California – 2

Nous laissons derrière nous San Francisco et la côte Pacifique pour la retrouver du côté de Portland d’ici fin juin… En attendant c’est avec un véritable collier de parcs nationaux que nous avons rendez-vous à commencer par Yosemite et la Death Valley pour terminer notre virée californienne. C’est précisément à ce moment que la Californie va nous séduire pour de bon entre ses sommets enneigés, ses sources chaudes et ses forêts à n’en plus finir. L’entrée sur Yosemite annonce aussi le retour de la fraîcheur… à bouger ainsi, le temps devient un vrai yo-yo !

L’entrée de ces grands territoires de l’ouest nous donne l’occasion de remercier Laurence et Tristan des Babzouk pour nous avoir transmis leur pass « American the beautiful » ! Grâce à cette carte, nous pouvons accéder gratuitement à tous les parcs et recreation area nationaux. Pour préciser la carte, valable 1 an, vaut 80$, et une entrée dans un parc peut coûter jusqu’à 30$.

National Park de Yosemite : un petit air de chez nous

Imaginez-vous un bon de 10 000 ans en arrière et vous devinerez aisément la taille du glacier qui occupait jadis cet espace. Ne reste aujourd’hui que la Merced River qui serpente au milieu d’une vallée fertile recouverte de majestueux pins. La vallée est encaissée par des falaises blanches et abruptes toutes bâties dans un solide granit et parsemées de hautes cascades. Le Half Dome et El capitan, deux géants monolithes, marquent l’entrée de cet immense terrain de 1450km de randonnée où nous sommes restés 4 jours.

Ce National Park est prisé des familles citadines venant trouver ici air frais et loisirs en plein air. Les accrocs de grimpe et de trails se mélangent parmi tout ce beau monde pour créer un public aussi diversifié qu’épanouit. A Yosemite, tout le monde à l’air heureux ! Par contre, pour s’assurer une place où dormir dans les campings du village, il faut s’y prendre des mois à l’avance…!! Ce qui évidement ne fût pas notre cas et sans surprise nous savons aussi qu’il est impossible de bivouaquer dans l’enceinte des Nationals Parks. Autant ne pas le tenter, l’amende est salée !

Usant un peu de notre expérience, nous profiterons d’un camping intérieur du parc, affichant complet, en sollicitant la gentillesse des hosts. Il est un peu tard et jouant sur la fatigue, il parvient à nous trouver une place libérée par des usagers partis avant l’heure. Pour le paiement, ça marche sur la parole, les Américains adorent ça ! Il nous remet un ticket qu’il nous faudra remettre le lendemain au bureau des réservation et s’acquitter de 26$. Camping sans eau et sans douche, autant dire que c’est pas donné. Nous occupons une place déjà payée alors nous n’allons pas verser le double du prix pour gonfler leur quantité de beurre dans les pop-corns ! Et si jamais, un campeur veut se laver, ça lui coutera 5$/douche !! Là aussi, nous avons un peu abusé en jouant à catimini. Après 3 semaines sans voir de l’eau clair, c’était une question de survie…

Pour les autres nuits, nous ferons l’effort de ne pas exagérer en dormant à l’extérieur du parc dans un coin de forêt. Là où se retrouvent tous les randonneurs dépourvus de camping. Notre nuit en camping, nous aura aussi permis de tester le box-food. Il est obligatoire de vider son véhicule de tout ce qui est odorant, surtout en sortie d’hibernation. En cette période, les ours ont la dalle et mieux vaut tout mettre à l’abri. Dans les consignes, il est même demandé de ranger crème solaire, dentifrice et rouge à lèvres… Les ours doivent aussi avoir envie de se refaire une beauté après tant de sommeil ? Bref, tout le monde se plie docilement à la règle, je ronchonne voyant là plus de temps perdu, mais Rodolphe s’y tient aussi et il ne souhaite pas voir les griffes d’une bête déchirer la toile du toit (avec les filles à l’intérieur).

