France. La Baja-California (nord) va maintenant nous mener droit sur les Etats-unis par le petit poste de frontière de Tecate en passant par la Bahia Los Angeles en mer de Cortez, la côte Pacifique et la route des vins.

Côté mer de Cortez : la Bahia Los Angeles, baie sous le vent

  • Ecocamping Archelon

La nuit difficile de la veille a fait ressentir le besoin de sieste à l’ombre et surtout de douche chaude après tant de jours sans eau douce. Une fois n’est pas coutume, nous irons nous poser dans l’éco-camping de la Bahia Los Angeles pour bien récupérer. Le palapa est si grand et si protecteur des vents que l’on s’y installe comme à la maison. Condition idéale pour se remettre d’aplomb et rejoindre les copains qui montent en notre direction. Une seule route traverse ce désert, c’était quasiment impossible de ne pas se revoir.

  • Playa La Gringa

Ensemble, nous testerons les meilleurs bivouacs « pieds dans l’eau » sur la pointe de la Gringa. Dauphins au réveil, myriade de mouettes et goélands à nos côtés, l’ambiance de la baja est réellement extraordinaire. Nous jouissons ici de nos meilleurs spots mexicains malgré un vent capricieux et intense qui balaye la baie en permanence. Ce vent venant du Pacifique ne nous aura pas épargné, et c’était devenu classique de chercher à lui faire obstacle avec le positionnement de nos véhicules.

La différence d’âge des enfants n’empêchent pas les jeux et explorations en tout genre. En grandissant pendant le voyage, Clémentine a gardé plaisir à s’amuser avec les tout petits. Elle aimera tout autant partir pêcher en kayak avec Mathieu, que jouer à cache-cache avec Paul et Louis. Pour Valentine, rien n’a changé elle reste la même joueuse !

A l’image d’un désert, les journées sont chaudes, le vent souffle en rafale, et les soirées sont fraiches à peine le soleil tombé. Notre dernier spot à la Gringa aura été celui du répit permettant de clôturer notre passage à la chaleur du feu.

Campo Archelon
2 poissons pêchés chacun !

Côté Pacifique : de San Quintin à Tecate

  • San Quintin

Sans surprise de retour sur l’océan, le froid est au rendez-vous depuis la plage de San Quintin. Pulls et pantalons sont portés par tous les mexicains habitués à des températures moins favorables que plus au Sud. L’hôtel de la Mision Santa Maria, face à la plage, nous accueille gracieusement le temps d’une nuit. Plan idéal pour disposer d’un espace intérieur au chaud et éviter ainsi de subir les affres d’un hiver imprévu pour nos corps habitués au soleil. Hôtel chic et clientèle américaine, on se sent déjà de l’autre côté de la frontière de plus en plus proche. Ce répit est favorable pour une paperasse dont nous ne ferons pas l’exception : les impôts !

La plage est magnifique, recouverte de petites dunes aux variances de sable noir et blanc et parsemée de coquillages caractéristiques présentant une rosace en son centre. Ils sont partout par centaines, pas difficile de les dénicher.

Au cours d’une nuit fraîche, nos sens seront réveillés par un curieux petit bruit. Après inspection intérieur et extérieur du van, plus de doute, un rongeur s’est invité dans le moteur. A la lumière de la frontale, Rodolphe parvient à dénicher deux petits souriceaux bien lovés sur une mousse isolante de la batterie transformés en nid. Mettre les petits dehors pour attirer la mère n’y fera rien. Chauffage dans le système d’aération et moteur allumé non plus. On se rendort, boule quies à l’appui, en espérant juste que la souris ne s’attaque pas au système électrique. Au lendemain matin, la bestiole est toujours là. En attendant de trouver une tapette à souris on l’emmène malgré nous vers les Amériques en laissant ses petits au Mexique…

Des souriceaux dans le van !
  • La Ruta del Vino

Afin d’éviter l’une des plus grosses frontières terrestres au monde, nous prenons l’option d’une petite frontière voisine en empruntant la route des vins. En chemin, nous observons silencieux le travail d’une main d’oeuvre sous-payée dans des serres gigantesques qui nourrissent les supermarchés américains. Tout ce qui est produit ici est directement acheminé à la frontière, croisant en même temps le nombre considérable de migrants qui recherchent un eldorado.

