Puebla

Le ton est donné en arrivant sur Puebla, ville de près d’1,5 million habitants  :

– A l’arrivée au péage, les vendeurs remontent la file de voitures, proposent comme à l’habitude cacahuètes, chips remballées, GI en parachute, et … des battes de baseball ! Je pense naïvement que c’est pour la pratique du sport, Rodolphe prétend l’usage d’une arme de défense… ah bon ?

– Droit dans l’axe, le volcan Popocatepl crache sa fumée. A l’arrière, en voyant le nuage s’agrandir au dessus du cratère Valentine crie des « Oh mon Dieuuuuuuu !!! ». Et nous trois, pété de rire, on lui lit la typologie et le scénario plutôt catastrophique de son éruption.

– Le camping où nous avons prévu de nous poser près de Cholula-Puebla est plutôt curieux. Un mélange de privadas, parking et planque pour les forces spéciales mexicaines. Des dizaines de gars armés se préparent à embarquer dans leur véhicule blindé. Avec des armes cachées dans une bien jolie coccinelle ! En restant positif, on se dit que l’on est plutôt en bonne sécurité ici !

Bref, ça promet à Puebla !

El Grande Pyramide de Cholula

Une visite de temple Maya sur fond de volcan réveillé, c’est plutôt mémorable pour une première !

Le récent séisme qui a frappé le sud de Mexico, a provoqué des dégâts qui rendent impossibles la visite de l’église perchée au sommet des pyramides Mayas. Le long tunnel qui se trouve sous la grande pyramide et les ruines archéologiques nous sera en revanche accessible. Et là, dans les méandres du tunnel, la crise de claustrophobie commence… Pendant que je cherche en vain la lumière qui indique la sortie du labyrinthe, les filles se font le remake d’Asterix et Cléopâtre : « Pano ? Obé ? Obé ? Pano ? ».

Nous prenons notion de l’ampleur du site à la sortie du tunnel. L’une des plus larges pyramides du monde est sous nos pieds, les fouilles ont dégagé de nombreux vestiges qui témoignent des civilisations successives depuis le début de sa construction avant Jésus Christ. C’est juste magique et vraiment très impressionnant. Et ce n’est que le début.

San André de Cholula est un Pueblo Magico, tout en parfaitement entretenu pour développer le tourisme et améliorer la vie des locaux. Ici, de nombreux sportifs profitent de ce superbe environnement en pleine ville.

Les effets de l’altitude

Depuis notre arrivée, le volcan Popo nous nargue avec ses quelques pets de fumée. Il est grand temps de s’en approcher de plus près et d’essayer de trouver un sentier de rando offrant une vue panoramique sur ce sommet culminant à plus de 5400m.

Comme d’habitude c’est long, mais désormais nous sommes tous habitués. Ça fait partie du jeu. Il faut intégrer très rapidement, au risque de péter un câble, qu’au Mexique soit la route est pourrie et on y met le double du temps, soit la circulation est atroce et c’est pareil.

En plus, les quelques kms qui nous séparent de Cholula traversent des zones complètement arides et désertiques. Des décharges à ciel ouvert font fleurir tout un tas de déchets sur les champs environnant et en bord de route. Trop souvent, la route qui mène au paradis laisse voir des conditions de vie bien moins glorieuses.

Bref, après une bonne piste cabossée, nous finissons par atteindre un lieu aménagé au pied du volcan. Et bien contents d’avoir négocié un prix pour passer la nuit au chaud dans une cabaña avec un bon feu de bois, Clémentine commence à se sentir mal, maux de tête, de ventre, pâlotte, vertiges, bref à deux doigts de tomber. Nous sommes à plus de 3400m et si on ajoute à ça les effets de l’alimentation, la suspicion du malaise est plausible. C’est déjà arrivé il y a peu de temps, alors pour le coup on prend le temps de réfléchir à la suite du programme de la journée. Aucun intérêt de se les geler si nous n’avons pas le plaisir de la marche. Tant pis pour le volcan, on se contentera de le regarder en redescendant dans la vallée qui est sous le nuage de pollution.

Cette nappe de pollution est posée sur le plateau à 2000 comme une chappe de béton. Nous l’avons déjà ressentie, l’effet de l’attitude et de la pollution n’est pas sans laisser quelques symptômes : irritation de gorge, maux de tête, lèvres sèches. Pour illustrer, dès le matin depuis notre mirador sur Puebla, l’horizon est complètement voilé et permet à peine de deviner les 3 volcans qui entourent la ville à plus de 5000m !!

Après ces quelques jours en ville, ça ne sert plus à rien d’attendre l’éruption. C’est seulement un gentil réveil pour notre Popo !

Il est maintenant temps de gagner la côte est du pays. Cap maintenant vers l’État de Veracruz qui promet de nous amener dans un tout nouvel environnement !

Written by Rodolphe