Plus sérieusement, l’ours est bien présent dans la vallée, les signalisations et rangers ne cessent de rappeler à l’ordre avec des conduites de base à respecter : pas d’alimentation dans les voitures prioritairement (ils peuvent les défoncer), ne pas les approcher, ramasser tout son sac à déchets la nuit. Pour cela, les box-food sont même placées dans les parkings et surtout sur chaque emplacement de camping. Malgré tout ça, à chacun de nos pas, nous guettons impatiemment sa présence !

Après ces questions pratiques, attaquons enfin le vif du sujet : la randonnée !! Quelle joie de pouvoir arpenter à nouveau les sentiers de montagnes, cernés de cascades bouillonnantes chutant à plus de 1000m d’altitude. Préférant découvrir la diversité des paysages de Yosemite, nous avons opté pour trois randonnées moyennes sur près de 40km de randos plutôt qu’une grosse sportive :

  • Merced Grove et ses séquoias géants : randonnée A/R trop courte et seulement quelques séquoias égrainés en bout de sentier

  • Miror Lake et le fond du canyon de Tenaya pour se confondre dans un tableau d’artiste

  • Vernal et Nevada Falls : des cascades bouillonnantes

Le luxe des Nationals Parks est d’offrir une multitude de randonnées mais surtout de nombreux points de vue accessibles en voiture pour les moins marcheurs. A l’Américaine quoi ! Ainsi Glacier point, Tunnel view  et la cascade de Bravefield sont l’un des nombreux sites qui voient défiler tous les visiteurs du parc et qui franchement offrent des panoramas exceptionnels. Le regret, c’est de les découvrir saisi d’assaut par tous les amateurs de selfies et photographes, trépied au sol, attendant patiemment la meilleure lumière. Deux sports nationaux !

Pour quitter le parc, nous ne pourrons pas comme souhaité sortir par la Tioga Pass pour rejoindre directement Mammoth Lake. Et oui, entre Yosemite et Mammoth Lake, il y a la Sierra Nevada à traverser, chaine portant le mont Whitney, plus haut sommet des USA à 4000 m (hors Alaska et Hawaï). Ce col d’été, au centre du parc, n’est pas encore dégagé en cette saison. Nous voilà contraint à revenir sur nos pas pour une bonne journée de détour par le Nord sur le Sonora Pass. La bonne nouvelle, c’est qu’en partant nous aurons vu notre 1er ours ! A seulement 30m de nous, nous pouvons l’observer sans difficulté. Il a tout l’air d’un animal doux et paisible vers lequel nous aimerions nous lover pour se blottir le temps d’une nuit !!

Le Sonora Pass : un col à 3000m pour basculer de l’autre côté de la Sierra Nevada

Le passage de ce col d’altitude nous permet d’éviter les autoroutes et d’atteindre une région au passé volcanique et pour y arriver nous retournons directement en hiver ! Ce choix de la montagne nous coûtera malgré tout la visite de Sequoia National Park. Et oui, nous découvrons après coup qu’il n’y a pas d’accès au parc par l’est…

Quelques boules de neige, de magnifiques lacets, des sommets et vallées enneigés, le tout en tatane. Nous avions un tantinet oublié la sensation du froid. L’objectif de cette traversée par le nord est de se faire plaisir dans les sources chaudes de la région avec un passage par Mono Lake.

Les sources chaudes de Tavertine

Pour mieux apprécier le lieu, nous dormons sur place pour disposer des bassins à la fraîche à peine réveillés. Une légère odeur soufrée, une eau à 39°C, royal ! Le paysage semble torturé par une activité volcanique encore bien présente. Le sol bouillonne de partout, minéraux en abondance, quasi désertique avec la Sierra Nevada en toile de fond.

Le lac de Mono Lake

Pas bien loin de Tavertine, les tufas de Mono Lake surprennent à nouveau. Les tufas, sortes de concrétions calcaires, sont visibles suite à une baisse considérable du niveau d’eau du lac. Comme dirait Clémentine, le lac est beau et moche à la fois. Le temps capricieux nous offre une fenêtre pour se saisir de l’originalité de ce lac. Nous n’y ferons qu’un saut le temps d’une demi-journée.