Nous avons quant à nous une dernière nuit à célébrer en quittant le Mexique. Pays qui nous a totalement enchanté malgré ses dysfonctionnements coutumiers de tous.

Le hasard nous mènera sur les 8ha du domaine de Castillo Ferrer. Seule vinicola ouverte à 18h ! A peine arrivés, il nous ravit par ses arbres fruitiers et ses aménagements en bois. Les fleurs de pommiers, d’orangers, de mandariniers ou de citronniers embaument le domaine et les vins ravissent nos palais. Pour finir la dégustation, Evenado nous laissera dormir près de ses vignes et dans le courant de la soirée, il viendra nous chercher pour nous joindre à sa famille, échange précieux d’une dernière soirée que nous voulions mémorable.

Nous discuterons vignes et travail. Les faibles pluies d’hiver offrent des conditions de culture idéale pour la vigne, à elle seule elle occupe 85% de la production mexicaine, un bon chef d’équipe peut espérer 300 à 500€/mois.

Si près de la frontière nous pouvons parler du mur de Trump actuellement en cours. Pour eux, il ne servira à rien même si il faut réguler cette immigration dangereuse pour l’homme lui même. La majorité est issue de l’Amérique centrale et tous recherchent un improbable meilleur aux Etats-Unis. Ces clandestins meurent dans les trains de marchandise contrôlés par la mafia, séjournent en prison du mauvais côté de la frontière ou tombent simplement dans la misère.

Passage de frontière : retour aux States et adios Mexico !

Nous passerons la frontière avec Michelle et Robert, couple de retraité amoureux du voyage en Defender et présent en même temps que nous au poste de frontière côté Mexique. Autant il y a un grillage de 3m de haut sur des km de long qui coupe la ville de Tecate en deux, autant les agents d’immigration ne sont absolument pas regardant sur notre venue aux USA. Un passeport européen est un sésame facilitateur dans ce monde. Le passage Mexique / Etats-Unis aura été le passage de frontière le plus simple que nous ayons fait ! Aucune importation du véhicule à faire, 6$/personne, une adresse au pif à 20km d’ici et les voilà satisfait pour nous accorder de nouveau 3 mois de séjour à la conquête de l’Ouest. Heureusement qu’un ultime contrôle de police mexicaine nous aura fait vivre une dernière fois l’ambiance hors-cadre avant de retrouver la rigueur américaine. Le policier en question nous force à nous rabattre toute sirène hurlante. Nous sommes soi-disant à 110km/h au lieu des 60 réglementaire. Absolument impossible, nous lui tenons tête et proposons de discuter plutôt que de payer comme demandé. Une fois sur le bas côté, nous ne reverrons même pas le corrompu qui a préféré gagner son temps ailleurs. Ils vont nous manquer ceux là !

La Baja fût une excellente porte de sortie pour quitter pleinement le Mexique, intense et reposant à la fois. C’est un trésor de faune terrestre et marine. Les bains de mer font office de douches et permettent de s’auto-suffire sur des bivouacs exceptionnels.  L’heure est maintenant venue de conquérir l’ouest des Etats-Unis. Nous sommes parfaitement dans notre tempo et nous donnons 2 mois pour atteindre l’île de Vancouver au Canada. Les filles s’étaient mises à l’espagnol avec plaisir et facilité. Nous espérons qu’elles remettront la même volonté sur l’anglais ! L’adaptation sera certainement difficile, l’arrivée dans les grandes mégapoles américaines risque de bousculer… L’aventure va changer de goût !

