Antigua

De retour au Guatemala ! Après un passage super rapide de la frontière du Salvador, nous atteignons Antigua après une longue journée de route. A notre sortie du Guatemala en février, nous avions volontairement laissé la découverte d’Antigua et du lac Atitlàn pour nous mettre en haleine, et comme prévu l’excitation est bien là et les promesses à la hauteur de notre espérance. 

Un spectacle à ciel ouvert

La 1ère fois que nous avions entendu parler d’un bivouac en altitude permettant l’observation d’un volcan en éruption, nous étions au Mexique et n’avions aucun nom de volcan, juste un mythe. Mais à partir de ce moment là, nous savions qu’il fallait le voir de nos yeux ! Plusieurs copains ont réussi cette ascension, avec plus ou moins de difficultés mais à chaque coup un spectacle qui laissait sans voix. A écouter ces récits, l’excitation des filles grandissait au fur et à mesure que nous nous rapprochions du Guatemala. Plus que quelques jours avant la « Semana Santa » où toute l’Amérique centrale et le Mexique sont en vacances, nous sommes juste dans les temps pour pouvoir essayer de monter sans trop de monde.

Une carte Telcel achetée juste au passage de frontière, quelques recherches sur le net, et dans la journée le guide était booké pour assurer une ascension au lendemain matin avec transport depuis Antigua ! Le matériel de camping est assuré, les repas aussi, il n’y a qu’à préparer les sacs avec nos vêtements les plus chauds. Afin de laisser le van à l’abri pendant deux jours, nous décidons de nous diriger vers le parking de la police touristique d’Antigua. Il n’y a aucun service mais c’est un bon emplacement au coeur de la ville coloniale. En arrivant, nous faisons la rencontre de Patrick et Isabelle qui voyagent avec leur petite fille. Voyageurs au long cours en van (et ancien voyageur en moto Ural), ils ont pris en charge leur petite fille pendant 4 mois tout en assurant la scolarité de son CP, pas banal ! Le courant passe tout de suite, et nous passerons la soirée autour de bonnes pizzas avant de charger nos sacs.

Le lendemain, Patrick est sur-emballé à l’idée de se joindre à nous pour la randonnée, il nous suivra avec son propre véhicule afin de discuter avec le guide mais rien n’y fera, l’organisation ne permet pas l’ajout de marcheurs supplémentaires. C’est à partir de là, que nous comprenons que l’ascension ne se fera pas en solo mais au coeur d’un groupe qui témoigne d’une organisation bien plus conséquente que nous l’avions imaginé ! Notre guide est plus un directeur d’agence qu’un guide local, et après de gros encouragements à l’américaine au pied du sentier, il finit par nous quitter… Tant pis, ce n’est pas ce que nous recherchions mais trop tard pour reculer. Le groupe est alors pris en charge par ses petites mains qui font la trace et la popote. Au cours de notre montée, nous croiserons une famille française en pleine descente, les yeux encore émerveillés. Après quelques échanges, on convient de se retrouver le lendemain soir, on ne sait pas où ni comment mais l’on sent qu’il faut que se trouver !!

Le reste Valentine vous en a déjà parlé…

C’était un expérience absolument extraordinaire ! Une de celles qui marquent définitivement les meilleurs moments du voyage pour nous 4, sans hésitation.

Antigua : La belle du Guatemala

Après cette aventure revigorante et deux ongles d’orteils en moins pour Cécile, nous voilà de retour à Antigua et quelle surprise d’y trouver le camping-car des « Foodailleurs », la fameuse petite famille rencontrée sur l’Acatenengo. Ils savaient bien où nous retrouver ! Vincent, Isabelle, Clovis et Salomé nous les connaissions pas amis interposés sans s’être jamais vus. Et c’est avec grand plaisir que l’on vit cette nouvelle rencontre. Ces 4 jours ensemble à Antigua se passerons comme si nous étions potes depuis des années. Des amis de voyage avec qui il sera bon de pleurer ensemble notre retour en France.