La rivière chaude de Keough

Toujours en longeant la Sierra Nevada, les sources chaudes de Keough conjugue tous les critères pour être notre favorite. Van placé au bord du ruisseau, température du bain, eau transparente, fond sablonneux, silence et personne en vue.

Les Alabama Hills à Lone Pine : notre 1er vrai désert !

Avant d’entrer dans la Death Valley, nous passerons le weekend dans un site surprenant et complètement libre d’accès pour bivouaquer où bon nous semble au pied de toutes ces formations géologiques. Après un long travail d’érosion, se dévoile aujourd’hui un formidable terrain de jeu au milieu d’énormes roches à escalader face au Mont Whitney. Certaines sont particulières et attirent à elles les amateurs de photos pour saisir des clichés toujours plus inédits. D’autres font simplement la joie des filles qui partent en expédition sur cet immense terrain à la recherche de la cabane pour y passer la journée à observer l’horizon à la jumelle. C’est aussi pour nous le retour du soleil et de la chaleur.

La Death Valley : stock d’eau en prévision !

Valentine l’attendait avec impatience, et nous y voilà déjà. Pourtant… la vallée de la mort nous laisse un peu sur notre faim. Ce National Park, vu ses conditions extrêmes n’est avant tout qu’un trip voiture avec des vues à observer. En mai, les températures sont déjà très très élevées, du 39°C à l’ombre et des rafales de vents chauds. La chaleur sèche accable la lenteur de nos pas et aucune randonnée n’est faisable dans ces conditions. Plusieurs zones se distinguent malgré tout, c’est surtout la lumière du soleil qui transcende les palettes de couleurs sur ces paysages surprenants. Le meilleur moyen pour découvrir toute la beauté de ces lieux est donc de jouer de la montre dans son circuit et c’est ce que nous ferons ! Pour y arriver, nous dormons sur le camping du bled, arrivés tard et partis à l’aube, nous n’acquitterons aucun paiement.

Mesquite Flat Sand Dunes : 15h de l’après-midi. Une fournaise !

BadWater : 18h. Chemin de sel à perte de vue

Artists Palet : 20h. Silence et arc en ciel

Zabriski point : 5h30, les yeux encore collés

Une dernière source chaude pour quitter la Californie : Tecopa Hot Springs !

Et si nous allions nous rafraichir après cette cuisson dans le désert ? Rien de mieux que de tomber sur Tecopa Hot Springs. Ce spot est complètement improbable : un véritable oasis dans le désert, ou même mieux, une baignoire et le salon dans le désert !  Les cocotiers et palmiers sont mêmes de la partie pour nous apporter toute l’ombre nécessaire. Viendra se joindre à nous, Fanny et Philippe au début de leur trip et partis pour 1 an sur les routes des USA, du Canada et de l’Amérique du Sud. Depuis cet oasis, Rodolphe et les filles iront même se faire balader en quad par un Russe qui nous dit avoir trouvé une meilleure source plus loin. Au final, loin d’être mieux mais initiation quad réussit !

Valentine se transformera en chasseuse de taons malveillant en claquant pas moins de 17 bestioles qui viennent perturber notre paradis. A la nuit tombée, plus d’insectes, une myriades d’étoiles scotchés sur notre toit. L’ambiance est relax, c’est agréable de retrouver des compagnons de route, ça faisait longtemps ! Pour clore cette journée, nous filerons en douce à deux pour un bain de minuit, seul mouvement des dernières flammes du feu.

Rebelote au matin pour un réveil en douceur ! Chacun reprend ensuite sa route. De notre côté c’est le Nevada que nous visons pour le soir même. Après la baignade matinale, un deuxième cadeau viendra parfaire notre journée avant d’arriver à Las Vegas. Une halte importune pour rechercher une laverie et voilà qu’une salarié d’un camping nous offre deux machines à laver et deux séchages pour nos kilos de linge sale se cumulant depuis près de 2 mois… A ce stade, c’est une bénédiction !!

Ce spot à Tecopa immortalise notre séjour en Californie, cap maintenant vers Las Vegas ! Même si nous n’avons pas particulièrement d’intérêt pour ce parc d’attraction, il est cependant un point géographique incontournable pour accéder aux trésors géologiques de l’Utah

Written by Cécile