13 mai 2018by Cécile
Mexique

Baja California Sur

La péninsule de la Baja California est en réalité séparée en deux états : La Baja California Sur et la Baja-California. Plus de 1600km séparent les deux extrémités de la péninsule : Cabo San Lucas et Tijuana, ville frontière avec les Etats-Unis. Nous prendrons près de 3 semaines pour remonter vers le nord en serpentant sur la seule route principale qui traverse la Baja, la Mex 1. Longue et désertique route qui sillonne à travers tous les recoins de ce qui fût pour nous un paradis du nomade ! L’intérieur de la Baja n’a pas d’intérêt autre que son désert et le panorama offert en roulant, mais c’est surtout sur le long des côtes que se dévoile tout le potentiel du trip. Les plages côté mer de Cortez sont absolument superbes, toutes d’un bleu turquoise sous un soleil de plomb, et le côté Pacifique embarque directement en hiver sur des côtes déchiquetées par la houle.

Les plages côté mer de Cortez sur la Baja Sur

Entre La Paz, la Bahia Conception et la Bahia Los Angeles, il y en a pour tous les goûts !

La Paz : Balandra, Tecolote et les requins baleines

Une fois débarqués du bateau sur La Paz, nous filons avec Mathieu et Séverine sur la magnifique plage de Balandra. En pleine après-midi, les baigneurs sont nombreux et les nuées de mosquitos (sunfly) s’installent rapidement à la tombée du jour. Nous ne resterons pas longtemps sur cette crique où l’eau se retire à marée basse créant une immense piscine pour enfants !

Les sunflly nous feront quitter cet oasis aux eaux turquoises pour trouver refuge sur une plage voisine à Tecolote. Ici pas de mangrove, donc pas d’assaut de moustiques cannibales. La plage est si belle que nous y resterons 3 jours sans dépenser un sous. Les enfants se régalent et nous nous délectons de cette vie paisible bercée par les vagues !!

La baie de La Paz est réputée pour la présence de requins-baleines. Tous ensemble nous sortons de la plage le temps d’une après-midi pour aller nous frotter à la bête. Les enfants sont sur-emballés et nous croisons les doigts pour être sûr d’en croiser au cours de l’excursion rudement discutée avec les nombreux rabatteurs sur le port de La Paz. Nous partons en mer avec deux gars qui semblent bien maitriser leur affaire, et après une petite demi-heure de naviguation ils nous pressent direct à nous équiper, les requins sont déjà à nos côtés ! A partir de là, vont s’enchainer plus de 2h de plongées successives par groupe de 3. Le mammifère est ultra-rapide sous l’eau et à chaque interception nous ne parvenons qu’à le suivre sur 5 min. Mieux valait être bon nageur pour apprécier toutes ces poursuites aquatiques ! Se retrouver nez à nez avec la gueule béante d’un requin-baleine procure une sensation énorme, un mélange d’appréhension mêlée à une grosse dose d’excitation. Vraiment sensationnel. Sur le retour, les filles n’en reviennent toujours pas d’avoir nagé avec un requin-baleine !

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Bahia Conception : make your choice !

  •  Playa Juncalito (avant Loreto)

Peu avant d’arriver sur Loreto et la Bahia Conception, nous faisons un arrêt le temps d’une nuit sur la plage sauvage de Juncalito : crique de sable noir encerclée de cocotiers.

  • Playa Armenta

Playa Armenta c’est notre plage favorite sur la bahia. Grande crique isolée des snow-birds et une eau translucide pour snorkeler. Un gars un peu spécial assure son « entretien ». Nous le paierons à coup de bière pour rester ici au coin d’un bon feu. Il nous parle de meurtre ayant eu lieu ici, de lumières rouges tombant du ciel et de flammes sortant du sable, à 1ère réflexion les filles ne sont pas emballées de rester ici ! Dans la foulée, un petit couple s’ensable bien proprement sur la plage, c’est l’occasion de rapprocher les véhicules éparpillés sur la plage pour aider les malheureux et finir avec un apéro collectif.

  • Playa Requeson et Santispac

Deux belles plages très prisées de la Bahia. Elles n’auront pas su nous retenir… un effet parking trop important à notre goût. Ces plages font souvent le choix des fameux snow-birds et de leurs imposants RV. La Baja-California, réputée pour ses conditions climatiques ultra-favorables, favorise la ruée vers le soleil des canadiens et des américains. Préférant passer leur hiver au chaud, ils migrent comme les baleines vers une destination ensoleillée pendant plusieurs mois. Le Mexique s’est parfaitement adapté à cette migration en affichant des prix en dollars, en aménageant des palapas en bord de plage et en développant un tourisme orienté sur la mer et l’océan. En cette saison, beaucoup d’entre eux sont remontés et les plages sont quasiment désertes.