Le parking de la police touristique d’Antigua est un excellent point stratégique pour visiter tranquillement cette superbe ville coloniale dominée par le volcan de Agua, remplir nos frigos de bière et même trouver du fromage à raclette. Cette raclette improvisée au barbecue restera comme l’un de nos meilleurs repas même si nous adorons manger dans les petites taquerias locales… ! Un peu trop festifs, la police ira jusqu’à nous réprimander un soir pour notre consommation d’alcool en prenant les quelques bouteilles en photos. Au lendemain, le subterfuge sera de camoufler l’apéro dans des bouteilles de soda. Le Coca Cola a bien meilleure réputation ! Pendant ce temps là, les enfants prennent le temps de travailler leurs apprentissages, préférant tout de même des ateliers de loisirs créatifs ou culinaires.

Carême et semaine sainte : l’événement de l’année en Amérique centrale

Le hasard, ou la chance, a voulu que l’on reste coincés le jour où nous avions prévu de décamper. A ne pas regarder le calendrier, nous sommes en fait à la mi-carême. Un préambule à la « Semana Santa ». La rue est totalement bouchée, notre parking est bondé, des centaines de personnes en tenue traditionnelle défilent sur les pavés. Nous mettons du temps avant de comprendre qu’une procession est en cours sur la ville, et non des moindres, la plus longue du carême : les deux chars vont défiler de 6h du matin jusqu’à 2h dans la nuit qui suit. Un occasion exceptionnelle de vivre de près cette tradition religieuse incontournable dans l’Amérique latine.

Les célébrations de Pâques et de la Semaine sainte sont l’un des événements les plus importants de l’année au Guatemala. De nombreuses processions solennelles défilent sur plusieurs jours avec toujours des itinéraires différents. Des tapis végétaux réalisés à partir de sciure de bois, d’aiguilles de pins et de fleurs tapissent les rues pavées foulées par le cortège. A marcher derrière ses pas, les enfants composent leurs bouquets avec les magnifiques fleurs fraîches laissées au sol. Et aussitôt derrière, une petite armée de nettoyeurs vient balayer la rue pour ne laisser aucune trace. D’autres familles réaliseront de nouvelles oeuvres éphémères parfois en pleine nuit quand la procession démarre par leur rue. L’élaboration de ces tapis requiert la participation du plus grand nombre et se présente comme un lien social fort entre les habitants d’un quartier. Les enfants s’appliqueront avec beaucoup de sérieux à la réalisation d’un tapis en sciure de bois colorés donnant un résultat dont ils seront fières.

Attendre la procession au coin d’une taqueria permet de s’immerger dans toute cette effervescence. De loin, nous entendons la marche funèbre, nos coeurs s’emballent. La douleur marque le visage des dizaines de porteurs, les nuages d’encens et les prières des prêtres finissent de transporter nos esprits. Les deux chars, l’un portant le Christ, le second, la Vierge Marie, font au moins la taille d’un bus. La construction repose sur les épaules d’hommes et de femmes. Les femmes, en noir, sous le plus petit char de la vierge Marie et la centaine d’hommes, en chasuble violet, portant leur fardeau comme le Christ. Leurs corps se mouvaient comme un seul homme sous le chant de la marche funèbre et vivant toutes les étapes et les souffrances de Jésus dans les heures précédant son jugement et son exécution sur la croix.

A la nuit tombée, les enfants sont tous endormis dans leur véhicule respectif, nous repartons accompagner le cortège pour sa dernière heure de procession. Les hommes affublés d’un bonnet en forme de cône font danser dans les airs leur encensoirs, le nuage couvre les chars, l’ambiance devient mystérieuse, presque interdite…

Antigua c’est l’heure de te quitter, nous y avions pris nos petites habitudes entre les petites tiendas et Domino’s Pizza juste pour squatter les toilettes. Tu nous a offert des moments remarquables et tu restes pour nous la plus belle ville coloniale d’Amérique centrale.

C’est à nouveau l’heure des séparations avec nos amis de voyage, on commence à s’y habituer ! Nos routes ne feront pas de nouveau hasard mais comme pour tous, whatsapp et messenger entretiennent le contact et les groupes s’agrandissent !

Cap maintenant vers le mythique lac Atitlàn, dernière étape du Guatemala. Ce coup-ci c’est prévu, nous allons retrouver d’autres familles posées à San Juan la Laguna !!

Written by Cécile