  • Playa El Coyote

Plage à quadruples intérêts !!

  • Plusieurs requins-baleines ont élu domicile dans la crique. Il est très facile d’aller les taquiner à la nage ou depuis ses propres embarcations. Avec nos petits matelas gonflables nous sommes bien moins rapides que des canoës ou paddles, mais quand à 6h du matin, un aileron se détache hors de l’eau, il devient irrésistible de ne pas tenter la filature. Et à grand coup de brasses, nous aurons réussi !
  • Sous la nuit noire, les plancton (pêché-mignon des requins baleines) deviennent fluorescents, rendant aussi lumineuses Les éclaboussures des poissons, magiques ! L’effet est garantie en courant dans l’eau.
  • Habituellement payante, elle offre du confort d’installation avec de beaux palapas mais en arrivant après 18h et en repartant avant 12h, nous pouvons profiter de la plage sans payer. Astuce d’habitués de la Bahia Concepcion !
  • Les pêcheurs proposent d’embarquer sur leur bateau pour découvrir les îlots voisins. Nous partons avec Bernardo qui sans s’en douter ira nous pêcher des coquillages et noix de St Jacques pour nous préparer un festin dans la lancha !! La noix fond dans la bouche, c’est un régal sans nom. Seulement à l’aide de sauce salsa, soja et citron dans un fond de bac en plastique. Bernardo peut plonger jusqu’à 10m sans bouteille et ramasser 10Kg de coquillages en 3h de temps. Vendue pour environ 2000 pesos (100€), cette pêche à risque rapporte autant qu’un salarié de station service en deux semaines.
Nager avec un requin baleine !
Les fruits de mer
  • Playa Escondido

Nouvelle plage aménagée en camping avec palapas au bord de l’eau. Personne à qui remettre le coût de la nuit, on s’en tire encore une fois pour rien. Très belle plage, sans aucun déchet, ni PQ volant accroché aux épines de cactus, éloignée de la route et isolée du vent. Pour la 1ère fois, nous dormirons ici toute porte ouverte sans un brin de vent qui jusque là avait l’habitude de se lever la nuit pour secouer le van. Nous sommes bien loin des vents déchainés de playa Tecolote qui avaient fait s’envoler les matelas gonflables au milieu de la nuit. Nous rencontrons plusieurs américains qui vont nous aider à tracer notre parcours sur les USA, jusqu’à nous donner des cartes routières et un atlas de l’Utah. Le must vu la quantité de National Park de cet état. Ils nous conseillent sur les meilleures scenics road de l’ouest américain pendant un apéro à la Bud. Ce soir là, ce sera même hot-dog et whisky sur la plage avec Kyle, de Los Angeles, qui voyage en moto ! Clémentine gardera surtout en souvenir sa terrible nuit d’indigestion de coquillages… Une nuit entière à vomir et à gérer courageusement ses nausées pour ne pas refaire la toiture du van.

La vie côté océan Pacifique

Guerrero Negro : pas de baleines mais des lions de mer

De la Bahia Conception sur la mer de Cortez à Guerrero Negro sur le Pacifique, nous perdons 15°C au cours d’une longue traversée du désert. Conduire sur la Baja s’est aussi jouer avec les distances, c’est classique de pas voir de stations essences sur plusieurs centaines de kilomètres.

La lagune Ojo de Liebre, juste au sud de Guerrero a la particularité d’accueillir chaque année des centaines de baleines venant d’Alaska mettre bas dans ces eaux chaudes et peu profondes. Elles y restent jusqu’à fin mars / début avril. Il est un peu trop tard dans la saison pour avoir la chance d’en observer mais optimistes nous tentons quand même de nous enfoncer vers le fond de la lagune au cas où des bateaux proposeraient encore des sorties… Pour atteindre la lagune, nous traversons d’immenses marais salants aux cristaux blancs, et une fois au campement, tout est désert. Rien, pas une âme qui vive, mis à part des nids de rapaces trouvant ici la tranquillité pour leur petits.

Rien ne sert de rester plus longtemps sur Ojo de Liebre, le lendemain nous filons sur Morro Santo Domingo, sur les conseils d’un artisan coutelier. Parait-il qu’après quelques km de marche nous pouvons trouver une colonie de lions de mer après le village de Jésus-Marie. Nous arrivons sur un minuscule port de pêche en pleine mer, désertique et très bon spot en bord d’océan ! Il nous aura fallu 3km de marche dans un territoire aride bordé par les eaux bleues de l’océan. Peu à peu, les cris des lions nous mettent sur la bonne piste, ils sont tout près ! Il leur a suffit de nous entendre pour se glisser dans l’eau et s’ébattre comme des enfants sous nos yeux. Nous aurons passé un long moment à les observer s’amuser ainsi.

S’en suivra après cette rencontre sauvage, une de ces nuits d’hiver malade que personne ne souhaiterait vivre. Une nuit de ce type, à se vider littéralement sans aucune commodités, reste une illustration parfaite des difficultés rencontrées en voyage itinérant ! Avec Valentine, nous occuperons le lit du bas pour être au plus près de ce qui sera pour nous nos toilettes, tout habillé pour résister au froid extérieur. Heureusement, au lendemain, ce sera une vieille histoire. L’intoxication était sûrement dû à un brossage de dents avec une eau datant du Salvador… Autant dire qu’après ça, le terrain était miné tout autour du van et mieux valait partir vers d’autres horizons !

L’odeur des otaries !
13 mai 2018by Cécile
Mexique

De Mexico à Sinaloa

Une fois n’est pas coutume, cet article traitera non pas d’un état mais de 6 petits états traversés tous assez rapidement. La remontée vers la Baja California est clairement amorcée et la route est encore longue pour atteindre Mazatlán, port d’embarquement vers la péninsule.

Mexico : Ruines de Teotihucan et Tulla de Allende

Méconnaissants encore le Mexique lors de notre 1er passage en novembre dernier, nous étions passés à côté d’un site majeur de la civilisation précolombienne ! Ce site archéologique se situe à un carrefour vers deux régions touristiques de choix, le sud à Oaxaca et l’est du pays sur la côte caribéenne, il est un passage normalement inratable ! Ce coup-ci, Teotihuacan ne nous échappera pas et c’est pour fêter mes 38 ans que nous gravirons les mythiques pyramides du soleil et de la lune. Nous ferons une tarte aux pommes au réchaud pour compléter un bon plat de pâtes ! Les filles sont heureuses de m’offrir chacune un bracelet qu’elles ont réussi à négocier gratuitement et secrètement auprès des vendeuses du site. Les élèves dépassent le maître !! Dois-je aussi dénoncer Rodolphe qui m’offrira une nouvelle paire de solaire échangée contre mes anciennes usées au Décathlon de Querétaro ? A ça, il ajoute même de nouvelles savates trouvées sur la plage, à ma taille, quelle chance ! La famille ne manque vraiment pas de ressources…

Pour en revenir à Teotihucan, la ville aux quartiers résidentiels a été construite vers les 200 avant J.-C. pour rester habitée jusqu’au VIIème siècle. A sa grande époque la cité pouvait compter 200 000 habitants. Aujourd’hui, le site est superbement bien restauré, proposant musées, observations de fresques colorées, multiples tunnels menant à la citadelle et possibilité même de gravir les principales pyramides et contempler la cité dans toute ses dimensions.

Pour apprécier au mieux la visite, nous mettons le réveil au petit matin pour franchir ses portes avant l’arrivée en masse de tous les visiteurs à venir. En dormant à 5 min à pieds de l’entrée 2, nous gagnons en temps de sommeil 😉 A cette heure-ci, il est aussi possible d’assister à l’envol d’une bonne dizaine de montgolfières qui offrent une vue imprenable sur le site au levé du soleil.

Historiquement, la pyramide du Soleil haute de 65m a été construite sur une grotte d’origine volcanique, symbolisant ainsi l’accès au monde des morts. Pour rejoindre la seconde plus haute pyramide du site, il faut déambuler sur la très large allée des Morts, artère principale de Teotihucan où tout est quasi parfaitement symétrique. Pour rejoindre la pyramide de la Lune et La Citadelle à l’autre bout de l’allée, compter pas moins de 3km !

Pour parfaire cette journée, on enfile quelques km afin d’atteindrer un autre site archéologique connu pour ses célèbres guerriers à Tulla de Allende. Il est finalement tôt dans l’après-midi, tout le monde se sent de continuer dans cette lancée pour finir la soirée les pieds sous la table conviviale de Didier et Delphine à Quérétaro à seulement une heure de Tulla.

Quérétaro : break chez les Haecker

Cinq mois plus tard, nous revoilà déjà à Querétaro chez les Haecker qui nous avaient si bien chouchouté en novembre dernier. Les enfants sont heureux de se retrouver, nous aussi et le van a besoin d’une révision chez volkswagen après 25 000 km de bons et loyaux services. Juste un changement d’huile sous l’oeil du pilote et un sacré coup de propre : le voilà comme neuf. Entre les soirées, les rencontres, les p’tits déjeuners piscine et les repas gourmands c’est tout le monde qui est regonflé à bloc au final !

La route vers Guanajuato nous appelle, ce coup-ci on se sépare pour de bon. L’installation mexicaine de nos voisins de Tresserve se passe plus que mieux, on est pas prêt de les revoir de si tôt !

Guanajuato : la ville aux milles couleurs

Ce retour dans le van après quelques jours de « repos » nécessite une adaptation de l’humeur générale. Fini les filets mignons et les lasagnes de Didier, c’est l’heure de retrouver notre pain de mie « bimbo » favori pour l’encas de la journée… difficile de s’habituer au confort !

Mais voilà à peine arrivés, la ville accrochée à la montagne, nous saute aux yeux par ses couleurs chaudes et unies ! C’est superbe et le regain tant espéré nous gagne pour serpenter dans cet arc en ciel qui s’est éclaté sur toutes les façades !

Au coeur de la ville, les parcs accueillent familles, musiciens et orchestres pour apporter une atmosphère douce et chaleureuse. Guanajuato est jeune, dynamique, surprenante et fascinante même ! La ville est sur deux niveaux. Les véhicules circulent en sous-sol entre tunnels et chaussées serrées. La vie s’anime à la surface entre les ruelles colorées et bâtisses ancestrales. Seulement, se  promener sur Guanajuato sous-entend faire souffrir ses mollets. Tout est construit à flanc de montagne et des escaliers sont aménagés pour se faufiler entre les maisons chatoyantes.

A se perdre dans ce dédale de petites rues, nos pas nous mènerons dans le musée le plus horrible jamais visité : le musée des momies. Juste un cauchemar. Pour l’histoire : dans le courant du 19ème siècle, les familles ont eu à payer un impôt pour conserver leurs défunts dans le cimetière municipal. Les plus pauvres ont du se résoudre à les exhumer. A l’ouverture des tombes, il est apparu nombre de corps momifiés naturellement. Petit à petit, ils ont fait l’objet de la curiosité des visiteurs pour quitter les catacombes et se retrouver dans un musée. Aujourd’hui, il est possible de s’offrir un porte-clé de fœtus momifié en guise de souvenir à Guanajuato… La visite du musée consiste à se retrouver face à face avec une bonne cinquantaine de cadavres séchés, à en voir tous les poils des pubis persistants. Tout est dit ! Nous aurons largement préféré faire nos emplettes dans le vieux mercado de la ville datant de 1810. Les plus connaisseur reconnaitront la main de Gustave Eiffel, pas nous… Le retour à la maison se fera à l’aide du funiculaire, disons que c’était pour jouir d’une vue unique plus que pour reposer nos pieds.

Toutes les couleurs et toute l’énergie de Guanajuato viennent réveiller notre âme de nomade qui s’était endormie dans le confort moelleux de Querétaro. Ce soir, nous dormirons face à un superbe panorama depuis le belvédère de Pipila. Ok, nous obéirons et ferons pipi là avant de nous coucher.

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Jalisco : Rio Caliente, la rivière multifonction

En quittant Guanajuato, nous apercevons quantité d’usines japonaises, coréennes et allemandes. Beaucoup d’industries de l’automobile font le bassin de l’emploi avec nombres d’expatriés installés dans la région. Pour ne pas bousculer tout ce petit monde, les panneaux de signalisation sont traduits en trois langues…

Avant de viser la côte, nous faisons escale au bord du Rio Caliente pas bien loin de Guadalajara. L’eau chaude de cette rivière a un effet radical et relaxant sur nos corps !  L’eau du Rio est chauffée par l’activité volcanique de la région de Jalisco. Elle s’est montrée multi-fonctionnelle pour notre quotidien : vaisselle, douche, massage, sieste.

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Nayarit : San Blas et sa mangrove

Pour atteindre les plages de San Blas, nous devons nous résoudre à quitter notre bain. La direction nous fait emprunter la route touristique de la Tequila en traversant la ville du même nom. Des champs d’agaves à perte de vue ! Ne s’appelle Tequila que les alcools issus de cette région. A savoir tout de même que la majorité de cette production est exportée pour une consommation étrangère. Bière ou autres boissons bon marchés sont préférées des mexicains les plus modestes.

La chaine volcanique du Jalisco est également clairement perceptible par les coulées de lave et minis cônes qui fleurissent entre les cultures de cactus et de cannes à sucre. La route vers San Blas, nous mène vers des paysages verdoyants. Les manguiers sont partout et largement irrigués par les eaux de la mangrove. L’océan est tout proche !

Perla et sa fille Perlita nous ont réservé un superbe accueil depuis leur terrain en bord de plage. Comme beaucoup d’autres places de ce type déjà faite, elles mettent à dispo tables et palapas pour profiter de la plage à l’abri du soleil. Les yeux bleus de Valentine font encore fureur, comme ses cheveux. Nombreuses sont les personnes qui flattent Valentine (et son papa). Rassurez vous cela ne participe pas à l’enorgueillir, bien au contraire ! Nos hôtes connaissent d’autres copains de route s’étant déjà arrêtés ici et nous racontent tout sur la ponte de tortues vu qu’une petite association est acollée à leur terrain. La seule ombre à ce tableau est toute petite et vorace : le fameux sunfly, les chiquitos comme ils les appellent ici. Nous on parle de moucherons mordeur, une armée cannibale qui sort au soleil couchant.

Venir sur San Blas, c’est aussi découvrir une mangrove et une faune incroyable, crocodiles, aigrettes, spatules rosées, etc. même pas besoin de faire une sortie en lancha pour observer cette vie animale. En remontant au nord, nous passerons une dernière nuit dans le Nayarit à Teacapa, soleil couchant et piscine avant d’arriver au port de Mazatlàn. En même temps que nous, séjourne sur l’hôtel un séminaire religieux. Le groupe s’enlace, danse, se masse, chante : la foi rend heureux ! Le groupe devait quitter l’hôtel vers 17h « mas o menos », à minuit ils sont toujours à faire des slows au bord de la piscine, la ponctualité mexicaine dans toute sa splendeur. L’histoire ne nous dira pas où ils ont dormi, mais au petit matin c’est un hôtel fantôme que nous avons quitté. Avant de partir, Clémentine apprendra en discutant avec une salarié de l’hôtel qu’il est possible d’être mère de 4 enfants dont un ainé de 17 ans à seulement 30 ans. Une réalité ordinaire au Mexique qui fera bien rire notre jeune femme à voir les yeux ahuris de Clémentine.

Sinaloa : Mazatlán, embarquement immédiat !

Se rendre en Baja California nécessite d’embarquer pour 18h de traversée sur la mer de Cortès. Deux options sont au choix du voyageur véhiculé : Baja Ferries le plus cher, bateau de croisière avec obligation de cabine et TMC, cargo pour le frêt avec possibilité de dormir dans le van. On saisit forcément la 2ème option moins couteuse. Seul inconvénient,  rien ne garanti une place sur le pont supérieur, hors de la cale et des pots d’échappement. La règle c’est « premier arrivé, premier servi ». Autant dire qu’à ce jeu là, nous ne sommes pas les derniers. Un bateau TMC est prévu pour le lendemain après 3 jours sans avoir eu de traversée. Le prochain est prévu dans 3 jours. Il ne faut pas le rater. Sans réservation et pour assurer toutes nos chances, nous dormons sur le parking du port. De la ville, des buildings pointent vers le ciel, la plage les borde sur des km, même le maleçon à l’américaine est là pour visiter Mazatlán.

Nous craignions une nuit bruyante rythmée par les va-et-vient des trucks, mais rien, juste du silence et de la fraicheur pour être frais et dispo à la pesée de 8h. Le café n’est même pas avalé que nous sommes déjà devant la balance obligatoire attendant le gars de service. Au guichet ça s’annonçait mal, le bateau était soit disant complet. Après avoir suivi toutes les procédures, nous arrivons finalement à obtenir nos tickets d’embarquement. Maintenant, il ne reste plus qu’à faire le pied de grue pour s’assurer de stationner sur le pont supérieur du bateau et avoir une vue qu’aucune cabine n’aurait pu nous offrir !

Nous nous étions préparés à passer une longue journée, mais pas à ce point. Il aura fallu pas moins de 8h d’attente entre la pesée obligatoire et l’embarquement. Rodolphe sur la zone de chargement, et nous dans un 2m x 2m à l’ombre dans l’espace extérieur réservé aux passagers. Hugo et sa femme, missionnaire de Dieu, nous tiennent compagnie et entretiennent ainsi notre espagnol. A 16h, de l’agitation enfin, le balai de camions ouvre une place pour le van. Rodolphe peut alors venir nous chercher avant d’entrer à son tour dans l’antre du cargo. Un ascenseur monte le van avec nous à son bord et mieux qu’en rêve, quelques manoeuvres vont le faire se caler dans un minuscule costume taillé sur mesure. La cabine avec vue sur mer est installée. L’excitation fait oubliée les heures de patience, les routiers nous partage leurs bières et offrent des glaces aux filles. La croisière peut démarrer ! Au même moment, nous recevons un message d’une famille française qui sait que nous embarquons pour la Baja, la magie des réseaux sociaux ! Elle souhaite quelques renseignements sur les modalités de traversée. Ils sont à 30 min de Mazatlán. Le retard du bateau est en leur faveur, ni une, ni deux, nous opérons avec brio une négociation avec le capitaine et en moins de temps qu’il n’en faut, leur camping-car occupera les derniers mètres carrés de libre qu’il restait dans la cale. Nous faisons ainsi connaissance avec Mathieu, Séverine, Paul et Louis. Avant de nous coucher serrés à 4 en bas dans notre chambre avec terrasse, nous passerons une excellente soirée avec nos nouveaux potes partis pour un tour du monde sur 4 ans.

Au réveil, sur les flots, c’est avec le sourire aux lèvres que tout le monde ouvre ses yeux pour admirer la vue. La bateau nous a bercé sur un matelas bleu pour nous mener à La Paz sans aucune perturbation. C’était une nuit incroyable où dans les petits réveils nocturnes chacun se réjouissait de pouvoir admirer la myriade d’étoiles dans la nuit noire d’une nouvelle lune. Juste grandiose. Baja California, nous sommes là !!

S’agirait pas de glisser du lit !
Mer de Cortès
Où est caché le van ?
7 mai 2018by Cécile
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“Courir le monde de toutes les façons possibles, ce n'est pas seulement la découverte des autres, mais c'est d'abord l'exploration de soi-même, l'excitation de se voir agir et réagir. C'est le signe que l'homme moderne a pris conscience du gâchis qu'il y aurait à rendre passive une vie déjà bien courte.”

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